Avec son look totalement décalé, hybride entre grunge, hip hop et geek, Darwin Deez ne paie pas de mine et on parie à l'aise avant d'écouter sa musique sur une électro ludique et kitch, pleine de pulls en acrylique et de boules à facettes option revival des "early eighties" à rapprocher des facétieux Naive New Beaters.
Paf, pari perdu, cet Américain a plutôt tendance au lo-fi version 21ème siècle : instruments de fortunes et production assistée par ordinateur.
On aura d'abord tendance à rire de ces arrangements a minima, de cette boîte à rythme réduite à peau de chagrin ("Deep sea divers") mais on aura vite fait de se rendre compte que ce disque n'est pas un gag, vite rattrapés que nous sommes par les refrains entêtants des chansons de Darwin Deez.
Avec un mélange savant de mélodies pop avec un groove plutôt funk, le garçon n'invente rien mais le parti pris lo-fi ajoute un côté respectable qui faisait faute sans doute à notre mal aimé Slimy national.
Moins Prince et plus Go Betweens, Blur ou Ozark Henry, les chansons de Darwin Deez semblent tellement légères et digestes que l'envie de s'en faire péter la panse n'est jamais loin. Comment résister à la légèreté de "The bomb song" ou à l'insouciance de "Radar detector" et sa bonne humeur communicative avec ses claquements de mains que l'on devrait normalement trouver ridicules ?
Sans doute qu'aucune explication n'est nécessaire d'ailleurs, sinon à chercher dans le plaisir que l'on prend à écouter les élucubrations de cet Antoine des temps modernes, ce Jeffrey Lewis funky rappelant qu'avant d'être cérébrale, la musique est une question de feeling.
Sortez les moustaches et les guitares, cet été, Darwin Deez va vous décoiffer. |