Le Musée d'Art contemporain de Rome, le MACRO, situé dans le quartier de Nomentano, a fait peau neuve ce printemps avec la rénovation, sous la baguette de l'architecte française Odile Decq, d'une deuxième des ailes d'un bâtiment industriel, celui de l'ancienne brasserie des bières Perroni, dans lequel il est installé.
Désormais ouvert sur la ville et agrémenté d'une vaste terrasse à ciel ouvert, il déploie ses salles autour d'un auditorium central rouge vif, et, comme sa consoeur anglo-irakienne Zaha Hadid, pour le nouveau musée romain, le monumental MAXXI consacré aux arts du 21ème siècle mais dans des proportions plus modestes, Odile Decq a utilisé une arborescence d'escaliers et de terrasses et la même palette trichromatique noir/rouge/blanc.
Pour sa réouverture, le MACRO propose, à travers notamment une exposition thématique et plusieurs expositions monographiques, une traversée chronologique de l'art contemporain depuis l'avant-garde italienne des années 70 aux oeuvres des jeunes artistes émergents de la scène artistique internationale.
L'art contemporain au fil du temps
Conçue par Luca Massimo Barbero et Francesca Pola, l'exposition "A Roma la nostra era avanguardia" resitue l'Italie comme place novatrice et engagée dans l'avant-garde des années 70 avec un hommage à Graziella Lonardi Buontempo, figure majeure de cette décennie et collectionneuse, qui a d'ailleurs été immortalisée par Andy Warhol.
Elle fut la fondatrice de l'association Incontri Internazionali d'Arte qui a notamment réalisé l'extraordinaire exposition "Vitalità del negativo nell’arte italiana 1960/70" au Palazzo delle Esposizione à Rome dont les moments clés sont illustrés par des clichés du célèbre photographe italien mort en 1973 Ugo Mulas.
Dans le cadre de son projet "Eighties are back !" qui tient en une rétrospective de l'art italien des années 80, le MACRO invite des artistes de cette décennie à exposer deux oeuvres, une de cette époque et une récente, sur un mur blanc, le MACROwall. C'est Alfredo Pirri, artiste minimaliste, qui ouvre le feu.
Ensuite, focus sur une oeuvre et un artiste contemporain. A l'affiche de cet été 2010, par ordre d'âge décroissant, Gilberto Zorio, sculpteur italien lié à l'Arte povera, qui présente "X Y Zorio" spécialement créé pour cette monstration.
Joao Louro plasticien portugais "My Dark Places" tiré de sa serie "Blind Images" qui retracent à travers des monochromes des bribes d'histoires puisées dans des magazine dont il ne garde qu'une phrase en sous-titre pour éclairer la puissance narrative qui résulte du traitement de la matière.
Jacob Hashimoto, artiste américain d'origine japonaise qui compose des installations en 3D en utilisant les techniques japonaises traditionnelles à base de papier de riz et de suspensions de bambous et de ficelles pour composer des variations captives de cerfs-volants, expose "Stilent still governs our consciousness" qui doit s'appréhender comme la métaphore d'un "paysage physique, intérieur et organique".
Par ailleurs, le MACRO s'investit également dans une mission de mécénat auprès des jeuens artistes émergents de la scène internationale. Jorge Peris, plasticien espagnol, qui travaille sur l'architecture et l'espace comme lieu d'expérimentation et dans l'art mutant, a été invité par le musée à crééer une oeuvre in situ. Il y présente "Micro, Aureo, Adela" une oeuvre évolutive basée sur l'évaporation de l'eau salée qui laisse des dépôts de sel dont le pouvoir corrosif altère la surface exposée.
De même, pour l'américain Aaron Young, connu pour ses performances consistant à réaliser des peintures à partir des marques laissées par des motos sur des toiles recouvertes de plusieurs couches de peinture aléaotirement arrachées par les "burn-out" des pneus que l'on retrouve dans son installation "Slippery when wet".
Enfin, dans le cadre d'un second projet initié en 2009 intitulé "MACRO Progetti Speciali" destiné à promouvoir de jeunes artistes italiens, le msuée propose de découvrir "Lo spazio è un giardino da coltivare" du jeune Luca Trevisani qui vit et travaille à Berlin et en qui certains voient l'héritier de Olafur Eliasson. |