Cette
3ème édition du Fury Fest ne peut que nous
remplir d'orgueil, et d'un orgueil amplement justifié.
L'édition 2003 à Nantes nous avait déjà
scotchée avec Madball, Sick of it all, 25 ta life, Gojira,
Burning Heads pour ne citer qu'eux. Mené par Yohan (21 ans
!!!!), l'association MAIN IN FEST remet
ça cette année, au Mans, sur le circuit des 24 Heures,
seule ville ayant accepté ce rassemblement de musiques extrêmes.
En effet la musique violente se décline ici sous toutes
ses formes : hardcore, death, trash, grind, punk... Quelle joie,
quelle fierté donc de voir que c'est en France que l'on retrouve
le plus gros festoch métal-hardcore de cette année.
Un festival qui dame le pion aux américains haut la main
(une fois n'est pas coutume), même Ozzy et son Ozzfest peut
aller se rhabiller.
Jugez plutôt : 3 jours, 60 groupes répartis sur 2
scènes avec en vrac : Soulfly, Hatebreed, Dropkick Murphys,
Slipknot, Meshuggah, Morbid Angel, Fear Factory, The Haunted, Testament
et beaucoup d'autres.
C'est en tant que bénévole que je me rends, la bave
aux lèvres, au Mans. Récit d'un week-end extrême.
Arrivé vers 14h00 à la gare du Mans, je décide
de faire du stop pour me rendre au circuit avec un compagnon de
fortune rencontré sur la route. Problème, les sarthois
ne doivent pas aimer le métal, car au bout de 50 min c'est
un brestois se rendant lui-même au festival qui nous emmènera.
Sur le site (le Parc des Expositions), c'est une foule impressionnante
qui fait la queue pour accéder au pass-camping. Avec un prix
de 70 euros pour 3 jours et 60 groupes à l’affiche,
le festival ratisse large. Cela va du coreux crâne rasé
au tee-shirt Hatebreed, aux vieux métallos à la crinière
abondante, en passant par le keupon tout en crête et clous.
Prise de fonction directement à 15h00 au bar n°1 pour
moi, où je retrouve mes "collègues" brestois
déjà bien éméchés. Malgré
le prix de la boisson (2,5 euros), la bière coule à
flots sous un soleil de plomb. 18h00, fin du service, direction
les scènes : 1ère surprise, ce sont des salles fermées
et avec la chaleur régnante le plein air aurait été
largement autant apprécié.
La Velvet stage (environ 800 places) est un véritable sauna,
y rester sans sauter partout est déjà une véritable
épreuve. Quand à la Main stage (5 à 6 000 places)
plus aérée, l'air y est déjà plus respirable.
Le timing est très serré, minimum 30 minutes par groupe
(le temps augmentant en fonction de l'ordre de passage et donc de
la renommée), pendant qu'un groupe joue sur une scène
on change de matos sur l'autre afin d'avoir des concerts non stop,
et à 5 minutes près les horaires furent respecté
(chapeau!!!).
Je passe sur les prestations de Benighted,
Ignite, Curl and up
die pour arriver à 19h30 sur la Main stage avec The
Haunted. Du trash-métal avec des chevelus agitant
leurs crinières en rythme d'apparence relou (surtout pour
moi qui vient pour le hardcore), mais finalement très intéressant
car mené par un chanteur à la voix bien hardcore.
Un mélange pas évident qui, perso, sera une bonne
surprise.
Ensuite direction la Velvet pour Born From
Pain : déjà présents l’année
dernière les hollandais reviennent et balancent un métal
hardcore de bourrin, la fosse est en folie, toute la salle pogotte.
Un show énorme qui me scotchera.
Arrivent quelques minutes plus tard les Dropkick
Murphys : fighting spirit et relents de musiques trad pour
le groupe de street-punk n°1. J’ai été un
peu déçu par le côté "on balance
les tubes et basta", mais il faut bien reconnaître qu’ils
maîtrisent leur truc, avec un final où des fans monteront
envahir la scène à la demande du groupe.
Passons sur la prestation de The Hope Conspiracy
dont j’attendais beaucoup et qui me décevra, pour arriver
à 22h00 pour un des groupes qui m’a incité à
venir : Hatebreed.
Les 4 américains qui nous avaient collé un vent en
2003 sont bien là cette année pour le plus grand plaisir
des fans (nombreux) et le mien. En 3 albums, les touch guys (brutes
en anglais) made in U.S.A envoient un métal-hardcore simple,
lourd, puissant et terriblement efficace. Un seul mot : ENORME.
Le public se fait violent et Jamey Jasta
(le chanteur) appelle au pit-circle (rond formé par la foule
où les plus téméraires se jettent les uns contre
les autres en agitant bras et jambes, perso j’y ai laissé
une vertèbre). Sans être forcément des bêtes
de scène, Hatebreed occupe bien l’espace et se pose
en maître des lieux, les gros riffs pleuvent et le ton monte
dans la fosse.
Leurs morceaux sont des appels au chaos caractérisé
comme en témoigne l’énorme "I
will be heard" balancé en fin de set. 45 minutes,
une petite reprise de "Slayer"
et puis s’en vont, c’est frustrant mais c’est
la règle. Une seule envie en ressortant, les revoir pour
un vrai show d’1h30.
Ensuite grosse déception, puisque Give
up to the ghosts est annulé. Retour à la Main
stage pour Testament, du trash qui n’est
pas de mon goût et encore moins quand il y a des gros problèmes
de son.
Dernier concert sur la Velvet : Shaï Hulud.
On m’en avait dit beaucoup de bien, mais le résultat
fut au dessus de mes espérances : un gros post-hardcore avec
un chanteur ouf sautant partout, tapant des sprints d’un bout
à l’autre de la scène, une musique pas forcément
trop violente avec même quelques touches émo, mais
emmenée par un bon chant hardcore : succulent.
Malgré le peu de monde présent (Soulfly se préparant
sur la Main Stage), le groupe balance un show monstrueux avec pit
circle et tout le toutim : je viens de prendre la 1ère grosse
claque du festival.
Et enfin pour conclure ce 1er jour d’hostilités, on
a droit à un bon gros final avec Soulfly.
Mené par Max Cavalera (ex leader
du cultisme Sepultura), le groupe, fraîchement
remanié, vient de sortir Prophecy
son 4ème album. Un métal tribal, avec des touches
reggae, dub, flamenco du meilleur effet. Soulfly aligne les hits
de "Tribe" à "Eye
for an eye" en passant par "Back
to the primitive" et par les traditionnelles reprises
de Sepultura "Refuse/resist",
l’incontournable "Roots bloody roots"
et même "Inner self"
qui ravira les fans de la grande époque.
Un bon show qui me permettra de voir Soulfly sur scène avec
plaisir même si je ne suis pas un gros gros fan. Il est quand
même appréciable de voir à l’oeuvre un
des hommes le plus respecté, le plus culte et aussi (ce qui
n’est forcément toujours compatible) le plus gentil
du métal.
2h00 du mat, fin de cette 1ère journée. Seul regret,
avoir loupé Blood for Blood (je
ne traduis pas), Comity, Banane Metalik
et Gronibard (du grindcore aux paroles
salaces : du grind-pornographique !!!).
La suite s’annonce bien !
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