Réalisé
par Pedro Gonzalez-Rubio. Mexique. Drame.
Durée : 1h10. (Sortie 1er décembre 2010). Avec Jorge Machado, Roberta Palombini et Natan Machado Palombini.
Le film est court, mais il prend son temps. Le temps indispensable pour une adaptation contemplative.
Le réalisateur Pedro Gonzalez-Rubio pose sa caméra dans un des sanctuaires les plus fragiles de notre planète : Banco Chincharro au Mexique. L’une des plus grandes barrière de corail. On sait la fragilité de cet écosystème et l’on comprend mieux, en voyant le film qu’il ne s’agit pas d’un simple décor, mais bien d’un personnage.
Le réalisateur est un filou. Il sait par la simplicité (ce qui ne veut pas dire simpliste) gommer ce qui n’est pas indispensable. Épurer de tous maniérismes cinématographiques un film à offrir au regard du spectateur, un film double. Un film en miroir.
Notre double.
Un discours aux silences nombreux, habillant la narration comme autant de questionnements. Le film est beau.
Un père (Jorge Machado) emmène son fils (Natan Machado Palombini) quelques jours pendant en vacances à destination de Blanco Chincharro. L’occasion de renouer une filiation (peut-être perdue). Un fil fragile qui le lie à son fils. Tout comme la terre avec les humains.
"Alamar" est un film sans artifice éditorial. Il n’en a pas besoin. Le réalisateur, sait en magicien (voir la brochette de festivals à laquelle le film a été invité et primé) nous raconter la fragilité de notre vie. Oser diront certain, ne faire qu’un avec l’Environnement. Un film Indien.
Le réalisateur emprunte au Yin et Yan cette philosophie cinématographique oubliée du monde occidental. Un tout. Et c’est cela toute la grande finesse du film, à la fois prendre le cheminement du documentaire, pour nous raconter une fiction qui a pour thème l’unité de l’homme à la nature, de la filiation humaine et intergénérationnelle.
Le film est un tout, proche de la lévitation qui peut mettre mal à l’aise le spectateur peut habitué à cet état de "grâce" que nous offre Pedro Gonzalez– Rubio.
"Alamar" est un petit bijou. Pas de ceux que l’on voudrait chaparder en libertaires que nous sommes ! Non. Ici, c’est le respect qui domine notre pensée. Respect dû à la sagesse que le temps du film nous transmet.
Combien de temps cet enchantement va-t-il durer ?
Je vous conseille de faire fonctionner le bouche à oreille et autres technologies (Facebook entre autres). Croyez-moi qu’avec Pedro Gonzalez-Rubio, il n’ y a pas besoin de baguette magique. Parce qu’il nous propose, pas moins, pas plus non plus, l’humain.
N’est-ce pas la plus belle des magies ? |