Peut-être n’avez-vous pas encore connaissance de cet artiste qu’est Micah P. Hinson. Peut-être ne savez-vous encore rien de sa vie dissolue, douloureuse et pas particulièrement enviable.
Et bien à l’écoute de ce nouvel album, vous comprendrez tout de ses erreurs de jeunesse, de ses sales années et de la souffrance qui n’ont de cesse de nourrir sa créativité. Sombre et bouleversant, sans jamais tomber dans le pathos, complexe mais jamais compliqué, Micah P. Hinson réussit ici l’un des plus beaux albums de cette année 2010, en se dévoilant avec pudeur et grâce. En apportant de l’harmonie dans cette vie chaotique, en profitant de la tristesse pour en extraire la beauté.
Les cordes utilisées avec finesse sont les composantes principales d’une entrée en matière instrumentale, "A call to arms". C’est à partir des morceaux suivants que l’on retrouve la voix profonde du jeune américain, "2’s and 3’s". Instrument en tant que tel, elle ajoute un peu plus à l’émotion d’arrangements raffinés, "The Letter At Twin Wrecks". Mais Hinson n’oublie pas ses origines. Naviguant entre folk et country, ce sont des paysages éloignés du fin fond du sud américain qui défilent sous nos yeux, "My God, My God". Un voyage mélancolique qu’on a plaisir à faire et refaire à chaque nouvelle écoute. Et qu’on vous souhaite de réaliser également. |