Comédie de Arthur Schnitzler, mise en scène de Muriel Mayette et Félicien Jutner, avec Camille Blouet, Christophe Dumas, Florent Gouélou, Géraldine Roguez, Chloé Schmutz et Renaud Triffault.
En 2009, la Comédie Française a innové en s'inscrivant dans la filière de formation de l'acteur en dispensant une année de formation en son sein, "sur nos plateaux, par l'alternance et au contact de la troupe, ce qui constitue la plus belle des formations" selon les termes de son administrateur général, Muriel Mayette qui la qualifie d'ailleurs de "année de compagnonnage".
La première promotion de ces "élèves-comédiens" choisis sur audition parmi les élèves de la promotion sortante des neuf écoles nationales supérieures de théâtre est composée de Christophe Dumas et Camille Blouet du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Renaud Triffault et Géraldine Roguez de l'EPSAD du Nord-Pas de Calais, Florent Gouelou de l'ENSAD de Saint Etienne et Chloé Schmutz de l'Ecole régionale d'acteurs de Cannes.
Ils achèvent ce cursus court sous forme d'une "carte blanche" en deux parties dont l'une consiste en une représentation de "La ronde" de Arthur Schnitzler dont les élèves, dirigés par Muriel Mayette et Félicien Jutner, assurent la conception scénique.
Muriel Mayette indique que le choix de cette pièce a été motivé par le fait qu'elle "semblait décrire justement la fragilité des rapports humains et permettait une interprétation très contemporaine, en répondant à la question : comment jouer le désir sur un plateau ?" et qu'elle comportait une dimension comique
En conséquence, "La ronde" qui, à l'origine, n'est pas une comédie sur la stratégie de la séduction mais une tragédie sur la condition humaine dont le sexe est le révélateur, le désir étant le seul point de rencontre d'êtres qui ne communiquent pas entre eux notamment parce qu'appartenant à des classes sociales différentes et surtout à deux mondes, celui de l'homme et celui de la femme, est traitée en l'espèce selon le registre de la comédie de boulevard.
Le texte devient secondaire par rapport au non verbal qui est amplifié et, parfois, dilaté à l'extrême selon des codes du vaudeville ou du burlesque pour verser vers "la valse des petites culottes" qui bien évidemment appelle les rires.
Sur scène, Florent Gouélou à contre emploi n'est guère convaincant, Christophe Dumas, mal à l'aise, déçoit et Chloé Schmurtz surjoue. Camille Blouet est la bonne élève du sextet et ce sont Géraldine Roguez et Renaud Triffault qui tirent le mieux leur épingle du jeu. |