Chère Amélie,
Quel plaisir de vous retrouver en si grande forme. On avait craint dernièrement, non de vous perdre, mais que vous perdiez toute seule. Votre précédent album Dina Dinah était certes charmant, mais en raison d'une production "à la mode", votre singularité s'estompait. Justement ce qu'on aimait chez vous, c'était l'enthousiasme, le côté bricolo-bout de ficelle qui faisait qu'on entendait passer un camion à l'arrière de votre reprise de "Kalinka" des Frères Nubuck sur une compil du label Sorry But Home Recording. Puis il y a eu cette histoire de maison de disque avec laquelle vous étiez en bisbille. Pourtant, sur scène, on vous sentait toujours enjouée, gourmande, prête à blaguer à la moindre occasion.
Vous revoilà avec un mini-album pop. "Pop" comme dans un comic strip entre des Shebam!, des Pow!, des Blop! Et des Wizz! Un mini-album à la couverture rouge où vous prenez la pose comme pour faire la couv' de Salut Les Copains.
La musique aussi est dans cet esprit swingin london, avec basse, batterie et trompette. D'accord, ce disque est plus orchestré que les précédents, mais on y retrouve d'abord votre voix, et toute votre malice, votre jeunesse frondeuse sur "Goodbye quiet river", votre enthousiasme débridé sur "Lost season" ou sur "Run run run".
Alors même si sa coloration est plus pop et moins folk, ce Love full of hands n'est pas en rupture avec vos précédentes productions, et surtout pas avec ce que vous donnez sur scène. Il est simplement un pas de plus sur votre gai chemin dans une lumière de plus en plus pétillante. |