Dans la famille Buffalo on connaissait jusqu’à présent B. Springfield, Grant Lee B. ou même le B. Grill pour ne citer qu’eux. Voici sorti du bois le petit dernier, Avi Buffalo. Prodiguant une pop attachante et lumineuse, le quatuor américain réalise un premier album éponyme, assurément belle surprise de l’été.
Loin de n’être qu’un format vidéo, Avi est également le diminutif du prénom du leader et chanteur guitariste Avigdor Zahner-Isenberg. Dès que ses parents lui ont collé une guitare entre les mains au lieu d’une gameboy tant désirée, le jeune homme s’est mis à composer. Puis après quelques années passées le dos courbé sur son instrument, il s’entoure d’amis de son âge, Rebecca Coleman (piano), Sheridan Riley (batterie) et Arin Fazio (basse) pour former Avi Buffalo. Ainsi la parité si généralement vœu pieu est ici strictement respectée.
Né sous le soleil californien de Long beach, le combo sans complexe prodigue une pop enlevée, non dénuée d’un talent certain. Et à la première écoute, la surprise peut être grande de découvrir l’âge des protagonistes. A peine deux dizaines de bougies à souffler de moyenne et un mélange de savoir-faire et d’insouciance. La jeunesse permet de bien belles choses…
Signé sur le label Subpop, ce qui n’est pas rien, le groupe officie dans l’élégante pop. Les harmonies vocales associant voix féminines et masculines qui s’entremêlent, des guitares légères, des refrains et des mélodies rafraîchissantes, tout est réuni pour correspondre aux sévères critères de la pop californienne.
L’album s’ouvre sur "Truth set in" à l’intro aux harmoniques cristallines acoquiné à un gimmick Ennio morriconien. Et puis les voix entrent en piste avec des mélodies soyeuses réparties stéréophoniquement dans le casque. Suit "What’s in it for" chanson pop parfaite qui coule comme le vent chaud sur les bras dénudés des promeneurs du bord de mer. On découvre rapidement et avec grand bonheur de la pop sans arrière pensée, du Neil Young quelque part en embuscade, mais aussi les garçons de la plage cachés derrière une dune. Puis "Five little slut" chaloupé répond à "Jessica", la forcément ballade, tandis que la voix de Avi parfois judicieusement limite dans les aigus donne une fragilité à l’ensemble à l’instar du sautillant "One last" où les voix féminines assurent un refrain de tout premier ordre. Enfin "Remember last time" long de plus de sept minutes avec un solo guitare final non sans rappeler la dextérité et le sens mélodique de Nels Cline officiant sur les derniers albums de Wilco précède "Where’s your dirty mind", la jolie ballade, qui clôture doucereusement l’album.
De la pop un peu foutraque mais bien foutue et l’esprit californien qui traîne tout le long de cet album. En dix titres enlevés et lumineux, Avi Buffalo apporte un peu de fraîcheur pour cet été qui s’annonce caniculaire et réussit un album de tout premier ordre. |