Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Jay-Jay Johanson
Interview  (Paris)  mardi 31 mai 2011

Jay-Jay Johanson était de passage pendant 3 jours à Paris pour la sortie de son nouvel album Spellbound. Il a donné un concert au Café de la Danse, une petite salle près de Bastille, qui était totalement comble pour l'occasion, un très bon concert d'ailleurs, de près de deux heures, et qui s'est terminé en standing ovation. Mais c'était surtout pour lui trois journées de marathon médiatique qui l'attendaient, entre radios, presse et télévision (en seconde partie de soirée). Les demandes d'interviews tombaient et l'agenda de Jay-Jay était bousculé de jour en jour. Jusqu'au dernier moment, nous avons craint que cette session ne soit reportée au mois de novembre, lorsqu'il reviendra pour un concert au Trianon cette fois-ci. La rencontre a eu lieu à côté de son hôtel dans un piano bar.

Hier soir, lors de la seconde partie du concert, vous sembliez très ému.

Jay-Jay Johanson : Il faut que je vous dise qu'on avait bu du vin avant de monter sur scène et que j'étais un peu ivre, surtout durant la deuxième partie du concert (rires). Mais c'est vrai que la France est un pays spécial pour nous. Chaque fois, nous sommes accueillis de façon tellement amicale par le public. Nous sommes évidemment également bien reçus au Portugal ou en Espagne, mais il y a ici une intensité beaucoup plus forte. Les français semblent avoir pour ma musique plus de respect que n'importe quel autre public. J'aimerais pouvoir donner en retour autant d'émotion que le public m'en offre. Pour eux, j'aimerais faire tellement plus qu'enregistrer des disques.

D'après mes souvenirs de concert, le Café de la Danse a été la première scène sur laquelle je vous ai vu chanter. Comme vous le racontiez lors du concert d'hier, c'était comme invité d'Autour De Lucie pour interpréter une reprise de Chet Baker. C'était quelques semaines avant votre premier concert parisien qui avait eu lieu à l'Européen. Cela participait peut-être de votre émotion d'hier.

Jay-Jay Johanson : Vous devez avoir raison sur les dates mais cela remonte à il y a si longtemps (rires). J'ai une liste de tous mes concerts à la maison. Il va falloir que je vérifie cela. Par contre, je garde un souvenir vivace et ému du concert à l'Européen. Françoise Hardy était dans la salle. Pour un jeune chanteur comme moi, c'était vraiment flatteur, tellement inespéré.

Pensez-vous qu'il y ait un lien entre l'histoire du jazz à Paris et le fait que vous soyez toujours le bienvenu ici ?

Jay-Jay Johanson : C'est une remarque intéressante, et cela joue en effet peut-être. De nombreux jazzmen sont venus s'installer en Suède, mais pas autant qu'à Paris où les opportunités de jouer étaient plus nombreuses.

D'ailleurs le concert que j'ai donné au New Morning la dernière fois que j'avais joué à Paris a été un tournant dans mon orientation musicale. Cette salle est encore hantée par le souvenir de mes héros, comme Chet Baker entre autres. C’était la première fois que nous jouions de façon entièrement acoustique. Ensuite on nous a demandé de nouveau de jouer en formation réduite piano / voix. Mais c’est lors de ce concert que j'ai pris confiance en moi et dans ces arrangements minimalistes. C'est pourquoi les rythmiques sur Spellbound ont été réduites à ce point, bien moins présentes que sur mes précédents albums. Nous nous sommes concentrés sur l'essence même des chansons : la voix, la mélodie au piano ou à la guitare. Le concert au New Morning était le point de départ de tout cela.

Votre nouvel album traite encore une fois de la solitude. N’y a-t-il donc qu’Erik, votre pianiste, pour avoir réussi à vous supporter toutes ces années ?

Jay-Jay Johanson : (rires) Non, il y a aussi mon batteur, Magnus (ndlr : Magnus Frykberg), qui m’accompagne depuis 1995, mais jusqu’à présent il ne participait pas aux tournées. Cette fois-ci, on a réussi à l’emmener. Magnus et Erik ( ndlr : Erik Jansson) sont tous les deux à mes côtés depuis le début. Les autres musiciens ne sont engagés que le temps des enregistrements. Certains apparaissent sur plusieurs albums certes, mais Magnus et Erik sont la vraie colonne vertébrale de ma musique.

Sur Spellbound, il y a aussi la thématique de la mort qui est beaucoup plus présente que sur vos précédents albums. Pourtant, les arrangements des derniers morceaux laissent percevoir de l'espoir. Faut-il y voir un message ?

Jay-Jay Johanson : Non, ce disque ne contient pas de message. Je suis bien conscient que la plupart de mes chansons sont profondément romantiques, toujours avec un côté sombre et dépressif. Même si dans ce disque les chansons abordent encore une fois les thèmes de la solitude et de l'absence, j'essaie de m'ouvrir à ce qui se passe autour de moi. Pour la première fois, mes textes intègrent des images de la nature comme une métaphore. Il est vrai que la mort est présente tout au long du disque, mais j'ai essayé d'en éviter le côté pesant. Paradoxalement, c’est certainement parce que je vis en famille maintenant que la mort est une thématique qui revient dans mes chansons récentes. Depuis que je suis marié et que j'ai un enfant, il y a des gens trop précieux à mes yeux pour que j’accepte que tout puisse disparaître du jour au lendemain. La mort m'effraie plus qu'auparavant, alors je la conjure à travers mes chansons. Lorsque j'étais célibataire, la mort était bien plus éloignée de mes préoccupations.

Il y a pourtant longtemps que vous reprenez la chanson "Suicide is painless", le thème de "Mash" par Johnny Mandel, lors de vos concerts.

Jay-Jay Johanson : En effet, je l’ai d’abord reprise en 1997 pour une Black Session sur France Inter. C'était la première fois qu'on me demandait de faire une reprise. En tant qu'auteur et interprète, c'est un exercice auquel je me livre peu volontiers. Mais depuis cette session, les fans français me demandent toujours cette chanson. Je la jouais donc parfois en concert, et elle a trouvé naturellement sa place sur Spellbound. Les arrangements que nous avons testés lors des sessions d’enregistrement nous ont plu, alors on l’a mise sur le disque. Depuis le temps que cette chanson me suit, je me la suis complètement appropriée.

Il y a quelque chose qui me surprend à chaque fois que je vous vois sur scène, c’est la manière dont vous réagissez entre deux chansons tristes. Vous avez toujours un énorme sourire et semblez très heureux.

Jay-Jay Johanson : Lors des concerts, j’essaie de me concentrer sur le chant. Mais lorsque j’entends les musiciens derrière moi puis la réaction du public, à chaque fois je suis comme submergé de bonheur. C’est une sensation très forte.

Votre attitude sur scène a peu changé depuis vos débuts, si ce n’est qu’on vous sent plus confiant. Par contre votre look a, quant à lui, énormément évolué au fil des albums. Y a-t-il un lien entre l’esprit des albums et le look que vous abordez alors ?

Jay-Jay Johanson : Le seul album pour lequel il y ait vraiment eu un changement radical était Antenna. La musique était différente, tout comme mon look. Mais mis à part pour cet album, il me semble que la seule chose qui change soit mon âge. Mon look a évolué avec le temps, mais ce n’est pas pour une histoire de choix artistique, et encore moins de mode. Cela ne rentre pas non plus dans le cadre d’un plan marketing concerté avec la maison de disque ou un designer. Actuellement, j’ai les cheveux longs mais c’est d’abord parce qu’à un moment, j’ai été trop fainéant pour les couper. Et pour l’instant, ça me plaît ainsi (rires).

Retrouvez Jay-Jay Johanson
en Froggy's Session
pour 2 titres en cliquant ici !
  

 

 

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Rush de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album The long term physical effects are not yet known de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Self Portrait de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Spellbound de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Cockroach de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Opium de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Sélection singles & EP de Bantam Lyons - Clara Néville - Jay-Jay Johanson - Nadéah - Matt Low - OMOH - Zebra - Perez
La chronique de l'album Bury the hatchet de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Kings Cross de Jay-Jay Johanson
La chronique de l'album Rorschach Test de Jay-Jay Johanson
Jay-Jay Johanson en concert au Bataclan (22 novembre 2005)
Jay-Jay Johanson en concert au Festival International de Benicassim 2006 (samedi)
Jay-Jay Johanson en concert à L'Aéronef (jeudi 17 novembre 2011)
Jay-Jay Johanson en concert au Festival MaMA 2015 (6ème édition)
L'interview de Jay-Jay Johanson (30 août 2005)
L'interview de Jay-Jay Johanson (décembre 2013)
L'interview de Jay-Jay Johanson (lundi 22 juin 2015 )
L'interview de Jay-Jay Johanson (jeudi 30 mars 2017)
L'interview de Jay-Jay Johanson (mercredi 20 mars 2019)

En savoir plus :
Le site officiel de Jay-Jay Johanson
Le Soundcloud de Jay-Jay Johanson
Le Myspace de Jay-Jay Johanson
Le Facebook de Jay-Jay Johanson

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

• A écouter aussi sur Froggy's Delight :

Jay-Jay Johanson (22 juin 2015)


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=