Puggy, c'est un trio étiqueté belge, même si aucun d'eux ne vient de Belgique et ne veut d'étiquette.
Après un premier album en 2007 Dubois died today, le groupe a gravi quelques marches, enchaînant concerts, festivals, premières parties inespérées, d'autres plus douteuses ou certaines hasardeuses. Le groupe, invité récemment sur le plateau de Taratata pour présenter son EP "Teaser" avant la sortie de son deuxième album, vient de poser un pied dans le salon de tous ceux qui n'ont pas eu le plaisir de les découvrir en live, et devrait se voir propulser encore quelques marches plus haut si tout se passe bien.
Il faut dire qu'ouvrir le groupe Incubus sur sa tournée européenne par le plus grand des hasards, ça aide à se faire connaître du public. Et de là, le trio a effectué une belle épopée à travers le vieux continent, se faisant découvrir et aimer là où il passait.
En 2010, le groupe revient avec son EP, qui nous fera goûter par avance à l'album Something you might like, et surtout, alimentera l'attente de ceux qui les ont découverts plus tôt. Et le résultat est époustouflant.
Le groupe a atteint une maturité musicale qui dessine des morceaux sans accroc, en espérant maintenant qu'ils n'en restent pas là et osent parfois lâcher un peu prise pour sortir de ces lignes bien droites.
Aux mélanges de pop acoustique teintée à l'anglaise et de balades entraînantes plus mélodiques autour desquelles le chanteur et guitariste anglais Matthew Irons déroule son univers romantique, sont accordés une sonorité et des arrangements acoustiques précis et réussis, dont certains morceaux, à l'instar du faussement romantique "How I needed you", appuient fortement le talent musical du groupe.
Le piano est également très présent, comme dans "How I needed you" et rajoute cette touche jazzie, que ce soit aux balades romantiques douces ou plus rock en appuyant la voix cristalline mais juste de Matthew et des chœurs.
Il sait également se faire discret mais efficace auprès des envolées de batterie sur "We have it made", ou "I do".
Mais aux côtés de ce piano envoûtant, des montées de batterie magistrales et de la basse qui donne le ton de chaque morceau, la guitare n'est pas en reste ; Matthew nous offre quelques accords et arrangements sympathiques à l'oreille comme sur "She kicks ass", et ceux qui l'ont vu sur scène se rappelleront de son plaisir contagieux à jouer sur de tels morceaux.
Cet album est tout de même une jolie réussite. Le teaser qui a précédé l'album était déjà une petite perle, mais il est clair que l'on attendait d'en écouter davantage, pour se faire une véritable idée de ce groupe que l'on veut nous vendre. On voulait voir ce qu'il avait dans le ventre, un peu plus que 5 morceaux. Le résultat est sans appel, même si un poil moins "puissant" que l'EP précédent, dans l'ensemble l'esprit est respecté, la trame est forte, agréable, et l'oreille en redemande volontiers.
À l'écouter et le réécouter, ç'en est presqu'énervant de s'apercevoir que c'est cette pop "facile", simple, qui fait cet effet. Mais l'apparente facilité n'enlève rien au talent et à l'efficacité de ce second album, qui devrait faire son effet... |