Avec leur excellent
premier album "Desperate youth, blood
thirsty babes", le groupe TV on the
radio, issu de la très fameuse et prolifique scène
new yorkaise qui déferle en Europe, est précédé
d'un véritable buzz médiatique.
D'où une grande curiosité à rencontrer le
trio David Andrew Sitek, compositeur,Tunde
Adebimpe, textes et chant et Kyp Malone,
guitare et voix. Pendant la conférence de presse, décontractés,
calmes, simples, le premier cause, le second filme aussi bien la
salle, ses compères que lui-même avec un mini-camescope
et le troisième paraît en état de lévitation.
Vous avez appartenu à d'autres groupes
avant TV on the radio ?
Kyp Malone : Moi j’ai joué dans un
groupe qui s’appelait "Les Blacks aiment les pédés"
(rires), c’était anecdotique musicalement.
Tunde Adebimpe : Moi je faisais du bruit dans
un groupe…
Avec des guitares ?
Tunde Adepimbe : Non même pas juste du bruit,
avec des outils et des gens qui criaient…
David Sitek : J'ai commencé ma carrière
très tôt à 13 ans dans un groupe où je
chantais des chansons sur mes parents. Ensuite j'ai eu un autre
groupe dans lequel je chantais les chansons sur les parents des
autres. Puis après je suis resté un peu à l'écart.
Comment TV on the radio se situe dans la scène
new-yorkaise (Liars, Yeah Yeah Yeahs, etc…) ?
Kyp Malone : Et bien c’est assez marrant
car on boit des cafés et on fume des pétards avec
la plupart de ces groupes. En fait la scène c’est avant
tout une sorte de communauté et il se trouve que l’on
fait de la musique. La scène new yorkaise c’est avant
tout un concept de journaliste. C’est avant tout un flux créatif,
il y a beaucoup de groupes qui créent des choses intéressantes,
après c’est une histoire de chance pour être
connus ou pas.
Et
pouvez-vous nous citer quelques noms de groupes dans cette mouvance
qui n’ont pas percés et que l’on ne connaît
pas ici ?
Kyp Malone : Narnack, AD qui est un groupe même
pas signé, Birdland, …
Il y a de nombreuses influences dans votre musique
(noise, jazz, électro), est-ce en réaction et par
influence de votre passé ?
David Sitek : Nous écoutons des tas de choses
différentes. Mais ce qui est à l’origine de
tout ces mélanges c’est surtout la caféine en
fait ! La plupart de nos morceaux sont composés à
l’instinct au gré de nos envies.
Vous avez à vos débuts diffusé
à New York un cd sans titre et avec pour seul indice une
adresse email pour que les gens donnent leur impression, est ce
vrai ?
David Sitek : Oui c’est quand nous étions
colocataires. On avait bricolé quelques morceaux séparément
et on avait fait un cd tiré à 200 exemplaires qu’on
avait distribué sans aucun nom de groupe et on avait distribué
cela avec juste une adresse email. C’était marrant.
Vous parlez de la scène new yorkaise, vous
semblez très proches des Yeah Yeah Yeahs et des Liars…
David Sitek : En fait j’ai connu les Yeah
Yeah Yeahs par l’intermédiaire de la chanteuse du groupe
Lovelife qui chante d’ailleurs sur " Staring at the sun"
et qui est une copine de Karen O. Et quand j’ai vu les Yeah
Yeah Yeahs en concert je me suis dit que je voulais les produire.
C’était vraiment renversant. Ensuite par l’intermédiaire
des Yeah Yeah Yeahs j’ai aussi rencontré les Liars
que j’ai également produit par la suite.
Il
semble que sur votre album vous parler de l’influence de A.R.
Kane sur votre musique, qu’en est il ?
David Sitek : C’est en fait une erreur et
on va profiter de notre passage en France pour corriger cela (rires).
En fait on connaissait pas A.R. Kane, c’est après que
quelqu’un nous a dit que ça ressemblait parfois à
l’univers de A.R. Kane ce que l’on fait. Sûrement
un groupe qui fumait pas mal encore vu leur musique (rires).
Vous êtes disque du mois dans Traxx. Est
ce facile de travailler avec vous même comme producteur ?
David Sitek : Pas tous les jours… Mais c’est
fantastique d’être disque
du mois dans une revue plutôt axée électro.
Vous aimez la France et l’Europe ?
David Sitek : En fait c’est fantastique ici,
si on pouvait sans doute que l’on resterait.
Vous avez des opinions politiques assez affirmées
à propos de Georges W. Bush
David Sitek : GRRRrrrrrrr
Et bien installez vous en Europe alors
et montez un studio …
David Sitek : Ah si je pouvais, mais c’est
pas parce qu’on me voit dans les magazines que j’en
ai les moyens pour le moment …Cela dit, après la tournée
en Europe, je crois que mes 2 collègues vont rentrer mais
je vais rester un peu et aller faire un tour du coté de Berlin
et Amsterdam.
Et à part la politique qu’est ce
que vous aimez ici et qu’il n’y a pas aux USA ?
David Sitek : L’expresso, L’expresso,
l’expresso, la nourriture, les vélos, les gens, toutes
ces mises en scènes à la télé autour
du terrorisme, la paranoia n'existe pas ici par rapport aux Etats
Unis …
Est ce que TV on the radio est un groupe politique
?
Tumde : Je crois pour être honnête
… que oui c’est un peu politique.
David Sitek : Heureusement pour vous d’ailleurs,
on vous épargne les chansons d’amour et de petites
amies.
Vous n’aimez pas les chansons d’amour
?
David Sitek : Si certaines mais je n’aime
pas ceux qui se plaignent toujours que leur copine est partie. Il
y a des choses tellement plus importantes
à traiter dans les chansons.
Une petite chanson a capella ? On adorerait que
vous improvisiez Ambulance …
Ils se font un peu prier et David entame une rythmique à
la bouche … Tumde sifflote, Kyp fait les chœurs et Tumde
se met à chanter ce superbe morceau de leur album.
De vrais musiciens…Des artistes des vrais . Merci …(ndlr
: Le meilleur était à venir !)
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