Retour explosif des fluokids Londoniens, trois ans après le succès planétaire de leur premier opus. Auréolés d’un Mercury Prize mérité (mais source de pression supplémentaire) et porte-drapeaux proclamés du phénomène éphémère New Rave, le trio (devenu quatuor pour l’occasion) a dû faire face à une forte attente pour donner une suite digne à Myths Of the Near Future.
C’est donc renforcé par l’arrivée du batteur musclé Steffan Halperin que le groupe s’est mis à l’ouvrage... et du boulot, il en aura fallu : trois ans d’expérimentations diverses, de projets parallèles, l’éviction de leur producteur, pour retrouver l’envie et le plaisir de rejouer sérieusement ensemble.
On passe rapidement sur la pochette discutable (même si je n’ai rien contre la race féline, ce n’est décidément pas en proposant ce type de photo montage potache que l’on va freiner la dématérialisation de la musique !) pour rentrer dans le vif du sujet. Pas de préliminaires : dès les premières notes de l’impeccable single "Echoes", nous voilà replongés avec délectation dans l’univers des Klaxons, comme si nous les avions quittés la veille. Même gros son, mêmes harmonies vocales hauts perchées, claviers omniprésents et batterie puissante. Voilà de quoi convaincre le plus critique des détracteurs. Pas à dire, si le reste de l’album est de la même veine, on tient un des disques de l’année.
Plus on avance et plus les morceaux apparaissent denses et de construction complexe (amateurs de finesse et de simplicité, passez vite votre chemin), tant et si bien que l’on est parfois submergé et un peu dérouté par l’empilement des couches sonores. La production puissante de Ross Robinson (Sepultura, Slipknot, At The Drive In figurent sur le tableau de chasse du Monsieur) n’y est sans doute pas étrangère.
Non contents de rester sur leur (déjà large) créneau Electro / (Heavy) Rock, ils se payent le luxe d’empiéter sur les sombres plates bandes de Depeche Mode (l’intro planante du convenu "Venusia") ou se laissent glisser vers un rock psychédélique qui leur va bien (le bien nommé "Extra Astronomical").
Pourtant, passé l’intensité du début, le milieu de l’album ne propose plus guère de surprises. Le groupe déroule, semble se reposer sur ses acquis en proposant un peu toujours la même recette. Ne faisons pas la fine bouche, on ne parle pas ici de soupe (la plupart des titres feraient pâlir de jalousie pas mal de formations) mais l’ensemble dégage un sentiment de force (un peu trop) tranquille. Heureusement, la fin du disque, toute en puissance (l’enchaînement implacable "Twin Flames" / "Flashover" / "Future Memories"), efface les derniers doutes et finit d’asseoir la bande dans la petite famille de ceux qui comptent.
Le groupe souffle ainsi le chaud et le froid, en soignant introduction et conclusion (une bonne vieille technique rédactionnelle pour zappeurs pressés) et sans trop forcer leurs talents, remporte allègrement le morceau, en dix titres expéditifs et 38 minutes chrono. |