Filent les mois et voici déjà la dernière Master Classe de Jean-Laurent Cochet pour l'année 2011.
Pour satisfaire le public fidèle et chaleureux qui ne ratent aucun de ces rendez-vous mensuels, il propose une master classe en deux parties qui permet de prendre la mesure du travail approfondi, et indispensable, qui s'effectue à son cours et et de découvrir des scènes plus abouties présentées par des élèves qui sont déjà en mesure de porter un rôle sur scène.
Scènes de travail, en premier lieu donc, mais qui sont à des phases différentes sur le chemin de l'aboutissement.
Ainsi le Maître n'interrompt pas Christel Pourchet qui donnera l'intégralité de la réplique de l'infante dans la première scène de "La Reine morte" de Henry de Montherlant sans être interrompue, ce travail exemplaire lui valant le satisfecit du Maître.
Ensuite si avec Yves-Pol Denielou, qui a choisi de présenter la très difficile tirade du coq extraite de "Chantecler" de Edmond de Rostand, le travail, qui avait été initié dans une précédente master classe, progresse rondement, pour Anthony Henrot et Julien Morin dans la scène de "La double inconstance" de Marivaux où Arlequin manifeste à Trivelin, l'officier du palais, sa colère d'avoir été enlevé par le Prince amoureux de sa fiancée Silvia, il s'avère plus laborieux.
Jean-Laurent Cochet en profite pour donner d'abondantes indications sur le travail qui doit être fait en amont de celui sur le texte, sur les personnages et l'analyse critique détaillée de leur histoire avant que ne commence la pièce et qui expliquent la situation dramatique.
Pour la seconde partie, montent sur scène des éléves-comédiens aguerris. Vincent Simon, excellent dans le registre délicat du drame intime et du conflit intérieur, et François Pouron, respectivement dans les rôles du personnage principal, Ian Wiczewski, et de celui d'Erik Mac Clure, donnent la scène de l'aveu muet extraite de "Sud", la première pièce de Julien Green, qui traite du drame de l'amour homosexuel, un amour impossible et condamné au silence dans l'Amérique du 19ème siècle.
Ensuite, Pierre Boucard et Thomas Ganidel donneront un acte de la pièce "Lazare" de André Obey auteur dramatique oublié qui connu une belle notoriété dans la première moitié du 20ème siècle et que Jean-Laurent Cochet considère comme l'un, sinon le, plus grand auteur dramatique de son siècle notamment par la dimension spirituelle de son oeuvre.
L'auteur aborde cet épisode du dernier miracle du Christ avant sa crucifixion à la fois dans sa signification biblique, la révélation de son être divin et humain, et métaphysique, sur le passage de la vie à la mort et l'état de mort, en donnant la parole à Lazare qui refuse de revenir dans ce qu'il nomme "le mensonge du monde".
Le texte d'une éblouissante beauté et d'une force d'évocation pour le moins troublante est admirablement dispensé par les deux jeunes comédiens.
Le cours s'achève sur une note d'humour, celui facétieux de Alphonse Allais, avec un de ses contes, "Les Templiers", dit par Sylvain Mossot avant que Jean-Laurent Cochet ne salue le public en lui souhaitant de joyeuses fêtes.
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