Ce premier album de Satellite Jockey est un beau voyage dans un univers singulier, avec un pilote à la fois complètement fou et très bienveillant envers ses passagers.
Ce pilote, c'est Rémi Richarme, 23 ans seulement et cette traversée, il l'a préparée pendant de longs mois puisque l'enregistrement s'étale de septembre 2009 à février 2011. Un temps de maturation que l'on imagine nécessaire à compiler, analyser, synthétiser le fatras d'idées qui se bousculent en permanence dans l'esprit du garçon.
Malgré une allure qui pourrait paraître bancale et hétéroclite, Trembling In The Night se révèle être un petit bijou d'équilibre tant l'histoire qu'il raconte au fil des morceaux est cohérente. Tout se déroule depuis la mise dans la platine jusqu'à la dernière note dans une tension "narrative" qui est sidérante. On ne sait pas où il veut en venir, on se doute qu'il sait où il va et on lui fait une entière confiance sans même le connaître.
Mis en orbite dans ce satellite, la vitesse est telle que de multiples distortions spatio-temporelles s'opèrent, nous faisant traverser différentes époques, des seventies folk psychédéliques aux années 80 synthétiques avec un détour par l'indie-rock lofi des 90's et ceci parfois au sein d'un seul et même morceau. Et quand un interlude de piano debussyen s'invite sans prévenir, la perte de repères est totale.
La production est très intelligente, avec son côté vintage (cette basse !) et faussement lo-fi. Les arrangements sont comme des pépites qui sautent allègrement aux oreilles et régulièrement je me suis dit : "Whaou , quelle belle idée !".
Au final, riche de pensée positive et de débrouillardise, cet album monthy pythonesque dans toute sa folie et son "humble démesure" est sûrement le cadeau de noël 2011 que vous avez oublié de vous faire. Sachez qu'il n'est pas trop tard et courez sur le bandcamp de Satellite Jockey ! |