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Going Out In Style  (Hellcat records / Born & Bred Records)  mars 2011

Carl Gustav Jung est le créateur de la psychologie analytique, domaine s'attachant tout d'abord à théoriser les complexes psychiques pour ensuite se détacher de la psychanalyse en distinguant l'inconscient de l'"âme", à savoir la psyché individuelle. Dans cette cette théorie est inclu le concept d'inconscient collectif, concept s'attachant à désigner "les fonctionnements humains liés à l'imaginaire qui sont communs ou partagés quels que soient les époques et les lieux, et qui influencent et conditionnent les représentations individuelles et collectives". Tout cela pour dire, finalement, que dans l'inconscient collectif, les irlandais sont tous roux et toujours bourrés.

C'est ce même concept qui nous fait voir la culture irlandaise comme axée sur le football, les bastons, les patates, la fornication avec des bovidés, la bière et les leprechauns.

Pour beaucoup d'européens l'association de l'Irlande avec le terme de culture semble essentiellement sujet à plaisanterie. Plaisanteries axées de manière générale autour de thèmes aussi divers que la bière, le fait d'être roux, les bastons et les leprechauns.

A l'époque maudite où le mullet était le sommet de l'élégance capillaire (je n'ai jamais compris comment on pouvait porter une telle coupe sans paraitre ironique), les Pogues furent les premiers à revendiquer cet héritage. Ils y incorporèrent toute une composante romantique sur le désespoir, les batailles épiques, les villes grises, la fierté irlandaise (qui ne signifie pas nécessairement "boire jusqu'à s'écrouler au milieu du vomi de cinq autres types") et les voyages en mer. Ce qui fait des Pogues une des rares choses louables des années 80. Mais aussi le groupe parfait à écouter en se bourrant la caisse comme un brontosaure. Parce que toutes les chansons traditionnelles irlandaises vous donneront envie de boire, c'est presque comme si elles avaient été écrites dans cet unique but. Toute personne s'étant un jour retrouvée (par erreur ou non) au festival Interceltique de Lorient pourra en témoigner. Elles sont en cela une illustration brillante de la force de l'inconscient collectif. Le genre de chose qui donnerait à Carl Gustav Jung une érection féroce.

Les chansons des Dropkicks Murphys fonctionnent sur le même rapport. Bien qu'américains les membres du groupe revendiquent leurs origines irlandaises à grand renfort de cornemuses (qui selon moi a toujours sonné comme si un maniaque soufflait dans le cul d'un mouton), de mandolines et d'accordéons. Ils s'inscrivent dans le courant que l'on nomme "punk celtique", dénomination au moins aussi ridicule que "doom épique" mais ayant le mérite d'être relativement explicite (à l'inverse du trash et du black metal dont les différences sont beaucoup plus subtiles et n'impliquent pas la couleur de peau des musiciens).

Musicalement les Dropkicks Murphys sonnent comme un croisement entre AC/DC (qui n'a rien de punk) et The Pogues (qui sonnent pour le moins "celtiques"). Selon Street Fighter, c'est ce que l'on appelle un "Hit Combo" pour l'amateur de bière moyen. En effet, lors d'une soirée dans un bar de merde nommé "l'Irlandais" (tout est lié), une amie et moi nous étions mis à théoriser le pouvoir que peut avoir le hard rock sur les personnes ivres. Après de multiples digressions impliquant le big bang, les diplodocus, les météorites, les camions et la "matrice originelle" (quoi que ce terme ait pu signifier dans cette discussion), il nous est finalement apparu que l'alcool par son action désinhibante faisait exploser toutes les barrières sociales, nous empêchant de tomber dans un primitivisme sauvage au premier degré. Ce qui va très bien avec le hard rock. Vos conceptions de l'existence se résumant aux idées basiques de trouver plus de bière et une personne acceptant de passer un moment d'intimité avec vous dans les toilettes correspondent parfaitement à l'état d'esprit que suggère l'écoute de cette musique. Couplez cela avec l'éthylisme forcené vers lequel vous tire la musique irlandaise et vous obtiendrez un mélange aussi instable que l'ozone condensé dans une concentration significative.

Les Dropkicks Murphys ne sont pas un groupe subtil et l'on pourrait même les taxer de "primaires". Le fait que le hard EST une musique primaire, cherchant à aller à l'essentiel. Le groupe ne véhicule aucun message politique et assure faire de la musique "pour faire la fête". Étant d'origine irlandaise, leur conception de la fête implique l'absorption d'une quantité de bière équivalente à la contenance d'un château d'eau, la confrontation physique avec des gens ayant bu plus que les autres et le fait de niquer des moutons. Tout cela dans une ambiance de franche camaraderie virile. Ce qui particulièrement réjouissant dans la musique des Dropkicks Murphys, c'est ce côté primaire agrémenté d'une implacable nostalgie / fierté d'un pays qu'ils ne connaissent sans doute pas.

Les deux albums précédents exploitaient sans vergogne la veine du rock de stade à base de refrains ultra efficaces, riffs lourds et tempos rapides. Comme AC/DC, les Dropkicks Murphys n'ont écrit qu'une seule chanson, déclinant la formule sous des formes diverses. Il n'y a donc aucun changement formel à signaler ici mais ce n'est pas le problème. Le problème vient tout d'abord du fait que le son est beaucoup trop faible là où il devrait martyriser les tympans sans vergogne. Dans l'ensemble, les refrains et les riffs sont également moins efficaces. L'ensemble semble un peu s'engluer et s'effondre comme Mike Tyson face à Lennox Lewis quand le groupe tente des titres acoustiques évoquant leur verte patrie ("Cruel", "Broken Hymns"). "Going Out In Style" et "Deeds No Words" sont les titres tenant le mieux la route mais sont comme deux graviers dans un Cornish Pasty : le tout est tellement mauvais qu'on ne les repère même pas. La comparaison est sans doute abusive (puisque le Cornish pasty est l'une des choses les plus immondes qu'il m'ait jamais été donné de manger) mais justifiée.

Going Out In Style ne rentrera donc pas dans mes disques de cuite préférés (puisque je possède des listes de disques préférés pour tous les aspects de ma vie), ni dans un des bons disques de 2011. Ce constat me donne l'impression d'avoir été trahi, pas par un ami mais par une bonne connaissance avec qui je pourrais boire des bières. Pour résumer : je m'en remettrais très bien.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Dropkick Murphys
Le Myspace de Dropkick Murphys


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# 17 mai 2020 : le joli mois de mai

Après tout ce temps confiné, l'impression d'une liberté quasi retrouvée n'a d'égale que la prudence avec laquelle il faut aborder ses semblables. En attendant des jours meilleurs, voici de quoi se mettre du baume au coeur avec notre petite sélection culturelle hebdomadaire.

Du côté de la musique :

"Chante-nuit" de Facteurs Chevaux
"9 songs" de Pierre
"Sex education" de Ezra Furman
"Cage meet Satie" de Anne de Fornel et Jay Gottlieb
Interview de Batist & the 73' réalisé à l'occasion de son live Twitch dont des extraits accompagnent cette entretien
"Hundred fifty roses" de Dune & Crayon
"F.A. Cult" de Hermetic Delight
"Love is everywhere" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Hum-Ma" de Les Enfants d'Icare
"Spirals" de Sébastien Forrestier
et toujours :
"Soir paien" de Alexis Kossenko, Anna Reinhold & Emmanuel Olivier
Interview de Morgane Imbeaud accompagnée d'une belle session acoustique
"Enrique Granados : Oeuvres pour piano" de Myriam Barbaux-Cohen
"For their love" de Other Lives
"Schubert, sonates pour piano D.845 & D.850" de Philippe Cassard
"Nothing is never over" de The Eternal Youth

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"Cléopâtre in love"
"Affordable Solution for Better Living"
"Queen Blood"
"One night with Holly Woodlawn"
du des classiques revisistés :
"Antigone"
"La Dame de chez Maxim"
des comédies de moeurs:
"La garçonnière"

"Deux hommes tous nus"
du boulevard :
"Panique au Plaza"

"Grosse chaleur"
"Oscar"
du côté des humoristes :
"Shirley & Dino à Marigny"
"Philippe Lelièvre - Givré !"
Au Théâtre ce soir :
"Trois partout"
"Quand épousez-vous ma femme ?"
"J'y suis, j’y reste"
et une échappée opératique de classiques recontextualisés :
"Madame Butterfly" de Puccini
Pelléas et Mélissande" de Debussy

Expositions :

voir et revoir:
la récente exposition "Le Rêveur de la forêt " du Musée Zadkine en vidéo et avec les images commentées sur le site du musee
et la rétrospective "Christian Dior - Couturier du rêve" qui s'est tenue au Musée des Arts Décoratifs avec une visite-reportage réalisée par Benjamin Wu assortie des commentaires des commissaires
sillonner l'Hexagone en direction de l'exposition"Balenciaga, Magicien de la Dentelle" à la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais et du Musée La Piscine de Roubaix
partir ensuite pour l'Europe :
au Pays-Bas avec le Musée Van Gogh à Amsterdam et la visite virtuelle de chacun des quatre niveaux de monstration
puis au Danemark au Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague
et encore plus loin en Turquie au Pera Museum d'Istanbul
et en Corée du Sud pour explorer en 6 étapes le National Museum of Modern and Contemporary Art
enfin revenir à Paris au Musée du Louvre avec les visites commentées par les commissaires des expositions "Vermeer et les maîtres de la peinture de genre" et "Un rêve d'Italie, la collection Campana"
et finir en musique avec un revival musical avec l'exposition en ligne "Mai 68 - De la révolte à la légende" au Musée de la Sacem

Cinéma at home avec :

voir ou revoir :
de la romance avec "Coup de foudre au Caire"
de la comédie musicale hollywoodienne avec "Mariage royal" de Stanley Donen
de la comédie dramatique avec "Coffee and Cigarettes" de Jim Jarmush
du policier avec "Jeff" de Jean Herman
du thriller avec "Volte face" de John Woo
du western avec "Mon nom est personne" de Tonino Valerii et Sergio Leone
du fantastique avec "La femme aux bottes rouges" de Juan Luis Bunuel
de la comédie avec :
"Absolument Fabuleux" de Gabrieh Aghion
"Cash Express" de Jerry Zucker
au Ciné Club avec des films des années 50 :
"Topaze" de Marcel Pagnol
"Sacré jeunesse" d'André Berthomieu
"Vous n'avez rien à délarer ?" de Clément Duhour
une curiosité avec "Le Père Noël contre les Martiens" de Nicholas Webster
et une rareté avec "L'invincible Kid du Kung Fu" de Eddie Niccart

Lecture avec :

"Là où chantent les écrevisses" de Delia Owens
"Les lumières de Tel Aviv" de Alexandra Schwartzbrod
et toujours :
"Faites moi plaisir" de Mary Gaitskill
"La chaîne" de Adrian McKinty
"Incident au fond de la galaxie" de Etgar Keret

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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