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Interview  (Paris)  mercredi 18 mai 2011

Kyle Eastwood n'est pas que le fils de son illustre papa. Lui-même s'illustre, dans la catégorie jazz, en tant que compositeur, bassiste et contrebassiste émérite. Ok, il a la gueule de, le sourire de et peut-être même un peu du charisme de... Mais aussi une vraie personnalité, un charme fou et pour autant simple, un talent indéniable. Rencontre au Pullman de Montparnasse à l'occasion de son cinquième album, paru le 18 avril dernier : Songs from the Château.

Paris Blue, votre second album au titre évocateur, se passe à Paris. Vivez-vous toujours ici ? D'où vous vient cet attachement ? Le public, les musiciens français sont-ils meilleurs qu'ailleurs ?

Kyle Eastwood : J'aime beaucoup la France. Oui, je vis toujours ici, je travaille aussi à Los Angeles pour écrire des BO de films. J'aime habiter Paris, il y a beaucoup de musiciens ici et à Londres avec qui j'aime travailler. Il y a de bons musiciens partout, mais il y en a de très bons ici c'est vrai, qui apprécient les différents styles de musique que j'aime également. Quant au public, il est très bon. Et il y a beaucoup de bons festivals en France. C'est excitant de jouer ici.

Avec Songs from the Château, vous nous emmenez à Bordeaux, dans le vignoble de Couronneau où s'est d'ailleurs passé l'enregistrement. Encore une fois, il s'agit d'une référence explicite à la culture et même à l'art de vivre français. Comment est née cette idée ? Cette région, le vin, vous inspirent-ils ?

Kyle Eastwood : Hahaha. Je voulais enregistrer dans un lieu moins "clinique", moins formel qu'un studio. Le château Couronneau appartient à un ami. Il a eu la gentillesse de nous laisser enregistrer chez lui pendant 3 jours fin août dernier. C'était calme, reposant. On a profité du bon vin, de la bonne chair, le contexte était idéal pour la musique. On a beaucoup tourné au printemps et à l'été derniers, beaucoup écrit et composé aussi. Tout était frais quand on a enregistré au château. C'était aussi une façon d'allier vacances et enregistrement.

Quelle couleur, quelle identité vouliez-vous donner ou avez-vous donné, malgré vous peut-être, à cet album ?

Kyle Eastwood : Je pense qu'il est à l'image du groupe. On a beaucoup joué ensemble et donné de concerts ces dernières années. Or la pièce dans laquelle on a enregistré donnait un son très "live", du coup l'album sonne comme le groupe !

Avec la composition actuelle, avec qui vous jouez depuis quelque temps maintenant, vous pensez avoir trouvé le groupe idéal ?

Kyle Eastwood : J'aime beaucoup ce groupe. On sait comment on joue les uns, les autres. Cela aide à créer une bonne dynamique. Quand on joue beaucoup et longtemps avec les mêmes personnes, ça devient une seconde nature.

Qu'en est-il de Mickeal Stevens (compositeur et producteur avec qui il a beaucoup travaillé, notamment sur des musiques de films de Clint Eastwood, NDLR) ? Il a participé à cet album ?

Kyle Eastwood : Oui, il l'a produit. On a écrit une ou deux chansons ensemble. Il est toujours là !

"Tonic" est assurément mon morceau préféré. Il se distingue vraiment des autres selon moi. Peut-être est-il plus "cinématographique", je ne sais pas. Etes-vous d'accord avec ça ? Avez-vous quelque chose de particulier à en dire ?

Kyle Eastwood : Il a été fait très naturellement. C'est un de mes préférés aussi en fait. C'est un des morceaux où Graham Blevins intervient le plus au saxo, il a d'ailleurs beaucoup participé à l'écriture. Oui, j'aime la façon dont il est fait. Il a une belle qualité et je suis assez d'accord avec le terme cinématographique !

Miles Davis est venu jouer chez vous quand vous étiez enfant, vous aviez l'habitude d'aller dans les loges à la fin des concerts avec votre père, où vous avez d'ailleurs rencontré Count Basie, Stan Getz, sûrement d'autres encore. Quel effet cela fait de rencontrer de tels géants ? Auriez-vous tout de même fait de la musique sans ces rencontres d'après vous ?

Kyle Eastwood : Je ne sais pas, c'est une bonne question. Je pense que j'aurais aimé la musique et serais sûrement devenu musicien quoi qu'il en soit. Mes parents écoutaient beaucoup de jazz, le premier concert auquel j'ai assisté était effectivement un concert de jazz, Count Basie. Cela m'a donné envie d'apprendre à jouer à mon tour. Les rencontrer, les voir jouer, écouter cette musique dès mon plus jeune âge m'a forcément influencé. Mais je pense que la musique était en moi malgré tout.

Vous avez interprété quelques rôles dans des films de votre père, vous avez ensuite étudié le cinéma. Quand et pourquoi avez-vous choisi de vous diriger pour de bon vers la musique ?

Kyle Eastwood : J'ai toujours fait de la musique. J'ai commencé le piano à l'âge de 8 ans et c'est devenu vraiment sérieux aux alentours de 17, 18 ans. J'ai toujours aimé la musique, mais j'étais intéressé par le cinéma aussi... A 19 ans j'ai compris que je préférais la musique. Je devais faire un choix et il s'est imposé naturellement. Je me voyais plus musicien que réalisateur.

Vous avez composé pas mal de bandes-son pour votre père. Est-ce que le cinéma vous inspire ?

Kyle Eastwood : Beaucoup. J'aime écrire pour le cinéma. C'est une façon de travailler très différente que pour un album, où il y a plus de liberté. C'est un autre type de challenge, très agréable aussi. On reste la plupart du temps assis derrière un ordinateur à tester des choses, voir si ça marche. On a plus un rôle de soutien. C'est parfois délicat mais j'aime beaucoup.

N'avez-vous composé que pour votre père ?

Kyle Eastwood : J'ai aussi travaillé sur quelques documentaires. J'en ai fini un il y a quelques mois pour une réalisatrice à Los Angeles. J'ai fait quelques bandes originales aussi mais les principales étaient effectivement pour mon père.

Sur Paris Blue, on l'entend siffler. A-t-il participé, d'une façon ou d'une autre, à celui-ci ?

Kyle Eastwood : Haha. Non, il n'était pas là au moment de l'enregistrement.

On sait qu'il adore le jazz. Est-il musicien lui-même ? En tant que connaisseur, est-il critique vis-à-vis de votre travail ?

Kyle Eastwood : Il joue du piano et il compose aussi, on a d'ailleurs composé ensemble pour certains de ses films. Non, il n'est pas spécialement critique. Il aime ce que je fais, la plupart du temps. Il utilise ma musique donc c'est qu'il aime ! Il vient à mes concerts des fois, quand on est dans la même ville.

Vinnie Colaiuta (le batteur de Frank Zappa, NDLR), Lee Thornberg (trompettiste et grand arrangeur, NDLR), Jim Rotondi (trompettiste de l'écurie Blue Note, NDLR) : vous avez joué avec des musiciens reconnus, parmi les plus grands. Y en a-t-il d'autres que vous convoitez ? Est-ce que vous aimeriez en approcher un en particulier ?

Kyle Eastwood : Je ne sais pas, il y en a beaucoup ! Prince je dirais. Il joue avec des musiciens impressionnants, il est impressionnant lui-même. Ce serait drôle de faire quelque chose avec lui, de sûrement très différent.

Vous le connaissez ?

Kyle Eastwood : Je l'ai rencontré une fois, très brièvement, mais non, je ne le connais pas. Mais peut-être un jour.

Rien de planifié encore ? Un scoop à nous annoncer peut-être ?

Kyle Eastwood : Haha, non, rien de prévu malheureusement !

Qu'est-ce qui vous inspire ? Le cinéma, les voyages, les actualités ?

Kyle Eastwood : Oui, tout cela à la fois. J'ai voyagé et pu écouter de la musique de différents pays, aux cultures et musiciens différents. Cela donne des idées, envie d'essayer des choses. Avec Mickael Stevens, on a d'ailleurs commencé à écrire l'un des morceaux de l'album, Soul Captain, quand on était en Afrique du Sud. On voulait l'utiliser pour Invictus sur lequel on travaillait à ce moment-là (un des derniers films de Clint Eastwood, qui porte sur Nelson Mandela et se déroule en Afrique du Sud, NDLR).

Vous souvenez-vous de votre plus grande émotion musicale ?

Kyle Eastwood : Je me rappelle avoir été très impressionné par Count Basie quand j'étais très jeune, en 1976, 1977 peut-être. C'était un des premiers concerts auxquels j'assistais, c'était un grand groupe, très puissant. Mais aussi beaucoup d'autres, comme Radiohead, Keith Jarrett. J'aime beaucoup assister à des concerts.

Quel est votre dernier coup de coeur en date ?

Kyle Eastwood : Bonne question... Peut-être une chanteuse anglaise, Imogen Heap, très douée. C'est de la pop qui mêle différents genres, différents types de mélodies, c'est très bien produit. J'écoute beaucoup de choses très différentes, pas forcément récentes comme Earth Wind and Fire et James Brown. Beaucoup de R&B et de funk.

Avez-vous un rêve ?

Kyle Eastwood : J'aimerais continuer à faire de la musique, à jouer avec des gens différents, nouveaux. Continuer d'apprendre au contact des autres, de m'améliorer.

Quels sont vos projets ?

Kyle Eastwood : Oh, là maintenant aucun. On a encore beaucoup de concerts à venir.

Des vacances peut-être ?

Kyle Eastwood : Non, pas vraiment. Je vais sûrement partir quelques jours en Provence. Sinon on est en tournée jusqu'en novembre, en Europe, aux Etats-Unis. Et après je ne sais pas. J'y réfléchirai l'année prochaine !

Ok merci beaucoup ! Bon concert ce soir et à bientôt peut-être.

Kyle Eastwood : Mais de rien !

 

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L'interview de Kyle Eastwood (1er décembre 2006)

En savoir plus :
Le site officiel de Kyle Eastwood
Le Myspace de Kyle Eastwood

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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# 9 février 2020 : On se calme et on se cultive

C'est reparti pour une sélection culturelle hebdomadaire très riche et variée avec plein de musique, de livres, d'expos, de cinéma et de théâtre pour chasser la morosité ambiante. En route pour le sommaire.

Du côté de la musique :

"I become a beast" de Caesaria
"Hopetown" de Claudial Solal et Benoit Delbecq
"L'îlot" de Cyril Adda, à retrouver aussi en session
"Granados Goyescas" de Jean Philippe Colard
"On both sides of the atlantic" de Jon Bouteiller
"Lovers" de Kid Francescoli
"Ooh Hah" le mix numéro 10 de Listen in Bed
"Show no mercy" de Loki Lonestar
"Cailloux & météores" de Mira Cétii
"Simido" de Moonlight Benjamin
et toujours :
"A fuck toute, a love tout" de Rodrigue
"Sentinelle" de Superbravo
"Juillet" de En Attendant Ana
"Brahms : Fantasien, 116, Intermezzi, 117 & Klavierstucke OP 118" de Hortense Cartier Bresson
"Ce qui demeure" de Jean Louis Bergère
Philippe Katerine était au Fil de Saint Etienne avec Eveno
"Prévert parade" de André Minvielle et Papanosh
"Everything begins" de BO
"Bretagne[S]" de Ensemble Gustave
"The underground secession" de Feu Robertson
"Whosampled.com Part 2", le nouveau mix de Listen in Bed
"Paradais" de Tito Candela

Au théâtre :

les nouveautés avec :
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"Un amour de jeunesse" au Théâtre de la Renaissance
"A la recherche du temps perdu" au Théâtre de la Contrescarpe
"Mots d'Elles" au Théâtre Essaion
"Félix Radu - Les mots s'improsent" au Théâtre des Mathurins
"Eva Rami - T'es Toi !" au Théâtre de la Hucehtte
"Faire semblant d'être normaux" au Théâtre Les Déchargeurs
"Viel chante Barbara" au Théâtre Essaion
"Macbeth" au Théâtre Essaion
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"Aux rats des pâquerettes" au Théâtre Pixel
"Jean-François Derec - Le jour où j'ai appris que j'étais juif" au Théâtre L'Archipel
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Expositions avec :

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la dernière ligne droite pour :
"L'âge d'or de la peinture anglaise" au Musée du Luxembourg
"Sculptures infinies, des collections de moulages à l'ère digitale" aux Beaux Arts de Paris

Cinéma avec :

"Un divan à Tunis" de Manele Labidi
"Deux" de Filippo Meneghetti
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Lecture avec :

"Alt life" de Joseph Falzon & Thomas Cadène
"Ce qui est nommé reste en vie" de Claire Fercak
"Dévorer les ténèbres" de Richard Lloyd Parry
"Il est juste que les forts soient frappés" de Thibault Bérard
"L'homme qui n'est jamais mort" de Olivier Margot
"La chute" de Jacques Ravenne
"Le livre de Sarah" de Scoot McClanahan
et toujours :
"Basse naissance" de Kerry Hudson
"Comment le roi à perdu la tête" de Ville Ranta
"Et Mara ferma les yeux" de Denis Jeambar
"La cité de feu" de Kate Mosse
"La septième croix" de Anna Seghers
"Les sables de l'empereur" de Mia Couto

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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