Spectacle musical interprété par Marie-Hélène Féry, accompagnée par Roger Pouly, Sergio Tomassi et Jacques Ferchit. De la "Dame de minuit", demeure, non un souvenir, mais une présence gardée. La convoquer pour un spectacle constitue un exercice difficile. L’imiter ? Imite-t-on Piaf ou Marlène ? Ceux qui l’ont osé, en dehors de la parodie, ont dû changer de métier ou de style. Marie-Hélène Féry bien avisée, a choisi de l’évoquer. Parfois en mettant son propre talent en sourdine, afin de mieux servir celle qu’elle admire.
Dans une lumière étrange, elle parle d’ elle, presque sous son contrôle, et l’on se met à suivre cette étrange jeune fille qui chante dans les cabarets, quelques années plus tard qu’une Gréco qui sortait de son cercueil (un truc d’existentialiste), puis décide de créer ses propres chansons afin de faire entendre "sa" petite musique. Alors, Marie-Hélène chante Barbara, avec douceur, retenue, pudeur extrême et bienvenue. Autour d’elle, des musiciens de génie et de ferveur : Roger Pouly, pianiste de Trénet, qui entraine le meuble droit jusqu’à l’extase, auprès de "Sergio" Tomassi, l’Accordéoniste à initiale, d’elle, l’ accompagnateur d’avant et de maintenant, car il joue toujours pour elle. Leur "bœuf" ou pot-pourri (de fleurs si odorantes) ce moment magique de musique en fusées arrache les ovations, plaisir total. Quels musiciens ! Quel don ! Un soir de grâce au Théâtre de Nesle. Un soir après son absence, un soir avec elle, pour tous ceux qui l’aiment. |