Penny Sparkle, le nouvel album de Blonde Redhead, continue sur le chemin tracé avec 23. Le groupe s'enfonce dans ce son brumeux et envoûtant teinté d'électro.
L'énergie hargneuse d'antan s'est muée en un spleen éthéré. Les rythmes sont lents et relativement relaxants, une musique de méditation menée par la très jolie voix de Kazu, qui devient de plus en plus proche de celle de la chanteuse de Portishead (du coup, il vaut peut-être mieux écouter un bon vieux Portishead...). Elle est l'élément principal, mis en avant par une musique ambiante pop pour lui offrir un maximum d'émotions. La musique est aérienne. Les arrangements sont simples et tout en élégance pour des mélodies limpides et tout en douceur. Une ambiance de mélancolique ultra présente, un vague à l’âme exacerbé et raffiné...
Ce nouvel opus de Blonde Redhead est parsemé d'éclats de nostalgie et de sensualité, il est toutefois un peu fade et c'est bien là le problème... Ce n'est pas forcément un album qu'on écoute très facilement. C'est le genre de musique qu'on passe en fond sonore pendant un repas entre amis pour pouvoir s'entendre parler. Il devrait même être interdit de l'écouter en conduisant, sous peine d'endormir le conducteur (non pas parce qu'il est chiant mais parce qu'il est hypnotique !).
Le disque n'est pas mauvais, mais les mélodies mariées aux voix et aux subtils refrains ne sont plus présentes. Un retour en arrière vers les envolées noisy à la Sonic Youth est-il encore possible ? Le trio risque de se perdre un peu dans cette musique vaporeuse, on souhaiterait un peu plus de personnalité, un peu plus de couilles. On n'aimerait pas un changement total, mais un petit retour en arrière avec les influences rock et post-rock d'antan... |