Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Cold War Kids
Mine is yours  (Cooperative Music)  janvier 2011

"Le dernier grand album avant le virage mainstream". C’était en peu de mots la conclusion du journal rock qu’on feuillette désormais chez le coiffeur – Rock & Folk, what else ? – sur le troisième album des New-Yorkais. Autant dire que si la chute n’était pas vertigineuse, le constat pouvait faire imaginer le pire.

Quatre ans plus tôt, leur Robbers & Cowards s’était pourtant imposé comme un hold-up qui nous avait tous braqué. La rage, l’énergie de ces enfants de la guerre froide – déjà le nom du groupe, génial résumé de l’époque – les avait poussés sur le devant de scène qu’on ait le temps de comprendre qu’il faudrait compter avec eux pour la décennie suivante. Suivant la même direction, entre barbelé électrique et refrains bien ciselés, Loyalty to loyalty portait bien son nom ; et le célèbre tournant du deuxième album avait été abordé avec prudence, adresse et surtout concision. Rien qui, pour conclure l’introduction, ne puisse laisser présager d’un retournement de veste en cuir.

Premier indice sur Mine is yours, troisième du nom : le producteur. Jacquire King, un homme certainement bien sous tous rapports, sûrement le genre à payer ses impôts à l’heure et mettre deux sucres dans son café, enfin bref, un producteur à l’américaine comme il en existe tous les deux pâtés de maison. En fouillant le pédigrée du bonhomme, plusieurs noms de groupes font pourtant tiquer : Langhorne Slim, Norah Jones ou bien encore les Kings of Leon, pour leur dernier Come Around Sundown dont on sait aujourd’hui qu’il aura surtout permis aux trois frères Duke de se reconvertir top models de chez Gucci après une carrière commencée tels des gentlemen farmers.

Trêve de bavardage, le lecteur se gratte sans doute la tête en se posant la question essentielle : "mais bordel, il est bien ou pas ce disque" ? Non, sans hésitation. Décevant n’est même pas à proprement parler le bon mot lorsqu’arrivé à la sixième piste ("Skip the charades") on peine encore à déceler un dessous de mélodie, un semblant de composition qui permettrait d’éviter la sentence suprême des bacs à soldes.

Passée dans la cour des "grands", la bande à Nathan Wilett prouve ici que deux albums au dessus de tout soupçon n’empêche pas de vendre son âme à Satan – pardon, MTV – dès lors que les intérêts commerciaux prennent plus de place que les partitions. Au-delà du procès d’intention – on n’a rien contre le mainstream, de prime abord – Cold War Kids débute son album par un titre éponyme fadasse qui rappellera aux plus vieux – eh oui, déjà – l’évolution de Coldplay dès son troisième album. L’omniprésence de faux tubes surboostés à la compression, de vagues échos sur le piano et un chanteur qui braille désormais comme si sa vie en dépendait – c’est du moins ce qui est inscrit sur son prompteur, Mine is yours semble ici prendre l’orientation des groupes venus de Brooklyn en insufflant de l’Afrique là où on les avait jusque là remarqués pour leur héritage post Reagan. Et l’auditeur dépité de subir des emprunts à Vampire Weekend, des mélodies entonnées à gorges déployées, puis de constater le regard en berne que les New-Yorkais semblent désormais plus attirés par le charme des stades et U2 qu’une carrière respectable dans l’intimité des clubs en sueur. Une grande déception donc.

Et plutôt que d’enfoncer le clou, au risque de paraître acharné et d’attirer la sympathie sur ces gamins matraqués, le critique de conclure que deux albums au dessus du niveau de la mer, c’est déjà pas si mal. On note, sur ce troisième méfait, quelques pistes qui évitent la noyade, comme "Louder than ever" (le titre en dit bien long sur l’état d’esprit) ou "Cold toes on the cold floor" ("des doigts de pied gélés sur le parquet froid", dans le texte) ; mais c’est hélas bien peu pour tenter de repêcher le Titanic des maraboutés. Et puisque ce disque raté nous y invite, que tout qui est à toi est à moi, autant inverser les mots écrits par d’autres : "le dernier album mainstream avant le grand virage". Une grosse claque en forme de punition, c’est après tout ce qu’on souhaite à Cold War Kids. Se ressaisir enfin, pour éviter la maison de correction.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Cold War Kids parmi une sélection de singles (janvier 2007)
La chronique de l'album Robbers and cowards de Cold War Kids
La chronique de l'album New Age Norms 1 de Cold War Kids
Cold War Kids en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2007 (samedi)
Cold War Kids en concert au 106 (28 juin 2007)
Cold War Kids en concert au Festival des Inrocks Motorola 2007
Cold War Kids en concert à L'Aeronef ( 25 mai 2009)
Cold War Kids en concert à Paléo Festival #34 (2009)
Cold War Kids en concert au Festival Garden Nef Party #4 (2009)
Cold War Kids en concert au Festival Solidays #13 (édition 2011) - vendredi
Cold War Kids en concert au Festival Beauregard #3 (édition 2011) - Samedi

En savoir plus :
Le site officiel de Cold War Kids
Le Myspace de Cold War Kids


Little Tom         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher

Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

Bertrand Betsch en concert à la Manufacture Chanson
"Sway" de Headcharger
"Norna" de Norna
"Endorphine" de Clemix

"Spectacle Daisy the great VS Tony Visconti" de Daisy The Great
"Jamais plus" de Faut qu'ça Guinche
"New internationale" de Kit Sebastian
"Rivière" de Mirabelle Gilis
"Lost & found" de Raul Midon
"Soft Tissue" de Tindersticks
"Probably for nothing" de Two Trains Left
Nouvelle saison du Morceau Caché ! nouvel épisode "Passerelles, Partie 3"
et toujours :
"En songe, Solovoice 1" de Anne Warthmann
"Broadway rhapsody" de Cyrille Dubois & Ensemble ArteCombo
"Rachmaninoff for two" de Daniil Trifonov & Sergei Babayan
"Heart starter" de Last Temptation
"L'alto lyrique" de Loan Cazal
"Avanti" de Malice K
"Virtuosi" de Romain & Thomas Leleu
"The first exit" de Tramhaus

Au théâtre :

'La double inconstance" au Théâtre Le Lucernaire
"ADN" au Théâtre Michel

"Variations Pirandelliennes" au Théâre de Poche Montparnasse
"Dany Parmentier, gourou" au Petit Palais des Glaces
"Formica" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Les liaisons dangereuses" à la Comédie des Champs Elysées
"Lettres d'excuses" au Théâtre Le Lucernaire
"The loop" au Théâtre des Béliers Parisiens
"Sur tes traces" au Théâtre de La Bastille
"L'art de ne pas dire" au Théâtre Saint-George
"Belvédère" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"La longue route" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Les marchands d'étoiles" au Théâtre Le Splendid
"Rentrée 42 Bienvenue les enfants" au Théâtre Comédie Bastille
des reprises :
"Aymeric Lompret, Yolo" au Théâtre de la Renaissance
"Du bonheur de donner" au Théâtre La Scala
"Les fourberies de Scapin" au Théâtre Lepic
"Frida" à la Manufacture des Abbesses
"La parure" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Looking for Jaurès" au Théâtre Essaïon
"Pourquoi Camille ?" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Van Gogh, deux frères pour une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Glenn naissance d'un prodige" au Théâtre Montparnasse
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Gisèle Halimi, une farouche liberté" au Théâtre La Scala
"L'odeur de la guerre" au Théâtre La Scala
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala

Du côté de la lecture :

"Histoire de la guerre en infographie" de Julien Peltier, Vincent Bernard & Laurent Touchard
"Hurlements" de Alma Katsu
"L'armée allemande 1870-1945" de Benoit Rondeau
"Le paradis des fous" de Richard Ford
et toujours :
"Les voisins" de Diane Oliver
"18 Barnfield hill" de Robert Goddard
"Histoire de l'Europe, Tome 1" de Violaine Sebillotte Cuchet
"Only lovers left alive" de Dave Wallis
"Amours manquées" de Susie Boyt
"Blackouts" de Justin Torres
"Emanciper ou contrôler" de Pascal Clerc
"Le débarquement de Provence" de Claire Miot
"Les présences imparfaites" de Youness Bousenna
"Seul restait la forêt" de Daniel Mason

Il est toujours temps d'aller au cinéma ou regarder un bon film :

nouveauté :
"Papa est en voyage d'affaires" de Emir Kusturica

"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=