Vector Lovers, c'est en réalité Martin Wheeler, créateur de jeux vidéos et producteur de musique depuis pas loin de dix ans. Avec Electrospective, il rassemble (et, parfois, remixe) des matériaux épars dont il n'avait, semble-t-il, rien trouvé d'autre à faire.
Dans le champ d'une électro-dance mini-minimaliste, le disque aura la vertu de ne déranger personne dans l'ascenseur. Encore faudrait-il préciser que l'ascenseur en question serait plutôt celui d'une scène coupée de Blade Runner (1982) ou du Replicas de Gary Numan & the Tubeway Army (dont on oublie souvent qu'il l'a précédé de trois ans, puisqu'il date de 1979).
En effet, si l'univers est ici clairement polarisé par la possibilité de danser, ce ne serait que d'une danse affreusement synthétique, gauche, aux articulations mécaniques mal huilées. De la musique sur laquelle on se souviendra, avec émotion, de quand on était encore partiellement humain. Là-bas, sur la ceinture d'Orion.
Le charme désuet d'Electrospective ne s'arrête d'ailleurs pas à cette seule évocation d'une S.F un peu surannée, kitsch-et-choc. Les compositions ont leurs petites longueurs, leur charmant petit manque d'originalité un rien vintage, leurs gratuités légères – et l'on se croira parfois revenu aux balbutiements des 80's.
Le pire, dans l'histoire, c'est que tout cela est fort loin d'être désagréable. Parfois carrément prenant, même. Comme la bande son d'un jeu vidéo en flash. Addictif, diront certains. Alors... c'est grave, docteur ? Soyez fort, vous êtes devenu geek-mélomane, mon vieux. |