Pour la Galerie Agathe Hélion, le mois de décembre 2010 est placé sous le signe du street art avec "Urbanity" qui regroupe une sélection des oeuvres d"artistes qui oeuvrent dans le "street art".
Le street art, version anglosaxonne de l'art urbain, est né de l'action d'artistes libertaires et subversifs qui utilisèrent la rue et l'espace public tant comme support d'interventions urbaines que comme galerie à ciel ouvert pour des oeuvres souvent éphémères.
De la rue au salon
Parmi les valeurs sûres, Vive La Peinture,
formé au début des années 80 et emblématique de la première et novatrice vague du street art français, qui, s'il fait office de vétéran - Michel Espagnon et Jean Gabaret ayant fêté les 25 ans de VLP en 2008 - n'en demeure pas moins actif et percutant avec une vigilance toujours en éveil pour capter l'air du temps.
Avec le 2ème millénaire, leur personnage iconique et totémique Zuman, l'humain contemporain, tête générique sans visage, est devenu leur véhicule privilégié pour continuer à interpeller la société sur ses errements et ses dysfonctionnements à partir de slogans habilement, voire subliminalement, détournés en formules-choc.
Tout comme VLP, Alexandre Stolypine, alias Psykoze, alias PsyKoze No Limit, artiste urbain, street writer, est un précurseur et dans le registre du graffiti français.
Connu et reconnu, affectionnant particulièrement la fresque murale et la peinture à ciel ouvert, PsyKoze est également un peintre d'atelier.
Il expose notamment une série de toiles mettant en scène sa figure récurrente que sont ses "bonhommes", des corps sans visage, dont les premiers sont nés en 1992, dans des sarabandes colorées qui évoquent "La danse" de Matisse revisitée par Keith Haring.
Les années 2000 voient l'émergence de la nouvelle génération née dans les années 70 ici représentée par Le CyKlop qui customise les
poteaux anti-stationnement
qui défigurent et carcérisent l'espace urbain.
Puisant son inspiration aussi bien chez Disney que dans le pop art, la nouvelle Figuration et les mangas, il invente d'étranges et ludiques animaux à un oeil qui réveillent de la morosité ambiante. Oeuvres éphémères dans la rue, les voici pérennisés.
Découvrez également le photograffiti inventé par
Frank Le Petit, alias K-Narf, qui fort de l'héritage du nouveau réalisme et du street art, utilise du scotch adhésif appliqué puis arraché sur des photographies.
Il a ainsi réalisé une série de photographies en diptyque prises dans des parcs d'attractions de Tokyo florissants dans les années 70 et aujourd'hui tombés en désuétude qui sont reproduites dans un beau livre dépliant intitulé "Wonderland Trip", en édition limitée, dont le prix (39 €) en fait un cadeau original et ludique à la portée de tous.
Par ailleurs, la Galerie Agathe Hélion présente les oeuvres d'un artiste urbain japonais, Wataru Komachi, dont la maxime est "Sex drugs and fast fashion", qui détourne de manière provocatrice les images contemporaines iconiques ,telles en l'espèce celles du mannequin Kate Moss.
Enfin, les amateurs de mobilier contemporain pourront acheter quelques exemplaires des sièges sculptures de la série Aspirale conçue dans les années "Mobi Boom" du design par Louis Durot qui n'a rien perdu de sa modernité. |