Tout d'abord, il semble utile de préciser que même si j'ai au compteur un certain nombre de chroniques en rapport avec la discographie de Cass McCombs, ce n'est pas par fanatisme absolu du garçon. Je n'ai jamais arraché le disque des mains de quiconque.
Simplement, il semble que ce songwriter américain talentueux soit trop discret pour arriver jusqu'aux oreilles pourtant curieuses de nos chroniqueurs. Si l'on combine cela avec le fait que, quand même, j'ai toujours apprécié, avec ses hauts et ses bas, son travail, c'est donc naturellement moi qui me colle à la chronique de ce Wit's end. Mon anglais étant ce qu'il est, je n'ai rien décelé de drôle dans ce titre... Pourtant, j'avais apprécié le joli Catacombs précédent, digne d'un Very Dick, Authendick de notre Dick Rivers national.
C'est que derrière ses airs renfrognés de songwriter maudit, le p'tit gars McCombs ne se prive pas de cynisme et humour ravageur.
Ceci dit, Wit's end n'est pas franchement à la rigolade et c'est dans une relative noirceur mais surtout une douce mélancolie qu'il nous plonge.
Comme d'habitude, on retrouve des mélodies douces-amères, des arrangements épurés, comme le slow "comme on n'en fait plus" qui ouvre l'album ("County line") ou la douce berceuse "The lonely doll".
La voix est toujours aussi charmeuse, suave et caressante, au risque de me répéter de chronique en chronique, elle évoque un mélange entre Peter Milton Walsh et Marc Kozelek.
Ce qui est bien chez McCombs, c'est que tout tombe juste, sans jamais déborder dans un trop plein de naïveté ou de psychothérapie de bas étage. C'est tout à la fois pro et rigoureux et touchant comme seuls savent le faire les artisans et passionnés. Preuve en est "Buried Alive", petit bijou pop aux réminiscences beatlesiennes.
C'est juste très beau, très simple, et Wit's end ressemble fichtrement au meilleur album de McCombs, détrônant presque A dans mon palmarès personnel. Inutile d'en rajouter, foncez simplement écouter ce disque et laissez-vous aller. |