Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Stupeflip - GiedRé - Bruno Candida
Bataclan  (Paris)  mercredi 4 mai 2011

Après cinq ans d'absence, le Crou Stupeflip revient en force avec un album, Hypnoflip Invasion. Réputé pour ne pas aimer faire de prestations scéniques (en tout cas, d'après leurs déclarations), le Crou a participé à quelques festivals et vient hanter la scène du Bataclan pour deux soirées.

A l'entrée de la salle se presse un public assez divers, qui va de jeunes gens arborant des T-shirts du groupe à des punks old school avec crêtes colorées. On note la présence d'un poulet (!) et de personnes masquées d'imitations plus ou moins réussies de la cagoule de l'ineffable King Ju, âme damnée du Crou.

A l'intérieur, l'ambiance est chaude, le public est surexcité et la bière coule à flot. Il faut dire que leur patience sera mise à rude épreuve. L'attente sera longue et pour chauffer l'ambiance Bruno Candida (qui n'est autre qu'un des avatars de Cadillac) investit la scène, portée par un diable comme un meuble. Son set est une imitation de discours d'hommes politiques ou de reportages joués en play back, dont l'ordre des mots a été subtilement trituré pour modifier indiciblement le sens et en exacerber le ridicule. Je vous conseille un tour sur son site internet pour comprendre par vous-même.

De nouveau l'attente pour le public qui piaffe d'impatience. A son entrée sur scène, une jeune femme nommée GiedRé, est accueillie par une pléthore de doux noms d'oiseaux, dont de nombreux "A poil"… forcément. Loin de se laisser démonter, la chanteuse répond de sa diction volontairement approximative à chacun, et entame sa série de chansonnettes décalées.

Et le mot est faible, GiedRé s'est inventée un univers fait de chansons qu'on pourrait qualifier de pop/folk, tranchant avec des textes mélangeant handicapés, sodomie et autres joyeusetés politiquement incorrectes. Les chansons sont ponctuées d'explications de texte (toujours accompagné de AAA PPOOOOIIIIILLLLL !) et malgré la drôlerie évidente de la demoiselle, son passage est un peu ennuyeux. Il vaudrait peut-être mieux découvrir l'univers de GiedRé lors d'une soirée d'enterrement de vie de jeune fille au restaurant, plutôt que dans une si grande salle et avec les olibrius présents ce soir.

Décidément, soit Stupeflip joue la star américaine, soit il y a du retard dans l'organisation, mais l'attente fait monter une pression de plus en plus palpable. Les lumière s'éteignent enfin et la cocotte minute qu'est devenue la salle explose. C'est dans le noir, que le DJ envoie la "Présentation" rythmant l'arrivée progressive des membres du Crou, vêtus de robes noires et encagoulés. King Ju à la guitare, Cadillac et MC Salo entament "Les Monstres". Viendront ensuite "Mon Style en Crr" et "Hater's Killah", occasions pour le public de laisser exploser sa rage/joie au rythme des textes et de la guitare électrique.

Cadillac et King Ju occupent la scène, c'est lourd et extrêmement bon. Les mises en situation et les tableaux s'enchainent, les costumes, la scénographie, tout est tiré au cordeau et réellement à propos. Rien ne sonne faux, tous les éléments de décors sont au service de la musique et du public. Une bonne leçon de scène que Stupeflip nous donne ici. L'inspiration musicale vient clairement du rap, évidente source d'inspiration pour la bande à King Ju. On pense à Cypress Hill, Wu Tang. Le rock n'est pas en reste, avec des guitares qui "se fâchent comme dans un groupe de trash", King Ju hurle sa rage comme si sa vie en dépendait et ça fait du bien.

Stupeflip ne seraient pas ce qu'ils sont, sans Pop Hip et ses désirs de musique pop. C'est donc lui qui prend place, guitare à la main, visage masqué par des lunettes de soleil trop grandes et trop rouges. Pop Hip surjoue son rôle de gentil de popeux, et ponctue sa présence sur scène par des gimmicks de langage "Salut, c'est Pop Hip !" dont il use et abuse. Il interprétera l'indispensable "Depuis qu'je Fume pu d'Shit", mais dans une version nettement plus musclée. "Les Cages en Métal" sera elle volontairement plus niaise que sur disque.

Pop Hip sera assassiné sur scène par Cadillac, et un recueillement sera observé par les membres du Crou, avant de voir revenir l'alter ego enragé King Ju. La troupe distribuera des "masques de marketing", ordonnera au public de les mettre pour prendre une photo, les idées saugrenues ne sont pas données à tout le monde. Cela permet de constater que le groupe à plusieurs degrés de lecture, ici légère. Mais on ne déconne pas avec la musique. Le retour du méchant Ju verra aussi l'interprétation de "Apocalypse 894" et de "Stupeflip vite !", qui achèveront de satelliser le public.

Le rappel, coutume dont on pourrait penser que le Crou n'est pas friand, sera une apothéose, rien moins qu'une version diaboliquement réussie de "A Bas La Hiérarchie", l'un des titres majeurs du groupe, puis la scène se vide des musiciens sur un quiproquo. Seul, le DJ balancera "La Menuiserie" pour finir.

Cette soirée se termine un peu en eau de boudin, la fin est arrivée trop vite, tout le monde n'a pas bien compris et reste sur sa faim. On se réjouira d'apprendre que le Crou sévira de nouveau sur la scène de l'Olympia, en novembre prochain. En attendant, il me faut absolument aller déguster un mystère au chocolat, en espérant en percer le secret.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album DVD de Stupeflip
La chronique de l'album The Hypnoflip Invasion de Stupeflip
La chronique de l'album Stup Virus de Stupeflip
La chronique de l'album Stup Forever de Stupeflip
La chronique de l'album Parenthèse de Stupeflip
Stupeflip en concert au Festival Les Inrocks 2005
Stupeflip en concert à L'Aéronef (samedi 2 avril 2011)
Stupeflip en concert au Festival Paroles et Musiques #20 (édition 2011) - mercredi
Stupeflip en concert au Festival Foreztival 2011 (7ème édition)
Stupeflip en concert à L'Aéronef (mardi 27 novembre 2012)
L'interview de Stupeflip (20 octobre 2011)
La chronique de l'album Mon premier album vendu dans les vrais magasins de Giedré
GiedRé en concert au Festival international de la chanson de Granby 2014 (46ème édition) - jeudi 11 septembre
L'interview de Giedré (vendredi 24 janvier 2014)

En savoir plus :
Le site officiel de Stupeflip
Le Bandcamp de Stupeflip
Le Soundcloud de Stupeflip
Le Facebook de Stupeflip
Le site officiel de GiedRé
Le Myspace de GiedRé
Le Facebook de Giedré
Le site officiel de Bruno Candida
Le Myspace de Bruno Candida

Crédits photos : Olivier Olivar (Toute la série sur Taste of Indie)


Monsieur Var         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

• A écouter aussi sur Froggy's Delight :

Stupeflip (20 octobre 2011)
Giedré (24 janvier 2014)


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=