Les Hurlements d’Léo, c’est un groupe de java-rock caravaning qui a quitté son bordelais natal pour écumer les scènes hexagonales. C’est aussi et d‘abord un groupe de potes qui aiment jouer ensemble et pour le public sans se prendre la tête.
Et fidèles à leur devise ("Voici
donc les Hurlements d'Léo debout sur leurs grands chevaux,
à cheval sur ces 5 mots : Imaginant toujours de Parler de
ce qu'ils ont Envisagé de Faire pour Continuer encore et
encore.") c'est à plusieurs qu'ils nous répondent.
Comment s'est crée le groupe?
Au début nous n'étions que 3 : 2 guitaristes qui chantaient et un contrebassiste. Puis nous nous sommes vite retrouvés à 8 dans le courant de l'année 1997-98. Nous avons fait un album Le café des jours heureux. C'est parti d'une histoire de potes qui jouaient dans la rue et dans des manifestations locales. Et puis on est passé dans des bars, puis dans des clubs, des salles en première partie. Au début nous travaillions tous en plus de la musique. Rien n'était prémédité et ce n'était pas une fin en soi. Le succès que nous avons auprès d'un certain public fait que cette histoire dure depuis 8 ans.
Des bons souvenirs?
La première fois que nous avons joué dans une grande salle à Bordeaux en première partie du groupe Pigalle. Les bons souvenirs c'est que nous faisons de la musique ensemble. Ce sont aussi les rencontres musicales avec d'autres groupes. Et notamment celle avec les 17 hippies.
Quel est votre positionnement par rapport au statut des intermittents?
Le problème des intermittents à qui on retire des droits et des acquis sociaux est un problème parmi d'autres. La solution est une solidarité commune. Nous en 2 ans nous avons toujours travaillé et cela nous amène aussi à sacrifier des choses. Nous sommes une toute petite structure et nous nous occupons de tout. Le plus dur c'est pour les groupes en développement parce que les salles ferment et qu'on ne peut plus jouer dans des cafés-concerts en raison du bruit. Cela étant maintenant même la culture est cadrée. On ne fait plus de la musique n'importe où. Il n'y a plus rien de spontané. On parque les cultures un peu underground en leur donnant des lieux. Ils sont forts et manipulent. Ils donnent un petit peu et tu prends.
Comment vous situez-vous par rapport à tous ces problèmes de société?
C'est plus à titre individuel car nous n'avons jamais voulu être un groupe engagé. Nos textes racontent des histoires et ne délivrent pas des messages universels. L'implication est toujours personnelle et individuelle.
Et par rapport au mouvement du Chaos social initié par les Têtes Raides?
Oui, on pourrait s'impliquer dans ce genre de manifestation. Notre participation à la tournée sous le chapiteau Latcho Drom avec les Ogres de Barback et les 17 hippies s'inscrit un peu dans ce mouvement.
Vous faites partie des groupes alternatifs.
Nous n'avons pas choisi de figurer dans la catégorie des groupes alternatifs. Les médias nous ignorent ce qui ne nous empêche pas de faire de la musique et de jouer toute l'année et d'avoir un public. Maintenant si on nous propose de participer à une émission radio ou télé où on peut mettre notre grain de sel sans être récupéré ou avoir l'impression d'être pris pour des cons, nous irons bien sûr.
Y a-t-il des groupes qui vous ont impressionné récemment?
Il y en a des dizaines : Doppler, Max des Carpathes…mais ce ne sont pas forcément de jeunes groupes. Ils tournent depuis un moment. En revanche, j'ai l'impression qu'il y a moins de nouveaux groupes.
Les festivals constituent-ils un bon moyen aussi de se faire connaître?
Oui. Tu bénéficies de tout le public qui n'est pas forcément venu pour toi. Bien sûr qu'on voit la différence entre une petite salle et un grand festival mais on sue pareil. C'est le résultat d'un travail de toute une année même de plusieurs. L'essentiel est de jouer devant des gens.
C'était la dernière question? Mortel !