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Interview  (Paris)  22 février 2011

Rencontre avec le Prince Miiaou, alias Maud-Elise Mandeau, jeune artiste française qui sort le 28 mars son troisième album, Fill the blank with your own emptiness.

Prince Miiaou, c'est qui ?

Maud-Elisa Mandeau : C'est moi, Maud-Elisa Mandeau. Je compose tout ce qui est sur mes albums. C'est mon projet, comme Björk fait de la musique, je fais de la même façon. Je compose, j'écris, j'arrange, j'interprête, c'est un projet personnel.

Tu es accompagnée ?

Maud-Elisa Mandeau : Il faut des gens pour exécuter sur scène donc j'ai des musiciens qui interprètent ma musique et qui me suivent depuis le début en studio, pour la batterie et le violoncelle, deux instruments auxquels je ne touche pas du tout. En revanche, pour le reste, je me débrouille. Ce sont mes musiciens de scène. Il y a Norbert Labrousse à la batterie et à la trompette, François-Pierre Fol qui est au violoncelle principalement mais qui joue aussi de la basse et du clavier pour le bien du projet, Yoann Landré qui vient de nous rejoindre et qui est à la guitare, à la basse et au clavier.

Pourquoi ce nom ?

Maud-Elisa Mandeau : J'ai choisi au pif dans une table des matières d'un livre de contes que j'avais étant enfant. Ce n'était pas un choix réfléchi. Je n'avais pas envie de m'appeler Maud-Elisa. J'aimais bien l'idée de brouiller les pistes mais il n'y a aucune symbolique derrière.

Le masculin, c'est un choix ? Une façon de t'imposer dans ce milieu, plutôt masculin ?

Maud-Elisa Mandeau : Je préférais éviter d'orienter les gens, qu'ils se disent "je vais écouter de la musique de fille". On aborde différemment la chose du coup.

Réaux, Jonzac, la Charente-Maritime, ce n'est pas très rock'n'roll. Il paraît, en plus, que tu n'es pas une passionnée de musique. D'où te vient cette envie d'en faire ?

Maud-Elisa Mandeau : C'est comme pour les robes, les fabriquer ou les porter, ce sont deux choses différentes. Ca m'intéresse de faire de la musique mais c'est vrai qu'avant, je n'étais pas particulièrement mélomane. Mon grand frère en faisait et j'avais envie de faire du rock avec lui. J'ai commencé comme ça. J'écoutais la radio. La passion m'est venue progressivement et est devenue une nécessité. Quand j'ai découvert, je me suis vite mise à composer. C'était génial comme moyen d'expression. J'écoute des choses, mes contemporains surtout, mais je suis pas un dictionnaire du rock, je ne connais pas bien les classiques. J'écoute Arcade Fire, Radiohead, Cold War Kids, des groupes actuels dont j'entendais parler autour de moi.

Tu as commencé la guitare à 16 ans, tu as fait du métal avec ton frère, du post-rock pendant 4 ans. Comment expliques-tu ton parcours ? On dirait que tu as trouvé ton identité.

Maud-Elisa Mandeau : Il y a encore certains codes du post-rock dans ce que je fais, dans les montées. Je vais sûrement faire hurler des gens en disant ça mais pour moi le post-rock, c'est surtout Mogwai. Sur le précédent album en tout cas, c'était encore bien présent, peut-être que ça l'est moins aujourd'hui. A l'époque, on écoutait Korn, Rage against the machine, Tool, j'ai commencé avec cette musique effrontée, pendant ma crise d'adolescence, ensuite je suis passée à des trucs un peu plus fins, comme Mogwai, Chokebore, qui m'ont plus amenée vers un pop rock indé, puis j'ai découvert des choses par moi-même, comme PJ Harvey. Je suis sortie du métal pour aller vers une musique rock, post-rock. Mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire tout ça...

En tout cas, quelque chose qui te ressemble. Tu as l'impression de t'être trouvée ?

Maud-Elisa Mandeau : Non, je pense qu'on a une personnalité par moments. Je ne peux pas dire qu'un jour je ne ferai pas du reggae, même si aujourd'hui j'ai du mal avec les contre-temps. On est parfois amenés à faire des choses qu'on n'imaginait pas. Je pense que je me suis trouvée là, sur cet album, mais après je ne sais pas. Je ne sais pas quels nouveaux groupes vont m'influencer. Ce sera toujours ma voix, mais ce n'est pas figé.

On te connaît à peine alors que tu en es déjà à ton troisième album. Tu peux nous faire un point rapide sur chacun d'eux ?

Maud-Elisa Mandeau : Le premier, c'était un moment où j'ai pu coucher sur un disque 20 ans de ma vie, j'avais beaucoup de choses à dire, c'était un premier essai, la première fois que je faisais quelque chose toute seule, sans mon frère, sans l'aide de mes parents. Il s'appelle Nécessité microscopique, le titre parle de lui-même : c'était une nécessité de me prouver que je pouvais le faire. Le deuxième, Safety first, a été fait pour occulter le premier, pour me prouver que je pouvais faire mieux. J'avais encore accumulé 13 titres donc ça me paraissait logique de coucher ça sur CD, ça permet de finaliser un moment de travail et de passer à autre chose. Donc j'ai fait vite, j'ai mis à peine un an à le composer. Et le troisième, c'est devenu plus un travail. J'ai moins de choses à dire, et plus ça va, moins il y a de temps entre les albums, d'où le titre, Fill the blank with your own emptiness. J'ai un peu rencontré le problème de la page blanche. C'était assez angoissant. J'avais très peur de décevoir les gens qui m'avaient aidée. C'est devenu plus un travail, qu'une nécessité ou un besoin.

Comment le décrirais-tu ?

Maud-Elisa Mandeau : Il est plus léger et enjoué, plus abordable que les précédents. Je n'ai pas vraiment d'avis sur mes CD, je les fais et ensuite ce sont aux gens de donner leur avis. Puis les chansons sont très différentes, j'ai du mal à le décrire dans sa globalité.

Il correspond à un état d'esprit ?

Maud-Elisa Mandeau : Ce sont surtout mes influences musicales qui ont changé. Avant j'aimais être dans le spleen, en écoutant Radiohead par exemple. Cela correspondait à une époque adolescente où on se complaît dans le malheur. Puis je me suis rendu compte que je perdais beaucoup de temps à déprimer donc j'ai commencé à écouter des choses plus joyeuses, comme Animal Collective, Arcade Fire, des choses qui donnent le moral, de l'espoir. Et de fait, j'ai eu envie de composer moi aussi des morceaux qui me donnent envie de me lever le matin, pas trop formatées et plus entraînantes, comme peuvent le faire Cold War Kids ou les Cure.

Y a-t-il un morceau dont tu as envie de parler ?

Maud-Elisa Mandeau : Oui, le dernier, "We both wait". J'ai eu beaucoup de mal à le composer. Toute la première partie, je l'ai recommencée trois fois, ça ne marchait pas. Pour la dernière version, "Rue Petite, dernière chance", j'étais à deux semaines de l'enregistrement et j'ai tout remis à plat en me disant que si ça ne marchait pas, je laisssais tomber. Et finalement, elle m'a vraiment plu et a convaincu aussi mon manager et mes musiciens. C'est un morceau que je trouve très beau alors que c'est rare que j'aime mes morceaux après les avoir composés. Celui-ci me touche tout le temps, c'est un des seuls où je ne crie pas. Je le trouve calme, joli, doux.

Quels ont été tes coups de pouce ? JD Beauvallet, Lenoir, Libé, Arnaud Fleurent-Didier ?

Maud-Elisa Mandeau : Alors Arnaud Fleurent-Didier, c'est fou, je ne le connais pas. Il y a une erreur sur Deezer je crois. Sinon oui, JD Beauvallet avait fait une petite chronique dans les dix chansons du net et m'a mise en avant sur CQFD. C'est une fille que j'ai rencontrée sur un concert où j'étais régisseuse qui lui a parlé de moi. Et donc Lenoir, qui doit faire un peu son marché sur ce site, a pris le morceau et a commencé à le diffuser. Il a été dithyrambique. Il a vraiment pris ma défense et attiré les regards sur moi. Je lui dois un peu tout ce qui m'est arrivé aujourd'hui.

Tu l'as rencontré ?

Maud-Elisa Mandeau : Oui, à une session Soap and Skin. Et on a fait une White Session aussi. Je l'ai croisé mais on n'est pas devenus proches pour autant. Il est un peu froid, et moi un peu timide, mais il continue de me soutenir et c'est chouette.

Tu es chez Wagram, 3ème Bureau. Ils t'ont aidée ?

Maud-Elisa Mandeau : Je suis en licence donc toujours autoproduite. Je leur ai livré l'album terminé, mixé, masterisé. J'ai tout fait avec un ingé son, mon frère, avec du bon matériel, des musiciens. Comme pour les autres albums.

Tu es une des rares représentantes en France d'un rock indé féminin, français et de qualité, alors que la mode est plutôt aux chanteuses à prénom, tendance chanson française. As-tu conscience d'occuper une niche ?

Maud-Elisa Mandeau : J'ai un peu ma tête dans les magazines mais je ne pense pas être la seule. J'ai plein de copines qui font du bon rock mais qu'on ne connaît pas ou qui n'ont pas eu la chance d'être mises en avant. Mais c'est vrai qu'à part The Do, je trouve qu'il n'y a pas trop d'autres projets français de filles qui me viennent à l'esprit.

Tu me fais penser à Mansfield TYA. Tu les connais ?

Maud-Elisa Mandeau : Un seul morceau, qui me rappelle plus mes premiers albums, un peu plus sombres. Je les ai jamais vues en concert mais je sais que c'est beau et qu'elles travaillent avec Encre, que j'aime beaucoup. Mais elles ont une couleur chanson française, côté classieux, et je ne me ressens pas de cette scène-là. On m'a aussi parlé de Tender Forever. Mais j'écoute peu de musique et j'ai pas eu l'occasion de les rencontrer.

On te compare à PJ Harvey, Mogwai, Cat Power qui sont des sacrées références...

Maud-Elisa Mandeau : Je comprends qu'on soit obligés de donner des éléments de comparaison mais PJ Harvey par exemple, je trouve que ça ne ressemble pas du tout à ce que je fais. Peut-être la voix ou l'attitude, même si elle est beaucoup plus féminine que moi. De toute façon, ce sont des références que j'ai clamées donc je comprends. Ca me gênait plus qu'on m'assimile à Cat Power, pas que je n'aime pas, parce que c'est très beau. Mais je trouvais qu'il n'y avait rien de folk dans ce que je faisais. Maintenant, c'est Florence and the machine, c'est aussi quelque chose que j'aime bien et que j'ai écouté. Ce que je n'aime pas, c'est qu'on me compare à Mademoiselle K, je n'aime pas trop ce qu'elle fait.

As-tu écouté les derniers albums de PJ Harvey et de Radiohead qui viennent de paraître ?

Maud-Elisa Mandeau : Exactement ! Le nouveau PJ Harvey me fait penser à l'album de Love, Forever changes, il sonne très vintage. Et à Kate Bush. Et en fait, je suis un peu déçue. Elle a encore changé de voix. J'aimais sa voix pleine des premiers albums. J'ai aimé White Chalk mais celui-là ne m'accroche pas. Radiohead, j'ai laissé tomber depuis Hail to the thief alors que j'étais une grosse fan. Là, le nouveau, je trouve qu'on dirait qu'ils font un boeuf. Ce n'est pas construit. Ok Computer est pour moi tellement la panacée de la musique rock, de l'arrangement fin, intelligent, du son parfait et des paroles géniales que je suis forcément déçue. Pour moi, c'étaient des dieux et j'ai l'impression qu'ils ne font plus d'effort. Là, je trouve qu'ils se laissent un peu aller, ça me plaît moins. Je trouve ça un peu chiant en fait.

Quels sont tes projets ?

Maud-Elisa Mandeau : Il faut défendre l'album, le promouvoir, faire de la scène. Et puis j'ai besoin de souffler, de me nourrir. Je pense me remettre à composer en octobre. Là, l'objectif est de faire des bons concerts, ce qui n'est pas évident pour moi, j'ai très peur, ça me bloque donc je me plante. Je voudrais travailler ma voix, faire des bons concerts, essayer d'être bonne sur scène, faire un beau travail et de jolis spectacles.

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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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# La Mare Aux Grenouilles #05

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