Les oubliés de 2010, tome II
Born Ruffians Say It (Warp Records / Discograph, juin 2010)
Formés en 2002, les canadiens Born Ruffians signent en 2010 leur deuxième album Say it sur le label Warp Records, comme son prédécesseur Red, Yellow & Blue sorti en 2007. Même si le premier opus était fortement marqué par des influences rock et post punk, Say It est bien plus calme en apparence. Mais ne vous y fiez pas, ce disque est plein d'énergie, emmené par la voix de Luke Lalonde qui ne cesse de nous rappeler celle du leader des Pixies. En revanche, même si "Oh Man" est une introduction fort sympathique, même si les singles "Sole Brother" et "What to Say" sont bien construits, même si le producteur s'appelle Rusty Santos, disons-le, Say it laisse un goût d'inachevé… On attend la suite, que ça décolle.
Minus the Bear OMNI (Cooperative Music, août 2010)
Originaires de Seattle, les américains de Minus the Bear officient depuis 2001. Après deux premiers albums destinés à un public plutôt local, un autre de remixes et Planet of Ice en 2007, les cinq oursons reviennent en 2010 avec OMNI qui sonne fortement rock alternatif US.
Avec des titres comme "My Time", "Into the Mirror" ou encore "Fooled by the Night" qui me rappelle vaguement Peter Gabriel, on a envie de les aimer, malgré un cadre un peu trop lisse. C'est dommage, les arrangements sont bien faits, la rythmique carrée. Jake Snider montre un organe vocal fort intéressant, les passages teintés d'electro ou de rock expérimental sont originaux… mais ça ne prend pas. J'ai l'impression d'écouter un disque de pop américaine que j'aurais oublié dès qu'il sera fini.
Yoav A Foolproof escape plan (Ryko, octobre 2010)
Né en 1979 à Tel Aviv, le petit Yoav a grandi en Afrique du Sud. Probablement encouragé par sa maman qui fut chanteuse d'opéra, ce beau brun aux airs de garçon romantique s'est fait connaitre en 2008 avec un premier album, Charmed and Strange.
Deux ans plus tard, il révèle à nouveau son talent d'écriture et sa voix suave grâce à A Foolproof Escape Plan. Un joli disque folk rock qui cartonne déjà au Canada, au Danemark et en Russie. "Greed" ouvre l'album et nous met déjà dans l'ambiance. C'est folk, c'est énergique, c'est chaud, c'est bon. On passe de morceaux très entraînants - "Yellowbrite Smile", "Little Black Box" - à d'autres bien plus doux - "Easy chair", "6/8 Dream" - laissant place aux émotions. 10 titres, 40 minutes de plaisir intense, et c'est déjà fini. Alors pour continuer le voyage, garder encore un peu de Yoav dans nos valises, on se plait à l'imaginer sur scène ; il parait en effet que ce jeune homme est plutôt taillé pour la scène, envoûtant son public d'une étrange magie. On ne demande qu'à le suivre. |