A l'occasion de la pièce
"Margot la Ravaudeuse", mise
en scène par Alain Sachs, Cerise Sachs
nous avait annoncé leur collaboration pour une comédie
américaine. Il s'agissait de "Si
j'étais diplomate" dont ils signent l'adaptation,
Alain Sachs en assurant également la mise en scène.
Actualité qui nous permet de retrouver avec plaisir la gentillesse
et la spontanéité de Cerise Sachs.
Nous vous avions rencontré cette année
pour parler de la pièce Margot la ravaudeuse que vous aviez
adapté d’un texte de Fougeret de Monbron et joué
au théâtre du Petit Hébertot. A cette occasion,
vous nous aviez annoncé votre travail d’adaptation
et votre collaboration avec Alain Sachs pour cette pièce.
Comment avez-vous découvert cette pièce et quels sont
les éléments qui vous ont intéressé
?
Cerise Sachs : La pièce est tombée
sur le bureau d’Alain par l’intermédiaire d’un
agent littéraire. Dès les premières pages j’ai
senti tout le potentiel comique de la pièce. Je l’ai
lue et j’ai hurlé de rire. J’ai dit à
Alain d’acheter les droits. Nous ne trouvons plus actuellement
des auteurs, en tout cas français ou francophones, qui ont
cette écriture moderne et qui écrivent ce genre de
comédies pleines de rebondissements et un esprit logique,
mathématique. On nous dit c’est pas du Feydeau mais
c’est normal. Feydeau écrivait du Feydeau. Les autres
écrivent autrement. Dans cette pièce, il s’agit
plus de burlesque à la Marx Brothers sans doute parce que
les auteurs sont américains.
Pour l’adaptation, nous avons travaillé
ensemble, en se passant les versions successives. Le problème
de ce genre de répertoire réside également
dans le choix des acteurs qui savent jouer dans ce registre et il
n’y en a pas tant que cela dans Paris. Alain avait pensé
à José Paul avec qui il avait déjà travaillé.
La réalisation de ce projet a pris du temps parce qu’il
jouait dans Un petit jeu sans conséquence quia été
un triomphe. José Paul a donné son accord et ensuite
il a fallu trouver les autres acteurs.
Quelle sont été les difficultés
d’adaptation en termes notamment de transposition de l’humour
anglo-saxon ?
Cerise Sachs : Le travail d’adaptation a
été assez long parce que nous devions modifier un
peu les éléments factuels mais aussi transposer certaines
expressions idiomatiques qui font rire les anglo-saxons mais qui
sont intraduisibles ou qui ne font pas rire les français.
Nous avons donc fait beaucoup de réécritures, de remaniements
et de coupes parce que dans le texte original il y avait une accumulation
de jokes à l’intérieur des scènes. J’adore
lire en anglais et en même temps je suis très française.
Donc cela me permet de trouver des équivalents aux formules
originales qui ne sont pas directement traduisibles en français.
Il faut garder ce qui fait rire et que ce soit juteux en bouche
pour les acteurs.
Et puis, la mécanique est très précise
pour que le rire vienne. Cela exige beaucoup de rigueur. Alain vous
en parlera mieux que moi. Souvent ce genre de théâtre
est déprécié alors que c’est noble !
Un des auteurs est d’ailleurs venu voir la pièce. Il
était mort de rire alors qu’il ne comprend pas le français.
Mais il connaît sa pièce et notamment le rythme impulsé
par les répliques qui amènent le rire.
Etiez-vous présente lors des répétitions
?
Cerise Sachs : Non, je ne pouvais pas et je le
regrette. Les répétitions ont eu lieu en deux parties,
entrecoupées d’un mois de vacances, mais j’avais
vu un filage.
Nous vous avons vus dans la salle au cours d’une
représentation et vous riiez. Le résultat vous satisfait
?
Cerise Sachs : (éclats de rire). J’étais
comme un spectateur lambda et j’ai beaucoup ri. J’assiste
souvent aux représentations et bien que connaissant le texte
je me laisse cueillir. Et puis on est porté aussi par le
public qui varie selon les soirs.
Vous aviez un deuxième projet, une pièce
irlandaise, pour lequel la difficulté était de trouver
l’actrice ?
Cerise Sachs : Nous avons contacté l’actrice
que j’aimerais voir interpréter cette pièce
et si elle donne son accord cela pourrait se faire à la rentrée
prochaine. C’est un choix un peu audacieux car le public n’a
pas l’habitude de la voir dans ce registre. Je ne peux malheureusement
pas vous en dire plus. Si cela se concrétise, ce sera le
rêve.
Et qui sera le metteur en scène ?
Cerise Sachs : Ce sera Alain…puisque je l’ai
sous la main (sourires). Il y a une chose amusante d’ailleurs
au sujet de cette pièce. Quand j’ai eu terminé
l’adaptation, du moins dans un premier jet, j’étais
anxieuse d’avoir son avis et je voulais absolument qu’il
la lise. Donc je lui ai demandé de la lire et il m’a
dit non parce qu’il était fatigué, qu’il
se levait tôt le lendemain et qu’il avait pris un petit
truc pour dormir. J’ai insisté tant et plus que j’ai
obtenu qu’il lise le premier acte. Il a commencé et
en fait, il ne l’a pas lâché. D’où
une bonne publicité : La pièce qui résiste
à tous les hexomil ! Car l pièce est vraiment passionnante.
Et Cerise sur scène ?
Cerise Sachs : J’attends. (petit soupir).
J’attends le beau projet.
Ne pouvez-vous forcer la chance en trouvant vous-même
le texte qui vous conviendrait ?
Cerise Sachs : Je lis beaucoup. Mais je trouve
des pièces pour les autres ! C’est quand même
incroyable non ? Les œuvres m’appellent et celles qui
appellent mon attention ne comportent pas de rôle pour moi.
J’ai aussi envie de faire de la mise en scène. Mais
je vous confie quand même que je viens de découvrir
un auteur qui écrit pour les femmes, Janine Worms, une vieille
dame, dont les textes sont magnifiques. Ses pièces ne sont
plus montées alors qu’elles sont d’actualité.
Donc, il y aura peut être une petite ouverture.
Donc vous avez trouvé une petite pépite
?
Cerise Sachs : C’est une énorme pépite.
A suivre donc...
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