Le quatrième opus de la collection DVD, hommage à la célèbre émission de Daniel Philipacchi sera bientôt disponible. Fêtez comme il se doit grâce aux Editions Montparnasse les 50 ans et quelques poussières de la première émission qui ne prenaient pas ses jeunes auditeurs pour des débiles mentaux…
Salut mon copain
Je vois cela d’ici, "on prend les mêmes, on touille juste ce qu’il faut pour qu’ils n’aient pas la nausée" et nous voilà repartis en 1960. On a le droit de le penser, mais c’est même pas vrai. En fin pas tout à fait.
Une chose est sûre c’est qu’aujourd’hui la boucle est presque bouclée. Le monde sait qu’il existait une émission pour les jeunes avant NRJ et Canal J. "Salut les Copains" naît en 1959 pour mourir avec les illusions de sa génération en 1968. "Salut les Cop!" n’est pas une simple émission tombée du ciel avec les beaux jours (le printemps). Elle est née parce qu’une jeune radio Europe 1 désirait s’offrir autre chose que du Mariano. Daniel Filipacchi a très vite compris que le vent était en train de tourner et que ces jeunes, le cul entre deux chaises (mais ça, ils ne le savaient encore) désiraient couper musicalement les ponts (avant autre chose) avec leurs aînés.
L’importance de cette "compil" est de devenir (quoi qu’on en dise) l’encyclopédie d’un moment. Celle de l’évolution d’une génération à travers ce que l’on appelait alors (pour ne pas avoir trouvé mieux), les YéYés et, à travers, la musique la société de consommation (comme on disait alors)… Les images feront sourire (ils étaient bien proprets ces petits jeunes), mais il faut regarder cela avec l’œil d’un historien.
Le coffret des quatre DVD est une mine.
Simplement, et vous l’avez compris, il suffit de rétro-pédaler dans le temps, pour que ces gentilles chansons qui ne cassaient pas une patte à un canard, deviennent, avec la connaissance historique des faits, bien autre chose.
Petite héritière du rock, ces chansonnettes ont véhiculé sans le savoir une autre idée du relationnel adolescent. En cela, naturellement le ver était dans le fruit (acidulé). Le plaisir de revoir ces images oubliées, c’est comme feuilleter un livre d’histoire ou l’on recouvrirait la genèse d’un monde enfoui. Balayée par les aventures politiques de toutes sortes et les grandes désillusions…
Il ne reste plus rien que quatre galettes à nous mettre sous la dent, un peu comme si cette génération qui n’a pas démérité se posait la question, en voyant Schmoll, Aufray, Vartan, Hallyday, Dutronc, Hardy et consorts, où avons-nous raté la marche ?
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