La Corse n'est pas qu'une île de Beauté. Nous ne sommes pas ici dans un défilé de Miss qui n'aurait à proposer que les charmes d'un concours mille fois vu. La beauté de cette région, c'est naturellement de traiter en toute égalité ces espaces parfois (souvent) uniques qui font la richesse de ses deux départements.

A saisir donc et profitons de l'aubaine. Ces musées de vie qui ouvrent à nouveau leurs portes sont autant de battements de cœur d'une vie culturelle voguant au-delà des mers.

Lieux ouverts pour tous.

La Réunion des Musées Nationaux (RMN) et la collectivité territoriale de Corse viennent de frapper un grand coup. Elles offrent en cet été 2010 aux curieux et aventuriers de la Culture, quelques perles pour bronzer de façon intelligente du cerveau. La réouverture de huit musées et lieux (le musée n'est pas seulement affaire de confinement) nous proposent une saison Corse des plus impériale (elle est facile, je l'admets). Mais la qualité offerte au public est à cette hauteur. Et c'est plaisant de s'en souvenir.

Huit accroches différentes, et complémentaires comme si la Corse, à musée ouvert, offrait à nos regards quelques salles secrètement gardées. Il y a dans cet évènement affaires à découvrir pour le plaisir d'être.

Huit lieux, un tour presque complet de l'île. Mieux que le GR 20. Ils ne vous restent plus qu'à prendre l'avion ou le ferry munis de votre nécessaire culturel et en avant, passez en fête la barrière du littoral.

La vraie problématique est de savoir où commencer ? Tant il est vrai que nous tournons nos têtes en tous sens sans prendre de décision, puisqu'elle est de celle que l'on ose pas, peur de commencer par le plus beau des musées alors que tous, ici, méritent le détour sans déception aucune.

Cette décision, nous la prendrons pour vous. Donc volontairement partisane.

Corto est un bon point de départ. "Les Confréries de Corse, une société idéale en Méditerranée". Regard pictural et sculptural sur cette approche complexe que sont les confréries, modèles dévots mais aussi sociaux, dépeignant à travers l'approche de l'autre une société idéale, à l'écoute.

Avec cette démarche (impossible dans la simplicité) du regard que l'on porte sur la mort et de son accompagnement dans le bien mourir. Ne pas oublier que ce que nous retrouvons ainsi à Corte est dû à la vigilance artistique des confréries.

A découvrir.

Le Palais Fesch à Ajaccio ouvre à nouveau ses portes après de longs travaux d'un montant de 7 millions d'euros. Indispensable pour que ce palais du second Empire retrouve l'importance de son rayonnement. Quatre grands axes avec la découverte des "dessins à Florence au temps de Michel-Ange" qui inaugure le nouveau Cabinet des dessins du musée. Un cabinet de curiosité, pour s'y perdre.

Également, les collections comme la peinture italienne, ici celle du cardinal Fesch, les peintres corses comme Jean-Luc Multedo, à ne pas passer sous silence. Un fond constitué de près de mille œuvres. "Titien, l'étrange homme au gant" enfin de retour en Corse. Un chef d'œuvre accompagné de six autres portraits de peintures. A nourrir les yeux.

Mais n'attendez pas que je vous délivre tous les secrets de ce que vous pouvez voir. Je laisse votre perspicacité gérer votre curiosité.

Bastia vous accueille à bras ouvert dans son musée ouvert après dix ans de travaux. Lieu privilégié, cette forteresse de 1518 surplombant la Méditerranée et le vieux port.

Un musée qui dialogue avec la ville et vous offre de par la diversité de ses collections une inépuisable source d'émerveillement. Normal allez vous me dire puisque Bastia reste un foyer de première importance aussi bien intellectuel que culturel.

A découvrir tout particulièrement images et représentations d'une ville Corse("Visioni di Bastia 1770-1939").

Le Fonds régional d'art contemporain (FRAC) nous propose un voyage en "Naufrage avec spectateur" de Claudio Parmiggiani dans le couvent de Morsiglia.

Trois lieux qu'il faut cocher sur son itinéraire, le musée départemental de préhistoire Corse et d'archéologie à Sartene avec la découverte d'un grand nombre des 900 menhirs situé en Corse, la majeure partie étant situé en Corse du Sud. A faire blêmir les bretons. Autre lieu, le musée d'Alta Rocca (Lévie) près de 10 000 ans à contempler. Aléria, là encore on plonge dans l'histoire. Lieu repéré en son temps par Prosper Mérimée. Des campagnes de fouilles ont permis de faire des découvertes d'importance concernant le néolithique.

Je pose là ma boussole pour vous laisser, comme des grands, poursuivre un voyage dans le temps et effleurer les caractéristiques d'une région qui plonge ses racines bien au-delà des caricatures imposées.

Il est bon de rencontrer des Hommes.