Comédie écrite d'après des oeuvres de Michel Azama et Georges Feydeau et mise en scène par Susana Lastreto, avec François Frapier, Hélène Hardouin, Annabel de Courson, Serge Djen, Jorge Migoya, Susana Lastreto et Jean Soumagnas.
Sous la houlette de sa fondatrice, la comédienne, auteur et metteur en scène Susana Lastreto, les joyeux compères de la Compagnie GRRR officient sur scène dans un spectacle, à l'image de son titre "Ah ! Zam ! Ah… Feydeau", quasiment inénarrable, qui met en scène, tout simplement, la tragicomédie de la vie.
A partir d'un montage de textes d'un vaudevilliste inscrit au répertoire, Georges Feydeau, et d'un auteur contemporain, Michel Azama, elle a concocté un spectacle dont elle a seule le secret et qu'elle décrit fort justement comme "un joyeux mic-mac à la gloire de l'être humain, toujours imprévisible, lâche, vaniteux et sublime tout à la fois".
Ce sont les deux personnages d'une pièce de jeunesse de Feydeau, "Les fiancés en herbe", une comédie enfantine particulièrement caustique qui contient déjà tout le regard impitoyablement féroce de l'auteur sur la société qui l'entoure, ici épinglée par deux enfants (Susana Lastreto et François Frapier époustouflants) qui en subissent déjà les désillusions, qui lèvent le voile, ou plutôt tirent le rideau, sur les turpitudes d'une famille particulièrement fébrile un matin de noces.
La future mariée enceinte (Annabel de Courson) est éplorée par ce mariage de raison avec un prétendant benêt (Jean Soumagnas) qui n'est pour rien dans l'affaire révélée au grand jour par l'indiscrétion d'un médecin gaffeur (Jorge Migoya), et son frère jumeau (Serge Djen) qui ne peut se résoudre à ce mariage est désespéré pendant que leurs parents fébriles se livrent à un chassé-croisé amoureux. Le tout entrecoupé d'intermèdes issue d'un monologue provenço-comique de Feydeau avec une sorte de Mado la niçoise en tenue de deuil (Hélène Hardouin) qui erre dans Paris avec une couronne mortuaire.
Dans une scénographie épurée qui aiguisent les jeux de miroir de ce névrotique univers familial à la Copi, et avec pour toile de fond le très réussi accompagnement sonore et musical en direct live de, et par, Annabel de Courson et Jorge Migoya, les personnages, interprétés avec la juste folie nécessaire par des comédiens épatants, se croisent, se frôlent, s'agacent, s'aiment et se déchirent de manière maladroite, attachante et burlesque dans ce mélange sucré-salé pour, comme l'indique Susana Lastreto dans sa note d'intention, rire aux larmes et pleurer de rire. |