Le ciel est d’un bleu éclatant au réveil et je répète le rituel immuable des journées Fibiennes : jus d’orange, douche, plage, dodo…
Ce soir l’affiche est peut-être un peu plus légère que les autres jours ; je m’accorde donc un petit supplément de baignade avant de revenir vers le site.
Début des festivités avec Ryan Sheridan. Un sympathique Irlandais (pour changer !) vainqueur du tremplin du FIB, ce qui lui permet d’être là ce soir, pour nous délivrer sa pop / folk énergique.
Accompagné sur scène par un percussionniste et sa seule guitare, il réussit à nous faire partager son univers qui gravite autour de son single "Jigsaw".
S’en suivent quelques reprises dont le "Kiss" de Prince et le "Small Town Boy" de Bronski Beat.
Vu que la programmation de cette fin d’après-midi présente quelques trous, je me réfugie au quartier Presse où je tombe nez à nez avec les Klaxons très décontractés, en pleine interview avec MTV avant leur concert de ce soir.
Le temps de me réhydrater et je fonce sur la grande scène où se déploie déjà une tenture géante : "ASH A-Z", tout un programme ! A à Z, c’est en effet l’initiative prise par le groupe, qui suite à l’échec relatif de leur album Twilight Of The Innocents en 2007, a décidé de basculer dans le tout digital en sortant des singles sur leur site toutes les deux semaines. Tim Wheeler et sa bande vont revisiter leur répertoire Powerpop pendant une bonne heure sans oublier leurs grands classiques ("Kung Fu", "Girl From Mars", "Goldfinger", "Shining Light") qui récoltent toujours le même succès. Côté nouveauté, il semble que le groupe, à l’instar de Franz Ferdinand se frotte davantage à l’électronique, avec plus ou moins de réussite.
La déferlante passée, je me dirige vers la scène Fiberfib pour écouter The Cribs, qui resterait pour moi un anecdotique groupe Anglais, ne serait-ce l’intégration récente de Johnny Marr comme guitariste additionnel… Le public britannique semble accrocher en tous cas.
Retour express sur la grande scène pour le concert très attendu de The Specials. Les vétérans vont offrir à leurs fans un florilège des tubes qui ont jalonné leur carrière ("Ghost Town", "A Message To You Rudy", "Monkey Man"), confirmant que je ne suis vraiment pas fan de Ska… En effet, malgré leur gentillesse et l’énergie déployée, j’ai vraiment du mal à rentrer dedans et finis par aller faire un tour du côté de The Sunday Drivers. Ces habitués du festival ont annoncé (les petits malins !) que c’était leur concert d’adieu. L’ambiance est donc fervente et majoritairement espagnole.
Il est l’heure de repartir vers la grande scène (c’est décidément la soirée des allers-retours) pour l’arrivée de Ian Brown. Je n’ai pas particulièrement suivi la carrière solo du bonhomme depuis la fin des Stone Roses et je ne m’attends pas à une grosse sensation. Pourtant ça va être une des bonnes surprises de la soirée ; il se débarrasse d’entrée de jeu d’un "I Wanna Be Adored" qui déclenche l’hystérie du public anglais (et les désormais fameux et pénibles lancers de bière qui vont avec, toutefois en légère diminution cette année) pour mieux se concentrer par la suite sur ses propres titres. Tambourin à la main, il nous gratifie de sa chorégraphie si singulière, la mine toujours sombre et arrogante (diable, cet homme ne sourit-il donc jamais ?).
Toujours est-il que ses chansons sont sacrément dansantes et fleurent bon le shoegazing d’antan ("Time Is My Everything", "F.E.A.R.", "Just Like You"), la foule ne s’y trompe pas et transforme rapidement le site en dancefloor avant l’heure. Décidément les 90’s n’ont pas dit leur dernier mot…
A propos de vieillerie, il est temps d’aller jeter une oreille sur le show de PiL. Difficile d’approcher et en l’absence d’écrans, je ne distingue que la silhouette de John Lydon. J’arrive "PiL" poil (si j’ose…) pour un "Rise" toujours plaisant, malgré un son cradingue et une ambiance un peu plate. Le groupe est aux ordres et ça ne plaisante pas... Lassés de se faire secouer, les membres de PiL finissent par quitter la scène après un ultime "Religion" écourté, abandonnant l’ancien Sex Pistols à son (triste ?) sort : "It looks like I’m all alone !"…
Histoire de poursuivre sur le thème de la franche rigolade, voici venu l’heure de Prodigy. Là encore je n’attendais pas grand-chose, et j’ai eu bien raison ! Du gros son, de l’agitation mais au final pas de quoi transcender les organismes fatigués… Cela manque tout de même un peu de finesse et à moins d’avoir abusé de boisson énergétique taurine, on ne peut que rester hébété devant le spectacle. La faute à un horaire un peu précoce ?
Retour sur la Fiberfib (après un passage éclair par Four Tet qui décidément ne me convainc pas, pour la deuxième année d’affilée, que ce soit en DJ set ou en "Live" alors que j’aime beaucoup ses disques) pour une courte écoute des Australiens de Cut Copy. D’entrée de jeu, l’efficace "Lights & Music" plonge le public dans le bain de leur électro raffinée et c’est avec regret que je m’éloigne pour ne pas rater l’entrée en scène des Klaxons. Les Anglais viennent défendre leur second album Surfing the Void faisant suite au succès de Myths of the Near Future en 2007. Le groupe se présente en quintet : guitare, basse, clavier, batterie, voix dans un accoutrement assez étrange ; la plupart des membres sont vêtus de toges à l’allure un poil sectaire, la palme revenant au clavier, qui tel un lépreux, restera drapé de la tête au pied tout le concert (un invité mystère ? Je n’ai toujours pas éclairci !). Hormis cet épisode vestimentaire, le set sera énergique, alternant les singles dévastateurs ("Golden Skans", "Gravity’s Rainbow") et les nouveaux titres à tendance électro dance. Enfin, un "It’s Not Over Yet" mensonger signera la fin d’une belle prestation qui vient également clôturer, pour moi en tous cas, une soirée en demie teinte. |