Dans Where Did The Night Fall, pas de guest star multiplatinée aux voix comme dans les précédents disques d'Unkle. Fini les interventions de Thom Yorke (Radiohead), Ian Astbury (Cult), Richard Ashcroft (The Verve), Ian Brown (Stone Roses) ou Brian Eno. Et si Mark Lanegan, de Queens Of The Stone Age, chante sur la chanson qui clôt le disque, les autres invités sont d'illustres inconnus.
Cependant ce quatrième opus se révèle long en bouche. Différent des précédents parce que moins marqué par des ambiances électro, avec Where Did The Night Fall, James Lavelle, le magicien du son Unkle, entame une révolution douce.
C'est sur "Natural Selection" que ce changement est le plus notable, avec un son qu'on pourrait presque qualifier de pop rock, même si malheureusement il s'agit de la chanson la moins inspirée de l'album.
Sur "Joy Factory", on retrouve l'esprit trip-hop du label Mo'Wax fondé par Lavelle au début des années 90. Quant au sublime "On A Wire", le charme opère sous influence new wave avec une basse qui rappelle celle de Simon Gallup.
Il est un peu difficile, en raison des styles différents abordés, d'apprécier ce disque dans son intégralité. Pourtant sur chaque piste, Lavelle continue à trouver de petites pépites sonores. La cohérence parfois bancale du projet est largement compensée par la qualité musicale de chacune des pistes. On visite ce disque comme on entre dans un labyrinthe psychédélique. Where Did The Night Fall ressemble à un caléidoscope dont les couleurs changent en permanence, à l'inverse du splendide livret en papier glacé qui accompagne le disque, visuel noir et blanc entre élégance et atmosphère angoissante. |