Un quatuor Londonien souffle un petit vent frais, dépose délicatement un petit baiser salé dans nos oreilles qui ne demandent que ça. Avec un premier album éponyme sorti cet été, Allo Darlin’ nous apporte un peu de candeur dans ce monde adulte.
Allo Darlin’ est un groupe binational partageant la même reine. Actuellement londonien, la moitié du groupe a traversé une bonne partie du globe pour rejoindre la capitale anglaise et l’autre moitié vient du non moins exotique (enfin ça dépend pour qui) Kent. Elizabeth Morris, la chanteuse ukulele-woman et Bill Botting, le bassiste sont donc originaires du pays de Crocodile Dundee alors que le batteur et le guitariste viennent eux d’une province on ne peut plus anglaise, lorsque le soleil et le sable fin rencontrent la pluie et les falaises abruptes…
Arrivée en 2005 à Londres, la jeune femme armée de son ukulele s’attaque à l’île royale et écrit ses chansons avec des influences telles que Go-betweens ou Belle and Sebastian de la belle époque. Elle y rencontre ses acolytes mais ce n’est qu’il n’y a qu’un an et demi que le projet prend réellement forme. Le groupe commence alors à tourner et signe sur Fortuna pop !, label indie qui lance, avec un succès certain en Angleterre, le premier single, la chanson à l’appareil photo.
"Dreaming" ouvre l’album et propose un contraste entre la petite voix teenager d’Elizabeth Morris et la voix très masculine de Monster Bobby faisant une featuring pour l’occasion. Suit le sautillant "The polaroid song" aux chœurs vitalisants bananaramiens et "Kiss your Lips" au côté surf très assumé.
Les jolies mélodies semblent évidentes sans être pourtant faciles. Ça glisse tout simplement comme une planche de surf sur une vague à l’azur.
Puis l’enjoué "Woody Allen" précède le doucereux "Let’s go swimming" au lapsteel omniprésent, tandis que ce dernier continue sur "Heartbeat Chilli" à l’intro ukulele, chanson plus dépouillée qu’à l’accoutumée. Autre fil directeur, l’instrument à quatre cordes fait le lien avec "My heart is a drummer" aux accents Cindy Lauperien qui se révèle au fur et à mesure pour permettre à la chanteuse de se lâcher. Enfin "What will be will be" clôture l’opus avec un joli duo sur un rythme lent comme pour dire au revoir d’un ample signe de main.
En dix titres, Allo Darlin’ déroule une musique récréative pleine d’entrain et de sensibilité. Du plaisir à chaque piste, des chansons légères comme la bise d’été ce qui n’est pas pour déplaire quand le froid s’abat sur nous. Et si l’on s’imagine davantage sur la plage de Melbourne que sur les pontons de Brighton, l’insouciance est bien là et nous prend pour ne pas nous lâcher. |