Xavier
Jaillard joue cet été au Petit Hébertot
L’oursin de Francis Blanche,
une pièce qu'il a écrite autour de certains textes
de Francis Blanche qui fut son complice à la scène
et son ami. Un spectacle drôle parfois, émouvant toujours
parce qu’il raconte l’histoire intemporelle des comédiens,
des saltimbanques, des clowns, des comiques, peu importe leur étiquette
au demeurant, qui tels des lucioles ne brillent que sur la scène
dans les yeux des spectateurs qui, une fois le rideau baissé,
retournent à leurs occupations quotidiennes et ont souvent
la mémoire courte.
Animé par la passion de la langue française et la
création artistique, il nous raconte un parcours riche et
atypique dans lequel il n’a jamais cédé à
la routine.
Et puis des projets, beaucoup de projets…
Vous avez été professeur de lettres,
puis on vous retrouve dans le monde du spectacle sans que vous ayez
rompu les amarres avec la littérature. Vous êtes romancier,("L'Itinéraire
du Crabe"), auteur dramatique ("On rêve qu’on
rêve", "5 pas dans la tendresse", "J’ai
mal au siècle", "L’oursin de Francis Blanche"),
scénariste, adaptateur pour le théâtre ("La
Vie Devant Soi", "Des Bouts d'Ubu", "Toute une
Vie sous la Couette"), comédien, metteur en scène.
Qui êtes-vous donc ?
Xavier Jaillard : Comment voulez-vous répondre
à une telle question ? Mon parcours? J'étais professeur
de lettres et rien ne laissait présager que je ferais autre
chose. Mais j'aimais l'écriture, je me jetais sur toutes
les formes d'écriture imaginables parce que j'aime cela.
Et quand on aime l'écriture ça commence à l'âge
de 6 ans. Et j'ai commencé à 6 ans. J'écrivais
des contes pour mon petit frère et on les a publiés.
Je savais que j'écrirai. Mais je pensais que j'écrirai
tout en restant professeur.
Et puis j'écrivais des chansons. J'ai été
le parolier personnel d'Eddie Barclay pendant des années
et comme j'étais dans le milieu de la musique j'ai commencé
à brailler mes propres chansons et simultanément j'ai
monté le studio des maquettes de Barclay. D'abord chez moi
et quand j'ai bien enquiquiné les voisins et qu'ils ont bien
tapé après les murs j'ai cherché un endroit
que je pourrais insonorisé dans tout Paris et trouvé
au pied de la Butte à côté de chez moi avenue
Trudaine au square d'Anvers et j'ai monté mon studio d'enregistrement.
Nous enregistrions beaucoup les chansonniers de Montmartre et un
soir nous étions derrière la vitre et nous avions
fait venir la claque pour faire les rires qui était des copains
qui venaient après leur travail.
Pour remercier les copains nous les faisions danser
car nous avions une bonne sono. Nous avions fait un buffet. Et j'étais
avec Francis Blanche que j'ai connu à ce moment là.
Il m'a dit : "Est-ce que tu penses à ce que je pense?"
Je lui ai dit : "Oui, je crois que l'on pense la même
chose". Et nous sommes allés bras dessous bras dessus
acheter une licence de 4ème catégorie et le soir nous
avons ouvert l'endroit sans rien y changer, en ajoutant seulement
des tables et des chaises. On a dit aux gens : "Venez donc
boire un pot et écouter de la musique". Nous avons fait
venir des orchestres. Six semaines après j'avais décuplé
le chiffre d'affaires. C'était en 1968.
En clair, j'ai ouvert une boite de nuit à
Pigalle, en face de l'Elysée Montmartre. Ça a marché
du feu de Dieu. Mais j'avais 25 ans et je me suis très vite
ennuyé car je ne me voyais pas attendre les doigts dans le
gousset que l'argent tombe. Et j'ai commencé à faire
des tas de choses un peu folles. J'ai monté une scène,
nous avons avec Francis Blanche commencé à écrire
des revues et nous les avons jouées. Je n'avais jamais pris
de cours d'art dramatique mon seul cours c'était lui qui
m'a dit : "Je ne suis pas prof. Je te pousse en scène
et tu n'as qu'à te démerder". Et voilà
comment je suis devenu comédien. Comédien la nuit
et prof le jour pour gagner ma vie, cela me faisait des journées
de 24 heures. Et donc un jour il a fallu choisir. Alors je me suis
mis en disponibilité de l'enseignement et je n'ai plus fait
que du théâtre chez moi, dans le théâtre
que j'avais créé et qui s'appelait Le roi Lyre et
qui est devenu une folie !
Cet endroit fonctionnait 24 heures par jour. Dans
la journée il faisait studio d'enregistrement. Les femmes
de ménage passaient à 6 heures et à 7 on mettait
en place les chaises et les tables pour le dîner-spectacle
et nous jouions à 22 heures une revue comique avec Francis
Blanche. J'ai eu une très grande chance. Tout Paris parlait
de ce lieu qui est devenu un must. Les gens se précipitaient
pour y venir et j'ai pu faire de beaux plateaux avec des gens prestigieux
comme Mary Marquet, Jacques Fabbri, les Frères ennemis, Jean
Amadou, Robert Rocca le prince des chansonniers de l'époque
et qui était grand papa pour moi. Quand nous avions fini
vers 2 heures du matin l'endroit redevenait une boite de nuit et
j'avais comme un voyou que je suis passé des accords car
comme nous avions le statut de club privé nous diffusions
des films en cours de montage. Je présentais donc des films
en avant première entre 3 et 5 heures du matin.
L'endroit était bourré à
craquer et j'avais instauré une loi qui s'imposait au personnel
: Il était interdit de baisser le rideau tant que le soleil
n'était pas levé et on offrait le petit déjeuner
aux derniers clients avant qu'ils ne partent. Les femmes de ménage
revenaient et à 9 heures le studio ouvrait ses portes. Je
me tuais au travail mais je serais sans doute encore en train de
faire ces folies-là avec Francis Blanche s'il n'était
pas mort…peut être plus maintenant parce qu'il serait
retraité. Mais il est mort en 1974 à 53 ans sans que
rien ne le laisse présager. J'ai tenu encore un an après
mais je n'avais plus ma vedette et moi j'étais inconnu. J'ai
vendu pour redevenir journaliste. Quand j'étais professeur
j'étais très heureux mais la page était tournée.
C'était une expérience faite et je crois que la vie
n'est pas quelque chose de très sérieux. Il faut s'amuser
avec pendant qu'elle est là. J'avais même dit quand
j'étais adolescent, et cela avait désespéré
mes parents, "Quand je commencerais à avoir un statut
à l'intérieur d'une profession j'en changerai !".
Parce que je ne veux pas me prendre au sérieux et m'installer
à l'intérieur de quelque chose. Et je crois que je
m'y suis toujours tenu plus ou moins.
Quand j'ai fait du journalisme et que j'ai commencé
à me voir chef de rubrique dans des grosses publications
aux Editions mondiales ou à Bayard Presse, j'ai fichu le
camp pour faire de l'audiovisuel. J'ai dirigé une société
que j'avais créée qui vendait des images aux chaînes
de télévision. Et puis une année qui finit
par zéro parce que ce sont les années où l'on
prend de grandes résolutions, j'ai balancé mon groupe
Vilner pour consacrer le reste de ma vie à ce que j'aime.
Et ce que j'aime c'est la création artistique.
J'écris, bien sûr j'ai toujours écrit, et joué,
en parallèle de mes autres activités dont je viens
de vous parler. J'ai beaucoup joué et j'ai un grand palmarès
mais pas de comédien célèbre hélas parce
que je faisais trop de choses à la fois pour avoir la place
et la mobilisation qu'il faut pour se faire un nom…. mais
j'espère le faire maintenant puisque je m'y consacre entièrement.
J'ai joué des premiers rôles par exemple M. Jourdain
dans le Bourgeois gentilhomme pendant 2 ans à la Porte Saint
Martin. Je faisais les matinées classiques et de temps en
temps une soirée. Je n'étais pas la vedette du soir.
J'ai joué également en tournée avec la Comédie
Française.
Et j'aimais bien alterner - comme j'ai ce background
de prof et que je ne crache pas sur ce qui est la patrimoine intellectuel
du pays mais que j'aime bien aussi apporte ma pierre à l'édifice
parce qu'on est de 2OO4 et du 21ème siècle et qu'il
n'y a pas de raison que l'on tourne en rond avec les oeuvres du
17ème siècle – une participation à la
production qui est un peu de la muséographie en alternant
avec une création et des auteurs vivants. Ce qui m'a amené
à créer le festival des auteurs et adaptateurs vivants
dans le pays où je suis né c'est-à-dire en
Bourgogne. Je suis né dans un tout petit village voisin de
celui où Jules Renard a passé sa vie.
D'ailleurs vous avez monté un spectacle
sur Jules Renard "Le Ruisseau, la page et l’enfant".
Xavier Jaillard : J'ai monté un festival
Jules Renard. J'ai créé ce festival à Corbigny
au pied de Vezelay. On m'a demandé de monter Poil de Carotte
et je leur ai répondu : "Non mais je vais monter un
festival dans lequel il y aura Poil de Carotte et dans lequel je
vais vous apporter autre chose". J'ai apporté une adaptation
des "Histoires Naturelles" et surtout un autre truc extraordinaire
qui les a surpris. J'avais hérité de Robert Rocca
sa pièce qu'il avait écrit d'après le journal
de Jules Renard qui avait eu un succès immense en 1950. Quand
je l'ai connu il me tannait pour que je la monte mais à l'époque
j'avais le club et je lui disais : "Moi c'est plus Coluche".
Peu avant sa mort, il m'a donné son texte en me disant de
monter le spectacle si j'en avais l'occasion. Et je l'ai fait.
Ce festival perdure?
Xavier Jaillard : J'ai lâché ce festival
puisque j'ai beaucoup de programmations en cours puisque j'ai réactivé
mon activité d'entrepreneur de spectacles mais je sais qu'il
n'aura pas lieu cette année et l'année dernière
non plus en raison de la grève des intermittents. Mais ce
qui est intéressant c'est que l'on m'a demandé de
dupliquer ce festival dans d'autres départements justement
parce que son concept est duplicable. Mon idée est de chercher
et de trouver non seulement de grands auteurs d'un terroir comme
l'était Jules Renard pour la Nièvre mais aussi les
vrais auteurs qui ont un lien avec une région. Je suis actuellement
en contact avec les élus locaux d'Auvergne.
Il s'agit d'un projet effectivement très
intéressant.
Xavier Jaillard : Ma difficulté est la grosse
mobilisation que nécessite un tel programme qui devra se
concilier avec mes autres activités.
Vous avez joué dans une pièce de
Thierry Jonquet, connu pour ses romans policiers, "La Bête
et la Belle" qui s'est joué au Théâtre
de Saint Maur avec la Compagnie 54. Il s'agit de votre compagnie
?
Xavier Jaillard : Non pas du tout. J'avais été
embauché pour jouer cette pièce. Il s'agit d'une pièce
adaptée d'un roman de Thierry Jonquet publié dans
la série Noire. J'ai joué à Avignon simultanément
la création de l'oursin. J'ai accepté ce spectacle
qui entraînait donc une charge considérable pour moi
parce que j'y jouais le rôle d'un chien. Dans la pièce
le chien du livre a été transformé en clochard
mais qui se comportait comme un chien c'est-à-dire sans juger
ce qui se passait autour de lui. Ce qui m'a beaucoup flatté
c'est qu'à plusieurs reprises des spectateurs sont venus
me voir à l'issue de la représentation en me disant
qu'ils connaissaient le livre et qu'ils venaient de retrouver le
chien. Cela m'a beaucoup fait plaisir.
Le grand décrochage est-il dû à
la rencontre avec Francis Blanche?
Xavier Jaillard : Non. Je le connaissais avant.
Mais le métier de professeur s'il n'empêche pas d'écrire
empêche de diriger un théâtre donc il faut faire
des choix. Car en tant que professeur vous avez la responsabilité
de gamins qui passent le bac. Et si vous continuez c'est une priorité
que de les accompagner.
Vous étiez le cadet de Francis Blanche.
Que vous a-t-il apporté?
Xavier Jaillard : Sur le plan du théâtre
je ne savais rien. Ce que j'ai appris c'est ce qu'il m'a fait faire.
Quand je dis cela on me dit souvent : "Alors Francis Blanche
avait une vocation de professeur de théâtre".
Non, pas du tout ! Nous étions copains et un jour quand je
lui ai dit que je jouerai bien il m'a poussé sur scène
en me disant : "Démerde-toi !". Et ensuite, il
m'engueulait ! Et bien on apprend vite ! Ce n'est pas une mauvaise
école !
"L'oursin de Francis Blanche". Comment
et pourquoi ? Et comment qualifieriez-vous ce spectacle ?
Xavier Jaillard : Il ne faut pas me demander à
quoi il ressemble. Mais je peux vous dire ce qu'en disait mon metteur
en scène. Mon metteur en scène c'est Jacques Ardouin
qui n'est pas n'importe qui. C'était un grand bonhomme très
connu qui est mort d'un cancer foudroyant il y a un an et demie.
Il m'a mis en scène. Nous étions très amis.
Quand José Arthur nous a reçu pour ce spectacle il
a demandé à Jacques Ardouin comment il avait monté
ce spectacle.
Jacques a répondu : "Comme une vraie
pièce de théâtre dans laquelle il se passe quelque
chose. Et ce quelque chose qui se passe C'est un comique qui sort
de scène et répète son discours pour recevoir
une médaille. Et il se rend compte que les raisons pour lesquelles
on lui remet cette médaille ne sont pas celles qu'il considére
comme étant les bonnes. Au point qu'il finit par ne pas se
rendre à la réception".
Jacques Ardouin disait : "J'ai mis en scène
cette pièce pour qu'un jeune homme de 20 ans qui n'aurait
jamais entendu parler de Francis Blanche rentre chez lui et dise
à ses parents : J'ai vu une pièce. Je ne sais pas
qui c'était mais ça racontait l'histoire d'un comique
frustré et c'était formidable".
J'ai écrit une pièce de théâtre.
L'hommage vient derrière. Je crois que c'est le plus bel
hommage que je pouvais lui faire en tout cas c'est que les gens
qui ont connu Francis Blanche ont ressenti et j'ai atteint mon but
: "Tu lui as rendu un bien plus bel hommage en fourrant ce
qu'il a écrit en situation au lieu de dire Mesdames, Messieurs,
je vais vous faire rire avec des textes de quelqu'un qui est mort".
Existe-t-il aujourd'hui des comiques qui se rapprochent
de l'humour de Francis Blanche ?
Xavier Jaillard : Non. S'en rapprocher sûrement
pas parce que, et grâce au ciel, les gens se renouvellent.
On a l'humour de son époque. Les choses changent et évoluent
et tant mieux !
A quel humour êtes-vous sensible?
Xavier Jaillard : Je vais peut être vous
surprendre mais quelqu'un comme Djamel Debouze me saisit. Il y a
des choses qui me font moins rire maintenant que quand j'avais 20
ans et que j'étais entouré de Pierre Dac, de Francis
Blanche et des gens de Montmartre mais c'est moi qui ai vieilli.
Mais je sens bien que c'est là et que c'est moi qui ai vieilli.
Eric et Ramzy aussi. Cela étant il y a une petite carence
en ce moment mais toutes les époques ne se ressemblent pas.
Il y a des époques où plusieurs comiques explosent
en même temps. Il y en a peut être moins aujourd'hui.
Mais je regarde Jean Marie Bigard, un peu l'oreille
en coin, et je me dis : "Qu'est-ce qu'il est vulgaire !"
Et puis finalement il embraque les gens parce que vulgaire ou pas
vulgaire quand ça percute ça percute et c'est ça
l'humour … Au début souvenez-vous Coluche choquait
la moitié de la France. Ce n'est pas important d'être
vulgaire, ce qui est important c'est de dire une vérité
qui passe fort.
Ce que je regrette un peu c'est que le comique
du vrai humour au sens étymologique du mot, l'humeur gaie,
le mot qui va venir rehausser la vie, la vie peut être triste
mais le mot peut être humoristique, s'est un peu réfugié
en Angleterre parce que l'esprit des Monty Python est un peu la-bas.
On sait qu'il n'y a rien de plus difficile à manipuler que
l'humour mais à l'intérieur de l'humour ce qui n'est
pas manipulable c'est le loufoque. Or cela les anglais savent le
manier. Je vous dis cela de manière non fortuite car je n'ai
pas eu le grand prix mais je suis finaliste du Grand prix du meilleur
scénario de télévision pour "Martin.point.com"
une série d'adaptation de Marcel Aymé que j'ai traité
en loufoque. Ce qui est normal parce que chez Marcel Aymé
tout démarre sur des idées complètement folles
et ensuite il y a un retour à la normale. Ainsi un homme
à qui on piquait la moitié de son temps et donc un
jour sur deux son pantalon tombait parce qu'il n'y avait personne
dedans et une fois cette situation posée, il revenait à
une logique imperturbable.
Vous êtes sensible à l'humour des
Monty Python?
Xavier Jaillard : Le loufoque est le non-sens plaqué
sur la vie. On est proche de la définition de l'humour qui
est du mécanique plaqué sur du vivant. Je me souviens
d'un sketch des Monty Python qui illustre cela. Un type demande
une mission à un géographe qui lui dit : "Que
voulez-vous aller découvrir et explorer?" Le type répond
: "J'ai une idée formidable. Je veux mettre un pont
entre les 2 Kilimandjaro". Et on se rend compte que le type
est atteint d'un strabisme divergent ! Et puisqu'il y a 2 Kilimandjaro,
il faut les réunir et on revient à la normalité.
Cela rejoint bien Francis Blanche?
Xavier Jaillard : Oui, tout à fait. Vous
connaissez une chanson de Francis Blanche qui s'appelle "Le
général à vendre "? Elle raconte l'histoire
d'un monsieur qui va au marché un peu tard alors que tous
les généraux ont été vendu et il en
trouve quand même un dans un coin. Il le ramène à
la maison où il ne fait rien. Il ne voulait rien faire mais
le soir il racontait des histoires de guerre qui faisaient rêver.
Et un jour, il a dit qu'il s'en allait parce qu'il avait été
nommé maréchal. Alors le monsieur l'a revendu au marché
et il lui reste la nostalgie du général. Le loufoque
plaqué sur l'émotion.
Le spectacle "L'oursin de Francis Blanche",
c'est ça. Il y a de l'émotion derrière tout.
S'il n'y a pas un fond, l'humour ne vaut rien. C'est la même
chose avec Raymond Devos. Quand vous l'écoutez vous ne savez
pas à quel moment il est génial. Quand il dit un truc
fou, n'y a-t-il pas derrière une pensée profonde ?
Oui, elle y est.
Quels sont vos projets à court terme?
Xavier Jaillard : Mon projet immédiat est
de rester jusqu'à la rentrée au Petit Hébertot
avec "L’oursin de Francis Blanche". J'ai plusieurs
projets qui ont reçu un accueil favorable par de grands théâtres.
J'ai écrit une adaptation de "La vie devant soi"
de Romain Gary mais on a un gros problème de distribution
pour Madame Rosa.
A plus longue échéance, j'ai une
adaptation de "La traversée de Paris" qui a également
intéressé un grand théâtre et un grand
metteur en scène. Et puis, j'ai reçu cette année
le Grand prix de l'écriture théâtrale pour une
pièce que j'ai situé dans l'univers de jules Renard
et qui s'appelle "Philippe et Ragotte", qui sont les noms
de personnages que Jules Renard citent souvent dans son œuvre.
J'ai imaginé la vie des deux vieux paysans qui tenaient la
ferme de Jules Renard quand celui-ci était à Paris.
Je vais essayer de mettre cette récompense à profit
pour la mettre en production.
J'ai encore d'autres projets. Un dernier scoop.
J'ai écrit au début de cette année une comédie
en alexandrins en cinq actes "Méchant Molière"
qui est une parodie de Tartuffe en 2 750 vers.
Annonce : Début de la représentation dans 15 minutes...
il n'est que temps de quitter Xavier Jaillard et le laisser à
son public.
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