Les concerts au féminin ont le vent en poupe et pour adoucir l’hiver à venir, rien de tel que de belles (re)découvertes musicales.
En témoigne cette petite programmation qui promet de beaux jours à la prochaine édition des Femmes S’en Mêlent. De la timide à l’inspirée, en passant par la survoltée, pléthore de femmes sur la scène du Point Ephémère.
On débute la soirée par Nature Boy. Une petite mise en bouche, à peine remarquée tant la pseudo timidité de la chanteuse sur scène se fait sentir. Si côté instru on assure le set sans aucune fausse note et avec un professionnalisme certain, on ne reste que partiellement convaincu par la prestation scénique de sa leader Sara Kermanshahi. Recroquevillée sur sa guitare, cachée sous sa longue frange et balbutiant ses mélodies mielleuses et monotones à la frontière du folk et du blues, on s’ennuie progressivement à mesure que les morceaux s’enchainent.
Heureusement que Thus : Owls est présent pour réveiller ses esgourdes endormies et qui n’attendaient plus que d’être secouées. Les responsables d’une prestation scénique très remarquée lors du dernier festival de la Route du Rock enflamment la scène. Menée par la survoltée Erika Alexandersson, la petite fanfare canado-suédoise marquent immédiatement leur différence, confirmant encore qu’ils s’échappent de cases préconçues et s’émancipent complètement des étiquettes.
A leur aise sur scène, ils enivrent très rapidement le public de leur folk expérimental et de leur pop baroque. Voilà qui est agréable. Une joyeuse prestation marquée par un fort investissement scénique du côté des musiciens (ceux qui étaient présents noteront le solo du guitariste qui vibrait ses cordes à l’aide d’une petite cuillère pour donner des sonorités étranges à la pointe du mystique) et élevée par les chœurs. Le public en redemande mais malheureusement il faut passer le flambeau…
Vient donc le tour de Glasser. Sous ce pseudonyme se cache la canadienne Cameron Mesirow, la petite sœur spirituelle de Fever Ray et de Bat for Lashes. Cette boule de nerf toute menue déjà connue de la blogosphère grâce à son EP autoproduit Young Turks (et dont les XX ne tarient pas d’éloge) est venue accompagnée de trois musiciens à la tête de Nerds. Affublée d’une robe noire cosmique tandis que ses compères sont tout de blanc vêtus, elle exécute sur scène des petits pas de danse endiablés enchainant les titres de son dernier album Ring.
Et sous ses airs d’enchanteresse, elle fixe sans relâche le public doucement emporté, puis envouté. Elle débute son set par un a capella stupéfiant et maîtrisé. Un parti pris scénique risqué mais admirablement exécuté. Le public est complètement happé. Difficile donc de rester de marbre devant l’instrument central de la musique de Glasser, à savoir la voix de Cameron. Elle est à la fois forte et glaciale dans les notes graves, et douce et aérienne dans les aigus. Un beau contraste vocal qui se récent dès les premières notes de "Home" et "Tremel". Et même si la musique de Glasser ne renverse pas des montagnes, les arrangements tout à tour subtils et puissants jonchés de percussions organiques suffisent à provoquer de l’enthousiasme du côté du public.
Voilà donc un avant-gout prometteur et très alléchant du prochain festival LFSM qui se tiendra en mars 2011 et toujours à suivre sur Froggy's Delight. |