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Robotobibok - Part Chimp - PO Box - The Internationals - Les Caméléons - Percubaba - Austin Lace - Showstar - Shannon Wright - Hollywood Porn Stars - Starving - Sharko - Sr Coconut and his orchestra - Sixteen Horsepower - The Cruxshadows - etc...  (Dour)  16 juillet 2004

La journée commence tôt : il est midi et les polonais de Robotobibok, voisins musicaux des Jagga Jazzist ouvrent la scène du Marquee. Ici, néanmoins excepté sur les derniers morceaux, on ne retrouve pas le coté trance des Jagga Jazzist mais plus le style de leurs voisins directs que sont les Tied and Tickled trio c'est-à-dire plus un jazz roots qu’une machine à danser. Et c’est pour cette raison que débuter la journée par ce groupe groovy, jazzy est la meilleure des choses qu’il soit.

Mais on va se réveiller très vite avec le set hyper puissant et efficace des Part Chimp, nouveau né sur le label de Mogwai (Action Records) et ex Penthouse pour la plupart. Ce groupe prend pour habitude de distribuer des boules quiès à l’entrée de la salle tant ça joue fort. Ici, on est en plein air à 13h et donc, le risque est moindre de se détruire les tympans.

On est dans la lignée des groupes émocore et rock’n roll avec un chanteur vociférant à qui mieux mieux pour le plus grand plaisir du public trop rare à mes yeux. Ils auraient mérité un autre sort que de lancer la Red Frequency Stage, leur prestation ayant sans aucun doute eu plus d’impact dans un chapiteau après minuit.

 

Alors que sur la Last Arena, c’est PO Box qui ouvre la scène Ska qui va nous faire bouger tout au long de la journée !

 

 

Un petit tour par le club Marquee pour tâter de la scène ska avec les néerlandophones The internationals qui vont mettre le feu, le public jubile et même moi qui ne suis pas fan de ska, je vais esquisser quelques pas de danse et suivre les rythmes de ce groupe.

Sur scène, des cuivres bien sûr sans qui le ska ne serait pas, des percussions avec le sosie de Yannick Noah et des guitares pour donner un peu plus d’énergie à tout cela.

Quelques précisions à propos de cette scène Marquee, elle est programmée par le clubcircuit qui est en fait un collectif de club et d’organisateurs flamands dans tous les styles et le festival de Dour leur a donné carte blanche pour promouvoir les groupes qu’ils ont passé pendant l’année qu’ils soient néerlandophones (Galatasaray, hitch, fifty foot combo, de portables ) ou étrangers (Donna sumer, robotobibok, mondo generator, …)

Sur la Last Arena, Les caméléons nous offre un show explosif … Jean jean toujours en forme finira en slip dans le public en chantant l’hymne "Tout le monde a poil" !

 

 

 

Toujours sur la Last Arena, le collectif Percubaba enflamme la plaine de la machine à feu !

Retour sur la Red Frequency Stage où je vais rester un certain temps pour bien profiter d’une petite sieste (eh oui, faut bien récupérer et c’est ça aussi Dour) tout en écoutant d’une oreille le set des premiers "sacrés belges" à se produire sur cette scène : Austin Lace qui va nous donner un avant gout de ce que sera leur deuxième album. Avec eux, je retrouve les influences d’un de mes groupes américains favoris : les Pavement. Les mélodies y sont mais il manque quelque chose pour retrouver la magie de leurs maîtres.

Le set d’Expérience étant annulé, le batteur ayant un décollement de la plèvre, je reste sur cette scène pour acceuillir les hutois Showstar (autres sacrés belges comme le sont les plus en vue pour le moment même à l’étranger, je veux nommer les Jeronimo, Sharko et pour l’instant les Girls in Hawaii).

Avec les Showstar, on cotoie la brit pop des Blur, Happy Mondays ou autres The Buzzcocks et les Charlatans. Le chanteur est comme à son habitude complètement inattendu, incontrolable, fou : ainsi, il commence son concert en nous disant qu’il va se mettre à poil avant la fin du concert et commence alors entre chaque morceau un strip tease sous le soleil de Dour, il interrompt son strip tease en sautant dans la foule et en allant chiper le bob d’un spectateur, il lance sa bière dans le public qui réagit en lui lançant des bouteilles vides, tout cela est très bon enfant et Showstar ne serait pas Showstar sans tout cela.

On passe de morceaux très baggy proche de la pop mancunienne à des morceaux plus intimistes comme le Zoe très proche de la pop des Beulah et ses trompettes. A nouveau, le public est conquis et le concert finit en apogée sur une réinterprétion de leurs voisins de label, Soldout et de son I don’t want to have sex with you.

Cette phrase n’est vraiment pas valable pour illustrer les sentiments que l’on aurait par rapport à ce diable de petit bout de femme qu’est Shannon Wright, ex de Steve Albini meme si ce dernier a produit son cinquième album (Over the sun).

Seule à la guitare comme Feist, Shannon Wright joue avec ses tripes, une grâce incroyable (elle esquisse quelques pas de danse tout en jouant de la guitare), elle se calme quelque peu en se mettant au piano et en nous débitant ses comptines glauques, mélancoliques.

Je suis certain que ceux qui ne la connaissaient pas ont pris une claque monumentale tant cette femme (ex Crowsdell) a une personnalité incroyable, une voix grave magnifique et hantée, un peu comme l’est celle de Smog et la timidité très forte qui lui font baisser les yeux pendant tout son concert achève de faire de cette artiste un must absolu.

Mais néamoins, l’ayant déjà vu notamment au festival des femmes s’en mêlent au botanique à Bruxelles où elle était accompagnée d’une batteuse fortement influencée par Shellac, je suis un peu déçu par cette prestation, j’en attendais peut être trop.

Hollywood Porn Stars, ces liégeois vouent un culte au rock’n roll indie américain et sont influencés aussi bien par le rock’n roll (And you know us by the trail of dead, Fugazi, …) que par la pop qui rend moins abruptes leurs compositions. Ils nous interprètent tous les morceaux de leur E.P. 6 titres : All on the six et nous font découvrir quelques nouveaux morceaux et ça plait. Ils apportent une touche romantique en offrant les roses rouges qu’ils avaient disposé partout sur la scène aux nombreuses filles et femmes présentes pour leur set.

 

Sur la même scène, StarvingClaudia, telle une Bjork dépucelée nous a complètement conquit ! Une vraie princesse sensuelle ! Leur album sera bientôt distribué en France, à découvrir de toute urgence !

Sharko, une leçon de rock ! Et oui, touchant, très bon, drôle, Sharko a encore prouvé que le rock belge a de longues et belles années devant lui !

 

 

 

 

Stop au rock’n roll pour une petite heure pour goûter au charme du set loungy, bossa, nova de Sr Coconut and his orchestra. Cet allemand a sorti deux albums pour l’instant : le premier reprend Krafwerk en bossa, chacha, merengue, …., le deuxième album, quant à lui est plus généraliste quant aux artistes repris (le fameux Beat it de Michael Jackson, le Smooth Operator de Sade, Riders on the storm des Doors ou Smoke on the water des Deep purple).

Et tout le monde rentre dans le jeu : on danse bossa, chacha, merengue, … sur les rythmes endiablés des xylophones, cuivres, guitares et percussions du groupe qui accompagne ce Sr Coconut (autrement connu sous le nom de LB pour ses reprises de David Bowie en electronica). Le soleil tarde à se coucher comme s’il voulait continuer à profiter de la fête que nous font vivre ces allemands.

Entre Sr Coconut et le groupe dont je vais vous parler, rien de renversant mais ça allait changer avec la prestation exceptionnelle de David Eugene Edwards et de son groupe : les Sixteen Horsepower. Un batteur, un guitariste accompagnent cet homme fascinant, fascinant aussi bien par sa voix que par son aura.

On ne peut sortir d’un concert de Sixteen Horsepower sans avoir eu des frissons à l’écoute de cette musique fortement teintée de religion, de poésie, et la voix gutturale de David Eugene Edwards (qu’on avait pu voir à Dour l’an passé avec son autre projet Woven Hand) rajoute encore à cette impression. Ici, on a eu affaire à un concert best of avec des morceaux à l’accordéon parfois. Le son était vraiment excellent pour une grande scène et le public restera bouche bée devant cette performance.

Après cette performance, plus grand chose pour moi à me mettre sous la dent et je vais donc déambuler de scènes en scènes pour aller écouter 5’ de drum’n bass (dj krust et dj die du collectif Reprazent de Roni Size), un peu de gothique (The cruxshadows et London after Midnight) et tout cela en entendant le gros beat de Dave Clarke qui déchaine les foules sur la grande scène.

Mais alors que je passais de la grande scène à la red frequency stage, que ne fut pas mon bonheur de retrouver les Thrash et tradition, compagnie lilloise de cabaret comique. Déjà vus les deux années précédentes, je deviens un véritable fan de leur humour. Et ici, de nouveau, Jean Michel Sardou (et ses chansons sur le viagra ou les aliments transgéniques), Willy Vinyl (et son tube : viens couscousser), sans oublier Gerald, l’animateur que tout le monde prend plaisir à huer vont avoir leur petit succès.

Ils font participer la foule et tout le public se retrouve parfois à participer au concours du plus grand slam, à une farandole sur les rythmes de "Viens couscousser", à visionner des films super 8 (vidéo gags à leur sauce, parodies d’antisocial de Trust, ….). Bref, avec les Thrash et tradition, on passe un très bon moment et le temps passe très vite.

Je me retrouve ainsi vers 4h du matin toujours sur le site et j’en profite donc pour aller voir le set de Joshua, très attendu par le public techno, breakcore, gabber.

On a affaire à un concert de musique lorgnant vers le punk et le digital hardcore et les projections donnent un côté glauque et malsain à sa performance. Mais n’étant pas habitué à ce genre de musique et la fatigue aidant, je ne reste pas plus de dix minutes en sa compagnie et décide d’aller me coucher.

C’est vrai que la journée du lendemain s’annonce très prometteuse et longue.

 

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crédit photos : Marie


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