Porté
aux nues par la presse indépendante, dont froggydelight,
acclamé par l’establishment, avec en guise de consécration
une black session, The National est devenu
un groupe culte en six mois et un album, leur second, Sad
Songs For Dirty Lovers.
Même s’ils ne sont new-yorkais que d’adoption,
l’influence de la Big Apple sur le groupe est indéniable
et The National est le digne successeur de cult-bands comme A
Certain General qui pratiquaient un rock, disons, intelligent.
Au sud de nulle part - South of no North
Mais si Parker Dulany et
Phil Gammage puisent leur inspiration dans la drogue, les
minutes les plus sombres du Velvet Underground
et William Burroughs, The National semble
plutôt lire dans le texte le Bukowski
embrumé (qui n’est PAS new yorkais). Il y a un peu
de la résignation de Hank chez The National, comme si rien
ne pouvait changer. Alors autant en profiter. Tout de suite. Et
ça s’est positif.
Cherry, Cherry, je t’adore baby
Ce nouveau mini-album rompt quelque peu avec les compositions de
Sad Songs For Dirty Lovers. The National y propose une autre face
de sa personnalité que les fans qui ont assisté aux
concerts ont déjà pu entrevoir.
Dans l’ensemble, l’ambiance est plus douce, plus délicate
et laisse la part belle aux textes et à la voix exceptionnelle
de Matt Berninger ainsi qu’aux mélodies,
superbes, pour lesquelles l’apport de Padma
Newsome (de Clogs) est indéniable.
C’est ce qui se passe sur "Wasp
Nest" le premier titre (dont j’aimerais bien avoir
les lyrics) à l’ambiance très feutrée.
Le second morceau est plus classique de The National et s’apparente
aux titres de Sad Songs For Dirty Lovers. J’avais d’ailleurs
entendu "All the wine" puisqu’une
vidéo live était proposée en téléchargement
sur le site de Brassland. Puis, avancée sur la pointe des
pieds avec "All Dolled-up in straps"
tout en lenteur et feinte.
Le premier moment de grâce de ce mini-album est atteint sur
le magnifique "Cherry tree"
avec une des montées en puissance, ferme et retenue, dont
The National a le secret.
Quant à "About today"
, il est dans le même rythme que "All
Dolled-up in straps" ce qui donne l’étrange
sensation que cet album a été construit par symétrie
autour de "Cherry tree". Impression
confirmée avec "Murder me Rachel"
, l’un des meilleurs titres de Sad Songs For Dirty Lovers
ici en version live (avec violons) enregistrée chez Mr Lenoir
avec un son peu crade, puis le dernier et néanmoins somptueux
"I don’t mind" en duo
avec Padma Newsome.
Après avoir raflé la mise dans tous les classements
de 2003 avec Sad Songs For Dirty Lovers, pas de doute : The National
va encore faire l’unanimité avec ce Cherry
Tree, calme et mature qui ne présente qu’un
seul défaut : celui d’être trop court (trente
minutes).
Beaucoup trop court...
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