Carl Newman, le grand chanteur-guitariste roux, c'est un détail, des New Pornographers, sort un album solo chez Beggars, et c'est tout le petit monde de la pop-rock indépendante qui est en émoi tant on connaît le talent de songwriter du canadien.

Malgré un long parcours dans la musique, Zumpano, Super Conductor et en ce moment les New Pornographers A.C. Newman sort seulement en 2004 son premier album solo, mais l'attente a parfois du bon.

Entre un renouveau post-pop moderne et un pop-rock plus classique, Carl aligne 11 titres comme autant de perles à son collier.

L'album commence par un break de batterie et démarre la guitare très 70's de Carl, "Miracle drug" est lancé et la voix s'élance à son tour. On pense à Police, aux Beattles, aux Kinks, même à Beck pour la voix sur quelques titres. Une pop à l'inspiration et aux sonorités anglaises évidentes, un peu de douceur (mais sans mièvrerie) dans ce monde de brutes. Le son est très clair, on distingue bien tous les instruments, la production impeccable mais pas trop surfaite.

Les titres s'enchaînent et on ne s'ennuie pas une minute. Personnellement il m'est difficile de tenir tout un album de pop sans décrocher tant certains morceaux se ressemblent, mais là, à défaut d'une musique complexe ou d'arrangements pompeux, A.C. Newman insuffle à chaque morceaux un petit plus qui le différencie du précédent.

Toutes ses chansons ont une âme, on est loin du remplissage de disque autour d'un single en puissance. Une musique simple, pas prétentieuse pour un sou, pas non plus dans l'ère du temps mais avec un léger décalage par rapport aux productions actuelles qui rend ce disque des plus agréables.

Mention spéciale aux morceaux les plus pêchus, "On the table", le très bon "Secretarial", les titres les plus lents ne déméritants pas pour autant.

En 33 minnutes montre en main, Carl Newman prouve que le Canada n'est pas seulement la patrie de Sum 41 et d'Avril Lavigne, mais qu'il en vient des compositeurs de génie qui mérieraient une renommée tout au moins aussi grande que ces petits jeunes.

Et pour avoir rencontré le gaillard le temps d'une interview, je peux vous dire qu'il est à l'image de sa musique: généreux, gentil et lucide.

Indispensable pour aborder avec fraîcheur cette période de vacances qui s'annonce étouffante.