One man show écrit et interprété par Paul Séré.
Le public amateur de one man show et adepte des petits lieux aura sans doute découvert Paul Séré débutant en 2005 à la Providence.
Depuis Paul Séré est devenu grand (il l'était déjà), superbaraqué (il avait déjà de bons biscotos) et virtuose de la tchatche (il se défendait bien déjà), de quoi s'afficher en GI Joe version jean et Tshirt moulant à la Marlon Brando à l'affiche du Théâtre Trévise, un des hauts lieux parisiens du spectacle d'humour.
Il a gardé sa bonne bouille, "une tête de bébé sur un corps de déménageur" comme il se dépeint lui même, qui constitue un atout essentiel dans le stand-up dont il a intégré la règle fondamentale qu'est la verve du bonimenteur pour entraîner le spectateur dans un délirant tourbillon verbal sans lui laisser ni pause ni répit derrière laquelle se perçoit l'influence d'aînés comme Gustave Parking, le côté jojo-la-bricole-libertaire en moins.
Pratiquant la technique de l'anadiplose plus connue sous le nom de la comptine "trois petits chats", il enchaîne, à la vitesse de l'éclair, les mini-sketches inspirés par des situations contemporaines prises sur le vif dont les protagonistes, par fois lui-même, sont joyeusement - et gentiment - caricaturés à belles dents. Ainsi tout commence par le monde qui change et la crise pour finir par une ode fleur bleue à sa fiancée en passant par Obama, le vélib, l'incroyable Hulk, la chatouille, les jeux vidéo, le suicide, le téléphone portable et Michael Jackson.
Sa cible et son public, et inversement, la génération des 25-30 ans qui sont encore de grands enfants dotés d'un coeur de midinette et qu'un rien amuse dont Paul Séré dresse une fresque bon enfant mais pertinente et, mine de rien, impertinente. C'est plutôt bien ficelé, sans baisse de régime, et dispensé avec la belle énergie et l'empathie communicative nécessaires au divertissement réussi. |