Monologue écrit et interprété par Laurent Maillard avec la collaboration artistique de Marina Cristalle.
A chacun sa route, à chacun son chemin. Pour se trouver, pour se retrouver. Et bienheureux celui qui l'a trouvé.
Celui de Laurent Maillard, jalonné d'une emblématique coquille, emprunte l'itinéraire du célèbre pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, un périple d'une année pour parcourir à pied les 1 800 km qui séparent Paris de la Galice, pour découvrir et éprouver "l'acuité du désespoir et la rage de vivre".
Devenu comédien, il a puisé dans son carnet de route, le carnet du "camino" , dans lequel ont été consignées ce périple existentiel ("aller au bout de ce pèlerinage comme j'irai au bout de ma vie") et toutes les péripéties d'un incertain et laborieux voyage, hors du temps et hors du monde, vers le symbolique champ des étoiles, pour composer un superbe seul en scène qui traite de l'universel dans l'intime.
Et que le spectateur agnostique se rassure, il ne s'agit pas d'une apologie confessionnelle, impliquant d'égrener le chapelet ou d'entonner l'Alléluia, mais d'un spectacle tout public qui parle de l'homme dans ce qu'il a consubstantiel.
Rythmé par un cycle de quatre saisons où se succèdent et alternent, entre autres, l'enthousiasme et le découragement, l'inquiétude et l'apaisement, la douleur et la plénitude, la solitude et la fraternité, le doute et la détermination, et le pas de l'homme, la partition, intitulée "Sur le chemin", s'entend comme un hymne à la vie et à la joie.
Composée d'anecdotes amusantes, tel le mémorable concert de ronflements des marcheurs épuisés dormant dans un refuge, lyriques, avec les sauterelles-papillons de la meseta ou l'homme qui danse dans sa tête sur "Knockin' on Heaven's Door" de Bob Dylan, ou unanimistes sur la nature matrice à la fois rétive accueillante, le fleuve noir à découvert inquiète et la forêt touffue rassure, et la vertu thérapeutique de la marche, "les idées noires ne viennent jamais en marchant", elle aborde également, sans affectation ni prétention pompeuse, la réflexion métaphysique sur le sens de la vie, la fidélité de l'adulte, parfois égaré, à ses rêves et à l'enfant qu'il a été et la "re-naissance"
Doué d'une plume trempée dans la poétique du quotidien, Laurent Maillard, formé aux cours Jean-Laurent Cochet, possède incontestablement l'art du conteur qui sait dire et émouvoir sans sentimentalisme et inciter le spectateur à se laisser guider par les chemin de traverse. |