Hell’s
Rock
Je ne suis pas certain de voir juste mais voilà un bien
bel anagramme que ce nom qui semble n’avoir aucun sens : Modey
Lemon, n’est-ce pas plutôt MONEY MODEL ? Cela
cache-t-il la vraie personnalité de ce groupe ? Je crains
que non malheureusement et si volonté il y a derrière
ceci, il ne peut s’agir que d’une provocation.
Bien sûr cet album est à l’image du Predator
ep. En fait : non, c’est le Predator ep puissance 10.
Bien sûr le spectre du Gun Club
(et surtout de son chanteur) a été convié à
la fête : sont-ils capables de le ramener à la vie
? Il semble que oui. Enfin, pas exactement, on rencontre plutôt
sur ce CD une espèce de Jeffrey Lee
Pierce monstrueux, un peu comme le monstre de Frankenstein,
qui danse et hurle avec Birthday Party,
Suicide, les Cramps
autour du feu là haut sur la montagne.
Tous les fantômes sont conviés. Tous les morts aussi.
La bacchanale est généralisée. Les prêtres
païens dirigent leurs offices et l’hallucination collective
a commencée : c’est parti pour la transe. Tiens, c’est
pas le sieur Lovecraft qu’on croise-là
? A moins que ce soit Alg B ? Même
les aliens sont conviés. Voilà pour l’ambiance
: rituelle, déchaînée et limite gore.
Musicalement vous l’aurez compris, Modey Lemon ne fait pas
dans la dentelle. Ou plutôt si mais alors ils travaillent
à la tronçonneuse.
Sur un arrière-fond de guitares grasses, saturées,
de synthés déglingués ou religieux, parfois
de percussions sabbatiques, le bassiste s’amuse vachement
bien (ça monte et ça descend quoi), le batteur s’énerve
pour suivre la cadence (il est excellent) et bien sûr, le
"chanteur" fait tout ce qu’il peut pour qu’on
entende sa voix d’écorché.
Du coup ça donne 11 titres de punk-country (limite batcave,
cf. le premier titre "Crows")
explosifs et furieux, rarement calmes qui pètent à
la tronche de l’auditeur parmi lesquels on trouve de façon
évidente de futurs hits comme le très Suicide "Predator"
, les étouffants et percutants "Electronic
sorcerer", "Tongues (everybody’s
got one)" (encore très Suicide).
Fait amusant : trois titres contiennent des noms d’animaux.
Font-ils ainsi leurs courses en bestioles pour les sacrifices ?
Une chose est certaine : les Modey Lemon
deviendront des géants s’ils continuent sur cette voie
(et s’ils survivent à cette fureur) où l’on
croise certes des références connues (voir ci-dessus)
mais aussi tellement personnelles.
Titres phares : Crows, Predator, The other direction,
Electronic Sorcerer, Tongues (le meilleur titre de l’album),
Ants in my hands.
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