Dès les premières notes, une voix de fillette qui chante les secrets et l’égoïsme, fragile et espiègle, c’est Claudine Muno & The Luna Boots avec Carmagnoles. Elle a commencé au Benelux en 2007 et arrive en Gaule en 2011 seulement. Il lui en a fallu du temps depuis sa rencontre avec The Luna Boots en 2003. Elle a bien raison, il faut prendre son temps pour distiller le talent.
Dans Carmagnoles, elle nous entraine dans de malicieuses chansons narquoises et pétillantes. "Je n’aime pas les robes", [parce qu’on ne peut pas mettre les mains dans les poches, que quelqu’un est toujours là pour les soulever, que ce soit le vent ou un garçon], "La révolution des poissons rouges" à la béatitude scandaleuse ("on dirait même qu’ils sont contents"), "La violence" ("la seule chose gratuite dans ce monde").
Et des titres en anglais : "Monsters" ("in your head"), "The Rifle" comme une très belle balade aux allures de berceuse douce et poignante. Et un titre en luxembourgeois (ça ressemble à de l’allemand anti-romantique, et ça passe tout seul !)
Et ce n’est pas tout, il y a aussi une "Petite chanson méchante" gentille comme tout, et à la fois terriblement méchante, un cri "Au secours" suite au kidnapping du marchand de sable, "c’est le grand méchant loup qui l’a dévoré".
Sur des airs intimistes, doucement folk-rock, envoûtant et attachant, cet album est un merveilleux grimoire de magicien en chaussures de princesses, une ode à l’espièglerie de l’enfance, avant de grandir et de devenir cynique, pressé et blasé. |