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Interview  (Paris)  août 2004

Leur single Dance to the underground avait été l’une des révélations de l’année 2002. Le groupe New yorkais Radio 4 revient début septembre avec un second album Stealing of a nation.

Quelques jours avant leur prestation à Rock en Seine, et à la veille d’une tournée marathon en première partie des Libertines nous les avons rencontrés.

L’occasion de parler de musique, de politique et du succès.

Où jouerez-vous ?

C’est le premier de trois dates à Paris. Nous serons à Rock en Seine la semaine prochaine.

A Rock en Seine, vous jouerez sur une grande scène devant plusieurs milliers de personnes. N’est ce pas difficile de jouer devant une telle foule ? Ne préférez vous pas les petites salles ?

Est-ce en extérieur ?

Oui.

C’est plus dur de jouer des gros concerts. C’est surtout plus dur de jouer pendant la journée. Les concerts en extérieur sont durs parce que jouer à la lumière du jour est assez gênant.

Quelles sont vos influences principales ?

Le punk et la dance.

Vous avez des noms de groupes en tête ?

Il y en a tellement. La nuit dernière par exemple nous avons écouté Neil Young, Joe Gibbs, Arthur Russel, Wilco, The Pogues

Etes vous influencés par d’autres formes d’art ? Le cinéma ? La peinture ?

Nous pouvons être influencés par des films ou d’autres choses. L’art, quel qu’il soit est directement influencé par la vie de l’artiste. Nos vies déteignent nécessairement sur notre musique.

Vous avez une passion pour la new wave anglaise des années 79/80. C’est assez étonnant pour des américains, non ?

Pas tant que ça. C’était une époque passionnante pour la musique, pas mal de personnes s’y intéressent. On connaît un certain nombre de personnes qui citent cette période comme étant une partie majeure de leur influence.

Vous êtes désormais 5 dans le groupe. Cela a-t-il fait évoluer votre façon de composer ?

On peut dire ça … j’imagine. Initialement, nous étions un trio. Je pense que la raison pour laquelle ce disque sonne plus électronique c’est l’arrivée d’un clavier. Il travaille beaucoup avec des samples, des boucles …Nous n’avions même jamais eu un clavier donc ça apporte vraiment quelque chose de nouveau.

Cela intervient-il dès le début du processus de création ?

Non ça intervient dans un second temps. Tous les morceaux qui sont sur le disque nous aurions pu les faire en tant que trio. Mais ils auraient sonné plus basiques, moins élaborés. C’est sûrement la raison pour laquelle beaucoup de personnes disent que ce disque est plus dance que les précédents.

Vous êtes bassiste et leader, le fait que le chanteur soit bassiste apporte-t-il quelque chose de différent ?

Ce n’est pas très commun. Motorhead .. (rires) Rush (level 42 the beatles) OMD, The Police, … Ce n’est pas quelque chose de complètement habituel. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. C’est assez difficile d’être à la base de la rythmique et de chanter en même temps. Mais dans Radio 4, la basse est un instrument plus important (lead instrument) que dans la plupart des autres groupes de rock. Elle a la place qu’a la guitare dans les autres groupes.

Cela explique sans doute pourquoi la rythmique est si importante dans vos compositions ?

Oui, les deux sont liés. Mais je ne sais pas lequel entraîne l’autre.

J’ai lu que quelqu’un disait que vous étiez "half politically rally, half dance party". Qu’en pensez vous ?

Je ne décrirais pas ça comme ça mais pourquoi pas, ça ne me dérange pas.

Vos textes sont assez engagés. Est-ce difficile de prendre ce genre de position dans le contexte politique actuel aux Etats Unis ?

Pas pour nous. Pour le moment, il n’ y a pas eu beaucoup de réactions. C’est plus difficile pour les plus gros groupes. Lorsqu’un groupe connaît beaucoup de succès, il est plus surveillé. Dans les milieux plus underground, ce n’est pas vraiment un problème. Les gens qui écoutent ce genre de musique n’y voient pas de sens politique.

Où vous situez-vous dans la scène musicale new yorkaise ? Par rapport à des groupes comme les Strokes …Qu’est ce qui fait votre originalité ?

Certains groupes sont plus rock, d’autres plus groovy. Nous ne sommes pas réellement un groupe de rock ni une formation dance, nous essayons de faire quelque chose de nouveau, nous sommes un groupe d’un genre nouveau.

Pour vous, quelles sont les différences entre le public américain et le public européen ?

En Europe, les gens semblent plus réceptifs plus rapidement. Ils ont une approche plus physique de la musique. Ils donnent plus facilement une chance aux choses nouvelles. Aux Etats-Unis, c’est un processus plus long qui s’effectue graduellement. C’est un pays très grand. S’attaquer au marché d’un pays européen c’est comme s’attaquer à celui d’un état aux Etats Unis. J’ai l’impression qu’il y a plus d’excitation et de passion à propos de la musique ici en Europe.

Par exemple, la notion de festival de musique. Il n’y a pas de festivals aux Etat Unis … enfin si ! Un seul (Lollapalluza) mais il ne dure qu’un jour et il est itinérant. En Europe, c’est une chose naturelle d’aller dans de grands festivals dormir dans une tente pendant trois jours juste pour écouter de la musique. Ca n’existe pas aux Etats Unis.

J’ai fait une interview avec un journaliste anglais qui me demandait mon meilleur souvenir de festival en tant que public. Mais il m’est impossible de répondre à cette question. Il existe une sorte de barrière culturelle, je ne suis jamais allé à un festival ; ça n’existe pas. Le Lollapalluza est ce qui s’en rapproche le plus, mais cela ne dure qu’une journée et vous n’avez pas à vous déplacer, il vient jusqu'à vous. En Europe, les gens vont jusqu’aux festivals et non le contraire. Ca donne une bonne indication de l’engouement que suscite la musique ici.

Parfois, certains festivals sont complets avant même que la programmation ne soit connue. Aux Etats Unis c’est impensable, les gens veulent savoir ce qu’ils vont voir et entendre avant de faire la queue. En Europe, l’attitude est différente : c’est "Je vais voir de la musique à un festival". Aux Etats-Unis, c’est "Je vais voir tel ou tel groupe".

Comment réagit le public lors de vos concerts ? Est ce un public énergique qui saute et danse, ou plutôt immobile et profitant de la musique ?

Les gens dansent. C’est comme chacun le souhaite. Mais le public est plutôt énergique et dansant. On verra ça en fin de semaine à Rock en Seine. Mais en général il y a plutôt une bonne ambiance.

Votre chanson "Dance To The Underground" est-elle toujours votre emblème ? Y a-t-il des morceaux du nouvel album que vous trouvez plus intéressants ?

"Dance to the underground" a été pour beaucoup une introduction à notre musique. Il y avait l’attrait de la nouveauté, la surprise. C’était agréable, ça a fait l’effet d’une traînée de poudre. Cependant, vous ne pouvez pas en rester là. Plus rien n’aura une telle fraîcheur mais le groupe doit continuer son évolution. C’est comme avec The Strokes, lorsque le premier single est sorti je me suis dit "WAAAAHHH !!". Et puis le second album est arrivé et là "Bof !". L’excitation était retombée. Dans certain pays, Party crashers, notre nouveau single est plus connu que Dance to the underground.

Peut-être un jour ne voudrez-vous plus jouer ces chansons, à force de les avoir trop jouées ?

Peut être … peut être dès demain (rires)

Que pensez-vous des remix qui ont été faits à partir de vos morceaux ?

Parfois, il en ressort de très bonnes choses. J’aime beaucoup le concept, l’idée de se faire remixer. Je ne juge pas le résultat final même si je n’adore pas. Lorsque l’on est fan de l’artiste qui fait le remix, ce qui en général est notre cas, il faut laisser faire et voir cette nouvelle version comme une interprétation différente, pas juste un nouvel enregistrement. En plus, lorsqu’on écoute un remix à la maison, on l’écoute au mauvais endroit. Les remix sont fait pour les clubs. Par exemple, on a écouté le remix qu’a fait Todd Beachle (The Faint) à la maison et on a trouvé ça vraiment un peu bizarre.

C’est très difficile d’être objectif, il ne faut pas juger. Il faut juste sélectionner attentivement les remixers puis juste accepter le résultat. Quoiqu’il arrive, même si nous ne sommes pas convaincus par le résultat, on se doit de le sortir. On a choisi seulement des gens dont on apprécie le travail et que l’on respecte en tant qu’artistes. Ensuite, il faut laisser faire et éviter d’intervenir, sinon vous n’obtiendrez pas la personnalité du remixer. Et puis à quoi bon, sinon il faut le faire soi-même.

Quel est l’apport de votre producteur Max Heyes ?

Il a fait du bon boulot. Il arrive à tirer le meilleur des gens. Nous voulions faire quelque chose de différent de ce dont nous avions l’habitude, différent de Gotham. Nous voulions quelque chose de très énergique.

Vous l’avez choisi pour son travail avec d’autres groupes ?

Oui et surtout parce que nous l’apprécions en tant que personne. Nous connaissions son travail sur des disques qui sonnaient bien mais surtout nous savions que c’est un mec cool. C’est le plus important.

Vos morceaux ont été utilisés dans plusieurs publicités, qu’en pensez vous ?

Si ça nous posait problème, nous n’aurions pas donné notre accord. C’est une façon de se présenter à des gens qui a priori n’écouteraient pas notre musique. C’est surtout vrai aux Etats Unis où les radios sont un peu réfractaires aux nouvelles sonorités. C’est une façon de pénétrer dans chaque foyer et de toucher des millions de personnes. Je ne vois pas le problème tant que nous ne sommes pas impliqués dans quelque chose de choquant. Mais dans le cas présent, il s’agit uniquement de voitures … Malgré tout, c’est un peu étrange, quand on regarde la télévision et qu’on entend ses propres morceaux. Entendre ses compositions dans ce contexte, c’est réellement troublant.

Certains groupes n’aimeraient pas forcément se voir et s’entendre partout ?

La plupart des gens qui critiquent l’utilisation de chansons dans des publicité n’ont juste jamais eu la chance d’être sollicités (rires)

Certains groupes ont connu un hit interplanétaire après avoir laissé leur morceau être utilisé dans un pub. Mais il est aussi arrivé que ce hit ne donne jamais aucune suite. N’est ce pas un risque ? Un succès trop rapide ?

C’est un danger en effet. Mais si vous faites un album et que vous avez l’opportunité que l’une de vos chansons devienne un hit … il faut la saisir. Un seul hit, c’est mieux que pas de hit du tout. Les gens pensent parfois qu’un titre merveilleux peut briser le développement d’une carrière. Mais ce qu’un titre merveilleux montre surtout, c’est qu’il s’agit d’un bon groupe. C’est pas parce qu’un titre est dans le TOP20 que le groupe n’a pas cinq bons albums à côté. Mais je vois à quoi vous faites allusion … par exemple, il y a Breathe le single de Telepopmusik qui est dans une publicité de Mitsubishi ou Dirty Vegas . Ça a brisé leur carrière.

Quels sont vos plans pour l’avenir ?

On va faire une tournée avec les Libertines aux USA.

Dernière question : Comment qualifieriez vous votre musique en trois mots?

(Rires) "SHAKE YOUR ASS"

 

 

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