The Phantom Band est l'un des très nombreux groupes talentueux de Glasgow, qui balance entre grosse Pop et influence Krautrock. Après un premier album assez envoûtant, ils sont de retour avec un nouveau bébé. Une sorte de patchwork alternant subtilité et rage. Un son Proto rock avec des guitares obsédantes et des voix venant d'outre-tombe avec pleins de petits sons à la Beta Band (à qui ils sont souvent comparés). Cela emporte tout sur son passage. Les harmonies vocales caverneuses donnent une certaine atmosphère. Des larsens en veux-tu en voilà et pourtant, ils sont aussi capables d'aller dans la subtilité, avec des ambiances world ou new wave.
Aucun morceau ne se ressemble et pourtant tout est cohérent. L'ensemble valse entre gros rock bien lourd et des choses beaucoup plus pop. Le son est souvent cradingue et graisseux, les voix peuvent être autant lancinantes que bien viriles. Sur "A Glamour" et ses presque 6 minutes 30, on passe d'une rythmique stoner mâtinée de rock indé façon Pavement avec des gros riffs de guitares à des phases ressemblant à des comptines pour enfant, avec un certain goût du bruitage (vent, hurlement, grattement).
Avec le titre "O", on passe ici d’une atmosphère à l’autre sans aucun problème. "Everybody knows it's true" a un côté tribal avec des sons de xylophone et des chœurs gémissants, alors que "Come away in the dark" ou "The none of one" nous emmènent dans des ballades acoustiques, à la manière d'un Eddie Vedder avant de nous perdre avec un "Walls" ou "Into the corn" aux accents électro tantôt crades puis plutôt pop. Des riffs garage ponctuent les titres de cet album. Des guitares saturées transportent les morceaux dans des sphères rapides et noisy, mais on peut aussi reprendre notre respiration avec des titres calmes et détendus.
Un album résolument rock, simple et efficace. Une perle d'expérimentation éclectique entre la B.O. d'un film de Carpenter et un rock psychédélique sombre et glauque. Mon lecteur de MP3 se remplit décidément beaucoup de groupes originaires d'Angleterre mais avec un gros son très américain, ça faisait longtemps... |