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Interview  (Paris)  22 février 2011

Vous connaissez sûrement les titres "Lighthouse" et "Traceability", dont nous rebat Nova depuis plus d'un an maintenant.

Mais connaissez-vous Applause, la nouvelle sensation qui nous vient de Belgique et qui s'apprête à sortir son premier album ? Rencontre avec Nicolas Ly, le chanteur et David Picard, aux claviers et aux choeurs.

Orange Kazoo, La Fanfare du Belgistan, différentes collaborations avec Mathieu Boogaerts, Matthieu Chedid, Néry (ex Nonnes Troppo et VRP) : vous n'êtes plus des petits nouveaux sur la scène musicale française et belge. Nicolas, en revanche, pour toi, c'est le premier grand projet musical ?

Nicolas : Oui, moi cela fait à peu près 6 ans que je me suis lancé sérieusement, mais je fais de la musique depuis que j'ai 12 ans. Jusqu'ici je bossais seul. Je l'ai assumé dès que j'ai senti que c'était prêt à péter.

Tu t'es lancé avec eux ?

Nicolas : Un ami commun m'a parlé d'eux comme un groupe qui cherchait un chanteur pour un projet, rock'n'roll à long terme et j'étais à la recherche d'un groupe, donc je suis allé les voir jouer à la Maroquinerie, fin 2006, avec leur projet Néry Belgistan et j'ai été soufflé par leur technique et l'ambiance qu'ils arrivaient à mettre, le côté très cinématographique des arrangements qu'ils avaient fait avec Néry. On s'est rencontrés et on a très vite travaillé ensemble.

Cela a été comme un coup de foudre ?

David : Pour nous oui, on peut vraiment dire ça. On cherchait un chanteur, mais mollement. On avait juste envie de continuer la formule à quatre, mais avec un chanteur. Quand Nico nous a donné ses maquettes, ça a été instantané. Je me souviens très bien de ce moment, c'était justement le lendemain de ce concert. Trois jours après, on appelait pour se dire "allez, on se lance".

Cela n'a rien à voir avec vos précédents projets ?

David : On avait vraiment envie d'aller dans cette direction-là. La fanfare, c'est un vieux groupe et on l'a monté à un moment où on écoutait plus ça mais on a toujours écouté du rock. C'est comme un vieux rêve de faire notre groupe de rock à nous. C'est malgré tout une musique très proche de nous.

Vous continuez quand même vos projets parallèles ?

David : Le Belgistan continue, ça fait 10 ans que ça existe, on peut jouer beaucoup, puis ne plus jouer pendant longtemps, mais ce sera toujours là, parce que c'est aussi un groupe d'amis. Applause est vraiment notre projet dans lequel on a envie de s'investir et pour lequel on a beaucoup d'ambition. On s'est rencontrés il y a quatre ans et on a enregistré cet hiver. L'album va sortir au printemps. On prend le temps de bien développer les choses. On a une vision à long terme.

Comment se passe le processus de création ? Y a-t-il une tête pensante ?

David : Cela fonctionne de manière très collective, comme une vraie démocratie. Nico apporte pas mal de son univers à travers les textes, des squelettes de morceaux.

Nicolas : En général chacun, que ce soit la cellule basse-batterie ou les gens qui composent comme Manuel à la guitare ou David, on apporte chacun une ou plusieurs idées qui se développent.

David : Soit c'est une idée qui vient vraiment de quelqu'un qu'on développe, soit c'est quelque chose de beaucoup plus collectif avec plusieurs idées qui se mettent ensemble et qui viennent de tout le monde. Cela peut être une programmation de Jérémie à la batterie, ou une ligne de basse. Mais il y a toujours un élan collectif.

Nicolas tu es toujours à Paris ? Comment vous faites pour travailler ?

Nicolas : Oui mais je vais très souvent à Bruxelles. Dès qu'on prépare un concert, on se retrouve.

David : On ne fonctionne pas comme un groupe qui répète tous les mardis soirs. On se fait des sessions. On a un local à Bruxelles et on se fait 4, 5 jours intenses de répète.

Jusqu'ici, vous avez surtout tourné en Belgique.

David : On n'a pas fait beaucoup de concerts, peut-être 35, relativement peu par rapport à l'âge du groupe. On fait de la musique depuis longtemps donc on connaît beaucoup de monde, ce n'était pas très difficile de tourner dans notre réseau. Le plus dur, c'est d'exporter le projet.

En France, c'est compliqué ?

David : Au début, on a participé au concours des Inrocks, CQFD. On avait rencontré des gens et fait quelques concerts, puis plus rien sauf l'année passée où ça a commencé à s'énerver un peu. On a commencé à passer beaucoup sur Nova, les gens ont commencé à parler de nous, puis on a joué au nouvel an belge à la Flèche d'Or, en mai dernier. Et puis maintenant on a signé en France, on a une boîte de booking.

Nicolas : En France, c'est plus facile de trouver des salles une fois qu'on a un tourneur, alors qu'à Bruxelles, il y a tout un réseau, qui tourne. Donc les premiers concerts d'Applause, c'était pour les amis, sauf que les amis, il y en avait tout de suite 90. Alors qu'à Paris, c'est plus difficile de faire bouger les gens et de trouver des lieux adaptés au style de musique qu'on fait.

Et l'accueil en France est bon ?

David : Oui, très. A Bruxelles, on a réussi à se faire un nom et une place. Ici en France, on est beaucoup passés à la radio, enfin c'est relatif mais plus qu'en Belgique en tout cas.

Oui, ce qui est drôle, c'est qu'on vous connaît sans vous connaître. Il y a deux morceaux de vous que je connais par coeur mais sans savoir qui vous étiez. Merci Nova !

David : On est passés 450 fois en 10 mois, c'est beaucoup ! C'est vraiment eux qui nous ont lancés, on leur doit beaucoup à ce niveau-là. C'est notamment via la radio que Troisième Bureau, notre label, nous a découvert, au printemps dernier. Et je vois même aussi au niveau de la réactivité, en France, il commence à y avoir un vrai public qui veut nous voir, qui nous attend. Ce qui est super encourageant. On a quelques dates qui vont arriver et on sait que, si tout se passe bien, il devrait y avoir un public au rendez-vous.

Vous avez déjà les dates ?

David : On joue le 15 mars au festival Chorus, à la Défense, avec un groupe flamand très chouette, Absynthe Minded. Puis à la Flèche d'Or le 17 mars.

On vous compare à Jeff Buckley. Sacrée consécration...

Nicolas : C'est incroyable. Très flatteur. On parlait encore hier soir de l'album Grace. C'est une comparaison hyper chanceuse, merveilleuse.

David : C'est culte, mondialement culte. Etre comparé à ça, cela fait presque peur mais en tout cas super flatteur. Je comprends pourquoi, avec Nicolas, il y a ce côté un peu soul blanc. Maintenant, la musique, c'est vraiment un univers différent. Même si bien sûr on a beaucoup écouté Jeff Buckley, on s'en est nourri. Mais il n'y a pas de réelle volonté en tout cas.

Nicolas : Il a fait un morceau dont je ne me rappelle pas le titre, hypra soul, je regrette qu'il n'ait pas continué comme ça.

David : Dommage qu'il n'ait pas continué tout court ! Mais bon, ça participe à la légende...

Nicolas : Au niveau des voix, je suis plus influencé par des femmes, comme Nina Simone. LA prêtresse de la soul.

Applause est vraiment un mélange de plein de styles différents qui se marient super bien. Vous avez conscience de cela ?

David : On se nourrit de tellement de musiques différentes et on a envie de s'exprimer de manière la plus large possible donc c'est très spontané.

Nicolas : Cela vient peut-être de ce mode de fonctionnement très démocratique du groupe où chacun apporte sa pierre à l'édifice, sa couleur. Même notre ingé son, Vincent, apporte son regard, son oreille. Il y a 6 personnes qui distillent quelque chose. On essaie de pas limiter l'autre.

David : Il y aussi le fait que sur l'album, un producteur extérieur nous a encouragés dans cette direction de variété mais en restant nous-mêmes et cohérents, en ayant pas peur d'essayer des choses différentes.

Justement, l'album va bientôt sortir mais on n'en parle pas. Vous en êtes où ?

David : Il est enregistré, mixé, masterisé, depuis décembre déjà.

Il s'appelle comment ?

David : Where it all began. Il est prévu de sortir fin avril. On a un label qui travaille de façon la plus efficace possible, qui veut le sortir au moment le plus propice, d'où l'attente, qui n'est pas évidente pour nous non plus parce qu'on est impatients de partager ce qu'on a fait.

Nicolas : Du fait d'une exigence artistique que l'on a tous, que ce soit nous ou le label. Tous les gens qui prennent part au projet sont très exigeants, aussi par rapport à l'art work.

David : Finalement, on a tellement cherché qu'on vient seulement de trouver.

Nicolas : C'était vraiment l'élément qui nous manquait...

David : Pour avoir quelque chose de circonscrit. Il a beaucoup de gens différents qui donnent leur avis donc c'est pas évident de trouver un consensus. Mais voilà, on y est arrivé.

Vous êtes contents ?

David : Très.

Il y a combien de titres ?

David : 11, plus 2 bonus qui sont issus de l'EP : "Lighthouse" et "Closer", une ballade.

Il y a un morceau que vous avez envie de mettre en avant ?

David : Bien sûr, il y a des morceaux peut-être plus accrocheurs que d'autres, mais une des réussites je trouve de l'album, c'est qu'il est très varié mais que chaque morceau a quelque chose d'unique et de précieux. Il y en a que je préfère mais je suis vraiment attaché à chaque morceau, chacun a sa place. Donc non, je n'ai pas envie de mettre en avant un titre.

Nicolas : C'est allé vite, la démarche créative a été repoussée jusqu'à deux minutes avant l'enregistrement, les morceaux ont bougé, donc on se retrouve avec que des morceaux qu'on aime. On aurait fait un deuxième EP de quatre morceaux si on n'en avait eu que quatre.

David : D'ailleurs il y a des morceaux que l'on a enregistrés et qui ne se trouvent pas sur l'album parce qu'on les trouvait moins forts.

C'est un prolongement de l'EP ou quelque chose de différent ?

David : Je pense que les gens qui connaissent bien l'EP seront surpris. L'EP est quelque chose que l'on a enregistré nous-mêmes, avec des moyens de production modestes. Même si je l'aime beaucoup, il est cohérent ! Là on a vraiment ouvert un spectre d'émotions, de couleurs. On sort un peu du côté rock dépressif de l'EP.

Nicolas : En tant que chanteur, c'était une expérience importante d'enregistrer un album avec un producteur américain, qui m'a mis en face de difficultés que tu peux avoir quand tu es francophone et que tu chantes en anglais. Il y a eu un gros coaching qui a vraiment éclairé ma voix et ma façon de chanter, d'envisager une chanson. Cela a été super décisif pour moi en tant que chanteur. Je suis plutôt autodidacte et c'est ce genre de rencontres qui m'ont forgé.

Vous avez quelque chose à ajouter ?

David : Ben non, mais on est contents d'être là. On a envie de jouer, on a faim de concerts et de voyages.

Vous allez tourner beaucoup ?

David : Cela se monte petit à petit, c'est encore en suspens mais c'est en train de se concrétiser petit à petit. Il y aura j'espère beaucoup de concerts et j'en doute pas !

Retrouvez Applause
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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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