Si Cléo T. n'est pas tout à fait débutante dans le monde de la musique (elle faisait notamment partie du groupe 21 Love Hotel), c'est avec cet EP Songbirds Singing qu'on la découvre vraiment. Un peu, il faut le dire, grâce aux Fitzcarraldo Sessions avec qui elle a collaboré ainsi que par l'illustre nom du producteur de ce EP qui n'est autre que John Parish.
La production est d'ailleurs très importante sur ces seulement 5 titres. Le son est chaleureux, caressant et met joliment en avant la voix, elle aussi, très douce et sensuelle de Cléo T. rapellant parfois celle d'une jeune Kate Bush.
Musicalement, les ballades de Songbirds ne sont pas sans rappeler l'ambiance lancinante et légèrement cabaret des Fitzcarraldo, pour ne pas dire de Jack The Ripper. Contrebasse, trompette, choeurs, guitares tout en rondeur et en énergie. Tout est là pour former autour de l'auditeur un cocon duquel il est difficile de s'extraire alternant ballades sombres ("Columbine") et titres énergiques et hypnotiques ("I love me, I love me not", "Whistles in the night").
Et si des titres comme "Whistles in the night" ou le magnifique "Kingdom of smoke" (à retenir si vous ne deviez écouter qu'un seul titre pour vous faire une idée avant d'acheter le disque) nous ramènent donc aux Fitzcarraldo, il faut chercher chez Cléo T. d'autres influences et ne pas s'arrêter à un simpliste rôle d'exécutrice de musiques qui ne seraient pas siennes. Car elle n'a sans doute pas attendu de rencontrer ces musiciens là pour s'intéresser à Sixteen Horsepower, Nick Cave et autre spécialistes du blues tordu et de la pop torturée. C'est sombre, c'est doux, c'est confortable et intrigant.
C'est un cabaret feutré en même temps qu'une petite boutique de curiosités et on a hâte de retrouver la demoiselle et ses musiciens sur un album fait de titres comme ce "Whistles in the night", "Columbine" et autre "We All". D'autant que l'aperçu de l'ensemble sur scène est largement prometteur. |