Réalisé
par Kevin Asch. USA. 2011.
Drame. Avec Jesse Eisenberg, Ari Graynor et Justin Barta.
Un fait-divers qui porte à sourire : 1 million de pilules d’Extasy ont transité à la fin des années 90 d’Amsterdam à New-York, transportées par de jeunes juifs orthodoxes pratiquants, dévoués mais surtout naïfs.
Lorsque son voisin propose à Sam Gold de "travailler" avec lui dans le "médical", il accepte. Sam est un jeune homme qui attend sagement de suivre la voie que son père et le rabbin décideront pour lui. A priori le mariage et le Rabbinat se profilent pour cet enfant de 20 ans obéissant, pratiquant, bon fils, travailleur, toujours dans son costume, écrasé sous son grand chapeau noir. Pour gagner un peu plus d'argent et d'indépendance, il part à Amsterdam réaliser sa mission.
Contrairement aux autres, il comprend vite la nature de ses transits et les règles du réseau.
Seul et unique choix qu’il a fait par lui-même, il s’y lance éperdument, trouvant enfin une place, la sensation d’exister et une certaine reconnaissance.
Le dilemme de Sam est à l’image du contraste de sa silhouette noire dans les rues de NY, qu’on oublie contemporaine, le temps des scènes au cœur de la communauté. Contraste et déchirement intérieur pour lui qui est broyé entre sa famille, sa voie toute tracée et l’ambition plus forte que tout.
Jesse Eisenberg, effrayant d’impassibilité dans The Social Network, est ici déconcertant de justesse et de subtilité. L’ingénu malin transcende ce polar bien réalisé qui nous entraine toujours plus au fond des nuits où on oublie l’interdit. (Demain il fera jour ?)
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