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Interview  (Pias)  15 juin 2004


Jim Murple Memorial se veut, et est, un orchestre populaire de musiciens aguerris et passionnés qui veulent donner du bonheur aux gens qui viennent les voir et danser sur leur musique festive issue du rythm'n blues jamaïcain.

Nous avons tendu le micro à Romain et Antoine, la guitare au bout des doigts, pour une trop rapide interview mais une vraie rencontre chaleureuse.

Le groupe existe depuis plusieurs années et vous bénéficiez d’un bon accueil tant du public que de la presse. Tous les articles vous concernant sont toujours élogieux. Donc en liminaire pouvez-vous nous rappeler un peu les circonstances dans lesquelles Jim Murple Memorial s’est constitué et avec le recul comment analysez-vous sa longévité et son succès ?

Romain : Le groupe a été formé en 1995 autour d’un batteur qui ne fait plus partie du groupe et qui, malgré tous ses défauts, avait une qualité il connaissait toute la musique jamaïcaine et la vieille musique de la Jamaïque avant le reggae. La Jamaïque avait de nombreux musiciens qui jouaient la musique traditionnelle de leur pays et qui, en écoutant la radio américaine, le jazz, le rythm’n blues, ont crée leur musique contemporaine en intégrant dans leur musique traditionnelle, mento, calypso et compagnie, des instrumentations plus modernes comme la guitare électrique et la batterie notamment qui a introduit des standards rockn’roll. Au départ, c’étaient des skinheads. Bien sûr pas des extrémistes phalangistes d’extrême droite mais des gens qui s’identifiaient à une culture black et qui écoutaient le blue beat en passant par le ska, le rocksteady, et ensuite le reggae que tout le monde a connu grâce à qui ?

Toots and the maytals !

Romain : Yes ! Bravo. Bonne réponse. Ce batteur a décidé de brancher une chanteuse, qui était une super chanteuse, Nanou, très influencée par le gospel, le calypso, le jazz associée à un contrebassiste qui avait une grosse connaissance sur la musique hillbilly, country, rock mais black, le rythm’n blues, les race music des années 50 qui constituaient les influences de la musique jamaïcaine et moi-même guitariste influencé par le jazz populaire et toutes les musiques populaires comme la musique africaine, mexicaine. Et puis, notre guitariste Petit Louis qui connaît parfaitement la soul music, Otis Redding, Ike and Tina Turner, Wilson Picket et qui a un jeu à la Steve Cropper, un son de guitare très incisif, tranchant avec un instrument très particulier fender telecaster vox…

Antoine : Le couteau de cuisine

Romain : Le groupe s’est forgé autour d’un son plus qu’une idée musicale et la culture de chacun a créé le Jim Murple Memorial. Et c’est la raison pour laquelle c’est un vrai groupe et que les gens avant même de savoir qui on était nous ont apprécié parce que la musique a parlé d’elle-même. Tout en s’inspirant d’une musique qui existait il y a 30 ans mais qui n’était plus jouée, au moins dans l’idée de cette époque, par personne.

Antoine : Le son de Jim Murple Memorial n’existe nulle part ailleurs.

Romain : Le Jim Murple Memorial c’est une idée d’un orchestre pas d’une voix, de musiciens qui jouent en regardant leur montre au bout du 3ème morceau. Tous les gens de Jim Murple Memorial sont concernés par l’envie de rendre ce présent, qui est triste et aseptisé, exceptionnel par la musique. Le résultat est là. 7 ans sans aucun support car nous sommes les fils de personne. Et les compliments ça me fait chaud au cœur.

Toutes vos prestations sont commentées et de façon très élogieuse.

Romain : Oui. C’est incroyable et dithyrambique.

Vous avez déjà 3 albums à votre actif qui contiennent essentiellement des reprises. Avec Let’s spend some love votre 4ème album vous proposez essentiellement des compositions originales. Pourquoi et pourquoi maintenant ?

Romain : En réalité, le premier album "Play the roots" ne comportait que des reprises. Le deuxième "The Story Of Jim Murple" comportaient 2 reprises et 13 compos. Dans le troisième, "Rhythm & Blues Jamaïcai"n, qui a été réalisé dans des conditions difficiles en raison du départ du batteur, est un live bien pêchu avec des reprises de compos du 2ème album et 5 morceaux studio qui sont davantage des adaptations que des reprises. Car quand je dis reprises ce sont plutôt des adaptations.

Car on ne s’est pas échiné à reprendre des morceaux existants pour les restituer à l’identique. Nous les avons adaptés dans un esprit de musique dansante avec un esprit caraïbe qui transpire. C’est pourquoi le terme adaptation est plus approprié. Notre version du standard de jazz "Work song" n’a rien à voir avec l’original. Il y a juste la mélodie mais l’esprit, le concept de la chanson même les arrangements sont différents. Dans le 4ème "Let's spend some love" il ya 16 compos. Et puis il y a la voix de Nanou…

…qui est exceptionnelle

Romain : C’est une nana qui fait 1 m 53 et c’est elle la patronne.

Le leader gant de velours ou dictateur (sourire) ?

Romain : Non, non. A sa manière. Elle est le moteur du groupe.

Antoine : Jim Murple Memorial est un groupe matriarcal.

Vous tournez beaucoup en concerts. Arrivez-vous à en vivre pour vous consacrer à la musique ?

Romain : Cela fait 3 ans qu’on en vit.

Cela est-il dû à la couverture médiatique ?

Romain : Au début, les gens nous ont fait confiance surtout en Bretagne et dans le sud-ouest. On nous a donné notre chance en tant que groupe. Quand on propose quelque chose de bon et d’original, les gens qui viennent à nos concerts sont notre meilleur publicité. Ils en parlent à leurs amis car ils sont surpris par Jim Murple Memorial. Car aujourd’hui se faire surprendre est la chose la plus chouette.

Comment se passe concrètement l’écriture des compos et l’appropriation des reprises ?

Romain : Nous travaillons de plusieurs manières. Parfois l’un de nous arrive avec une chanson avec des idées bien précises autour de laquelle chacun apporte quelque chose. Soit on part sur une idée de presque rien et les idées arrivent. Parce qu’en fait le groupe c’est une culture. Chacun arrive avec sa culture et du mélange naît le morceau. Car le leitmotiv de l’orchestre est de créer une musique pour faire danser.

Vous tournez beaucoup en live. Avez-vous joué dans les pays ou régions qui sont les terres natales de cette musique ?

Romain : Non, jamais.

Vous avez dit dans une interview :"Faire de la musique pour la musique et non pour faire un disque". Est-ce un discours bien réaliste ? Cela voudrait dire ne jouer qu’en live et ne pas sortir d’album qui est un bon support pour faire connaître votre musique et également source de revenus. Or par ailleurs, vous dites également vouloir augmenter votre audience pour faire un disque. N’est-ce pas contradictoire ?

Romain : Premier point. Je précise que je sais exactement ce que je dis et parfois mes propos sont mal expliqués. Nous jouons dans le même état d’esprit que les orchestres formés par les gens qui ont crée cette musique. C’étaient des frères, des cousins, des gens qui vivaient dans le même village sans télé et se retrouvaient le soir après le boulot pour faire de la musique. Et puis il y a eu des gens qui se sont aperçus que les moyens modernes de captation et de reproduction de la musique permettaient de la commercialiser et de faire de l’argent. Il sont allés dénicher ceux qui faisaient cette musique et qui n’avaient même pas idée que leur musique qui appartenait à leur quotidien et à leur manière de vivre pouvait être figé sur une bande et qu’on pourrait s’y intéresser.

A partir de ce moment, et il en a été de même pour Elvis Presley dont le premier enregistrement a eu lieu à la radio avec deux musiciens brutos qui l’accompagnaient et qui jouaient "senti". C’était toute leur culture qu’ils jouaient . C’était pas le genre prise de tête pendant 4 heures pour trouver un tube. C’était : "Tu connais That's Alright (Mama) Oui ? Bon c’est parti !" Tu écoutes ça et c’est un concentré d’émotion. Nous sommes dans le même état d’esprit quand nous enregistrons. On ne se branle pas la tête pendant mille ans pour faire un morceau. On a une idée et une heure et demie après on a enregistré et on passe à autre chose. Ce que l’on entend sur le disque est un témoignage.

Pour exister aujourd’hui, il faut passer par le support du disque. Après effectivement il faut mixer pour que la maison de disque s’y retrouve car elle a aussi ses impératifs économiques. Le paradoxe que tu soulèves c’est un compromis. Il faut faire un peu de compromis pour exister car on ne peut pas être radical sur tout. Sinon tu restes tout seul dans ta chambre, tu ne vois personne et tu dis : "Je hais le monde".

Antoine : Et on ne peut pas faire ça si on veut vivre de notre musique.

Actuellement, on perçoit une sorte d’effervescence autour de votre groupe. Avez-vous une explication pour cet intérêt soudain ?

Romain : C’est un cheminement. Petit à petit on s’est fait connaître. Nous vivons aujourd’hui en Occident dans un monde d’opulence. Nous sommes gavés d’images, d’information et de musique. Au point où il ne nous reste même pas assez de temps à vivre pour écouter toute la musique produite en temps réel. Donc ce qui se passe c’est la sélection. Et le mode de consommation de la musique des jeunes aujourd’hui en est une illustration. Ils s’en foutent de savoir qui fait quoi. Ils écoutent un morceau, ils disent : "Putain, ça c’est bon ! Et point-barre je prends". Auparavant régnait le star system. Maintenant les gens n’en ont rien à branler. Ils peuvent écouter de la techno, du hip hop, du reggae du moment que c’est bon.

Et si on existe aujourd’hui, et c’est un peu prétentieux de ma part que de le dire, c’est que le mariage qui a eu lieu entre les membres du groupe en fait un vrai groupe. Et puis ce groupe c’est une tragédie humaine. C’est une vraie histoire qui peut me faire pleurer avec tout ce qui nous est arrivé, tout ce qu’on a subi. Nanou est ma femme et nous avons des enfants. C’est notre vie. Et puis nous sommes des passionnés. Moi c’est à la vie à la mort. Je peux mourir dans 5 minutes. Je suis prêt. Je suis là pour passer du bon temps et donner avec le cœur, pas du cérébral. Et les gens perdent ce sens du don avec le cœur. Ils sont dans la dialectique, dans l’anticipation de l’avenir, etc…

Il n’y a plus de cœur et plus d’amour. Or tu vas crever, c’est la seule certitude. Alors, vis merde ! Vis ta vie, éclate-toi ! Fais ce que tu as envie de faire ! Vis ! Et encore là je suis très aérien parce qu’on a pas le temps d’aller au fond des choses. Notre groupe c’est une belle histoire !

Jim Murple, le musicien inconnu à qui vous rendez un hommage permanent avec le nom de votre groupe a-t-il vraiment existé ?

Romain : Nous avons entendu parler de lui mais il n’a jamais rien enregistré. La seule chose que l’on sait c’est qu’il y avait un collectionneur allemand qui aurait détenu un enregistrement et une photo de Jim Murple mais tout a disparu lors de l’incendie de sa maison.

Quel est votre public ?

Romain : 20 ans ! En réalité c’est tout public. Ce qu’il faut se dire aujourd’hui que les gens payent une place de concert pour aller écouter de la musique mais il n’y a pas que la musique qui les intéresse. C’est aussi rencontrer des gens de leur âge, et peut être l’amour de leur vie. Ce sont des jeunes. Nous allons jouer pour la Fête de la musique aux Lilas sur la place du Général de Gaulle à 22 heures et là je sais qu’il y aura plein de gens différents. Nous proposons de la musique pour tout public. Il y a des punks, des rockeurs, des pépés, des mémés, et tous ont les yeux grand ouverts : "Qu’est-ce qui se passe ?" C’est tellement évident que c’est génial. C’est mon manager qui devrait dire ça car je ne suis pas crédible quand je le dis. On va dire que je suis le manager. Mais je suis sincère.

En fait, ma question n’était pas totalement innocente. De manière implicite, elle visait à savoir si les gens d’origine caraïbéenne venaient à vos concerts et se reconnaissaient dans votre musique.

Romain : Bien sûr qu’ils viennent. Et puis le service d’ordre est souvent assuré par des gens de couleur. Et c’est le kif à chaque fois ! Quand on a joué à Brie Comte Robert, il y avait deux malgaches qui nous ont tenu la jambe pendant une demie-heure. D’ailleurs on les salue s’ils lisent cette interview. Ils sont fans. Ils ressentent ce que je fais avec mon cœur. On joue sans artifice.

Vous voulez faire une musique vivante, proche des gens et divertissante. Ce n’est pas pour créer une oeuvre mais des instants de partage.

Romain : Oui, c’est du direct. Pour moi il n’y a que le présent qui existe. Ma philosophie est de dire que le passé appartient au passé et que le futur n’existe pas encore. Je vis dans le présent. Même sur scène c’est toujours pareil mais c’est toujours différent. Le public n’est jamais le même. Et on vit à chaque fois quelque chose de différent.

Vous avez beaucoup tourné avec d’autres groupes dans le cadre de festivals. A l’Européen vous jouerez seul le 15 juillet.

Romain : Nous tournons beaucoup dans des festivals mais il y a deux-trois ans nous avons fait des salles à Paris comme le New Morning. Il y a 3 mois nous avons fait la Cigale et c’était sold-out ! Et c’est quand même 1 300 personnes. Avec le temps, le nom résonne et entre dans l’inconscient collectif. Je vois les jeunes de 18-20 ans qui entendaient notre musique quand on a crée le groupe parce que leur grand frère l’écoutait. Nous faisons partie de leur culture musicale grâce au disque aussi. Et on revient au paradoxe soulevé dans une question précédente. C’est grâce aussi aux concerts. Cette année on a fait 60 000 kilomètres en sillonnant la France en camionnette ! Je connais le réseau autoroutier français aussi bien que le réseau métropolitain parisien. Je t’emmène où tu veux même la nuit avec un seul œil.

Vous faites combien de concerts par an ?

Romain : Entre 70 et 80. Et c’est suffisant parce nous avons des enfants et on veut les voir grandir.

Comment voyez-vous l’avenir de Jim Murple Memorial même si l’anticipation ‘est pas votre tasse de thé ?

Romain : L’avenir, l’idéal pour moi est de continuer à créer et à jouer de la bonne musique avec de bons partenaires. De bons concerts d’où les gens sortent heureux parce qu’on leur a donné du bonheur. Le spectacle c’est aussi la réciprocité. Il y a un échange. C’est l’essentiel pour moi.

Si vous ne disposiez que de 3 mots pour qualifier votre musique, quel serait votre choix ?

Romain : La mer, le soleil et l’amour.

Sea, sex and sun ?

Romain : Oui. Euh non, je rigole. L’amour ce n’est pas que le sexe. C’est aussi la compassion. Le sexe c’est un peu sport (rires).

On va dire le soleil, la mer et l’amour.

 

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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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