Monologue dramatique écrit par Dario Fo et Franca Rame, interprété par Gabriella Merloni dans une mise en scène de Pierangelo Summa.
"Une femme seule", monologue extrait des "Récits de femmes et autres histoires" écrits par Dario Fo et Francesca Rame qui dressaient l’état des lieux de la féminitude dans l’Italie des années 70, raconte le périple cathartique d’une jeune femme italienne au bord de la crise de nerf, de la folie et du suicide.
Celle-ci est une mère au foyer cernée par le sexe d’une gent masculine machiste, oppressive ou oppressante : un mari jaloux qui, certes en représailles d’un adultère, la séquestre, mais avec tout le confort ménager, un beau-frère, certes empêtré dans un cocon de plâtre suite à accident, mais obsédé sexuel à la main baladeuse et un jeune amant, certes charmant mais égoïste, auxquels s’ajoutent le voisin voyeur, le harcèlement téléphonique salace d’un inconnu et même le nourrisson pleurnichard.
Constituant une partition de choix dans le registre du "seule en scène" et le répertoire "condition féminine", ce monologue se trouve en permanence à l’affiche des théâtres parisiens, parfois même de façon plurielle, et est souvent traité de manière réaliste voire naturaliste.
L’opus présenté, en français, par la compagnie italienne i.thalie fondée par Giovanni Merloni et mis en scène par Pierangelo Summa, constitue une singularité à plus d’un titre.
D’une part, ce dernier, qui en assure également la scénographie en cadres rouges, utilise les schémas de la commedia dell’arte pour cette "fable du quotidien" en laquelle il voit "une belle prisonnière, une cellule à l’intérieur d’un château impénétrable, un ogre stupide, jaloux et machiste, un prince charmant, pas si charmant que ça, et, seul espoir, une fenêtre".
D’autre part, sur scène, le rôle titre est interprété de manière inattendue par une pétulante et très démonstrative jeune comédienne, Gabriella Merloni, au verbe haut en intensité et au timbre qui affectionne les aigus. Car elle apporte au texte, dont elle a procédé à l’adaptation en y insérant notamment, ayant suivi des cours de technique vocale lyrique, des intermèdes chantés, une connotation résolument tragi-comique qui vire parfois au comique. |