Adaptation de Fabrice Rozé, mise en scène de
Patrick Kerbrat avec Marie France Pisier et Peter Honke
La pièce est courte (1h30) et pourtant ennuyeuse. Difficile de s'enflammer
ou de compatir aux " tourments " répétitifs de Simone
transformée en madone de la ligne Paris-New York.
Pas d'erreur de distribution pourtant : Marie France Pisier, actrice "
intello " du cinéma français des années Truffaut
et nouveau roman, correspond bien au personnage de Simone de Beauvoir que
la plupart des spectateurs, qui ne l'ont pas connu dans son jeune âge
mais uniquement en symbole momifié du féminisme et binôme
du coupe littéraire mythique qu'elle formait avec Sartre, ont du mal
à imaginer en amoureuse vibrante.
Mais Marie France Pisier, élève appliquée qui connaît
son texte, un texte dense et parfois indigeste, n'est pas une actrice de théatre.
Manifestement elle semble se trouver souvent sous l'empire du trac et peine
à poser son souffle ce qui entraîne un perpétuel essouflement
alors même que la mise en scène est particulièrement statique.
Comparativement, son compagnon de scène, dont le léger accent
germanique au demeurant non déplaisant paraît un peu malvenu
pour incarner un anglo-saxon, maîtrise mieux son rôle, moindre
certes.
Quant au texte, il faut aimer la prose de Simone de Beauvoir. Une prose travaillée
ce qui lui ôte une grande part de spontanéité et de crédibilité
notamment quant elle s'exprime dans le domaine amoureux et particulièrement
barbante venant d'une femme qui, à tort ou raison là n'est pas
le sujet, se pense investie d'une mission quasi salvatrice auprès de
Sartre, d'une destinée politique et d'une œuvre littéraire.
Elle veut tout cela plus un grand amour intellectuel avec Sartre et un grand
amour de midinette avec un " autre ". Seulement le cumul de "
fonctions " n'est jamais une totale réussite et De Beauvoir pour
grande qu'elle était ne fait pas exception à la règle.
Et passons sous silence la mise en scène avec ballet de rideau et texte
dactylographié!!! |